Happy! (Morrison/Robertson)

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

Sombre thriller fantastique dans le milieu de la pègre la plus abjecte.


BD adaptées en séries télévisées live Image Comics Les Licornes Tueurs à gages

Nick Sax est un ex-flic ripou, qui a sombré dans l'alcool et s'est reconverti en tueur à gages. Lorsqu'un de ses contrats tourne mal, il se retrouve avec une balle dans le bras, les flics et la mafia sur le dos...et il doit poursuivre un horrible tueur d'enfants grimé en Père Noël ! Il pensait que son monde avait viré au cauchemar, jusqu'au moment où une licorne bleue lui apparaît. Et c'est là que les ennuis commencent vraiment pour lui...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Septembre 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Happy! (Morrison/Robertson) © Delcourt 2013
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
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Par Présence
Note: 4/5
L'avatar du posteur Présence

Le dur à cuire, avec un doudou - Il s'agit d'une histoire complète et indépendante, initialement parue sous la forme de 4 épisodes en 2012/2013, avec un scénario de Grant Morrison, et des dessins de Darick Robertson. 2 ou 3 jours avant Noël à New York, Nick Sax (ancien flic) remplit un contrat : un assassinat de sang froid (la victime était déguisée en cafard, en train de téter un joint, en se faisant faire une petite gâterie par une professionnelle, un marteau de charpentier à la main). Dans le même temps, les frères Fratelli (Gerry et Mikey) se rendent dans un appartement où ils pensent que Sax est piégé. La confrontation a bien lieu et Sax se retrouve à l'hôpital sous le regard moqueur de Maireadh McCarthy (inspectrice de police ripou, ex-collègue de Sax) qui lui conseille de lui confier le mot de passe permettant d'accéder au magot des frères Fratelli, avant que la famille ne profite de sa situation de faiblesse dans un lit d'hôpital où il est particulièrement vulnérable. Nick Sax éprouve des difficultés à retrouver ses esprits car il semble être le seul à percevoir un petit cheval bleu, avec des ailes et une corne de licorne qui s'adresse directement à lui et qui prétend s'appeler Happy. D'un autre coté, Mister Smoothie (expert en tortures) est déjà dans le couloir menant à la chambre de Sax, en train de revêtir ses gants en latex pour se mettre à l'ouvrage, avec ses assistants. Régulièrement, Grant Morrison s'offre des respirations entre des projets plus ambitieux, à l'aide d'une histoire courte. le début de cette histoire fait immédiatement penser à l'ambiance des récits de Garth Ennis, et plus particulièrement au personnage de Billy Butcher de la série The Boys, initialement dessinées par Darick Robertson. Au vu du niveau élevé de violence sadique, le lecteur pourra également penser à Sin City de Frank Miller, en particulier en ce qui concerne la résistance à la douleur de Nick Sax qui fait penser à celle de Marv. Les jurons utilisés par Sax font également penser au langage fleuri et ordurier des personnages d'Ennis, mais rapidement il apparaît que Morrison n'a pas le même goût qu'Ennis pour ces expressions, et qu'il se limite essentiellement à un mot qui commence par cu (en VO), et qui finit par nt (en français le traducteur a opté pour un terme légèrement moins ordurier). Donc c'est parti pour un gros défouloir, très violent, avec des criminels sadiques, et un pédophile angoissant. Darick Robertson est le dessinateur de la situation, avec son style réaliste, sa capacité à croquer des trognes pas commodes, et son approche premier degré dans les blessures et les comportements à risque. Au fil des pages, les dessins de Nick Sax permettent au lecteur de se faire une idée plus précise de son caractère, par le biais de ses actions, mais aussi des expressions de son visage, de sa façon de se tenir, de son regard haineux, etc. Son dégoût de lui-même transparaît petit à petit, venant apporter une crédibilité indéniable au récit. Nick Sax existe vraiment grâce au talent de Robertson. Il sait rendre tout le sordide d'une situation, que ce soit Sax ramassant un joint par terre pour le fumer après avoir liquidé son propriétaire initial, ou une criminel se faisant une injection dans la cuisse, sur la cuvette des toilettes. Robertson semble s'être particulièrement impliqué dans ces 4 épisodes, puisqu'il a également soigné les décors du début jusqu'à la fin (ce qui n'est pas toujours dans son habitude). Il reste quand même une page ou deux sans arrière-plan, mais c'est minime. Grant Morrison propose donc un polar bien noir et bien violent, assez bref (4 épisodes), et assez dense. Il a choisi une structure presque chronologique (une brève évocation du passé de Nick Sax dans l'épisode 3), sans bifurcation, avec un unique personnage principal, et 2 personnages secondaires (une intrigue simpliste selon les standards de ce scénariste). En refermant le tome, le lecteur a eu droit à une histoire complète, avec une fin claire, nette et compréhensible, classique même. le récit est assez dense, Morrison n'ayant pas d'appétence particulière pour la décompression narrative. C'est ainsi qu'il peut consacrer la moitié d'un épisode à une partie de poker mémorable, et une autre à un voyage dans le train pour une discussion compliquée en Sax et Happy. Effectivement, cette histoire est celle de Nick Sax et de son évolution. Morrison ne souhaite pas se conformer au schéma des psychologique du dur à cuire revenu de tout et insensible à toute épreuve aussi bien physique que psychologique. Il y a donc la présence décalée de cet ami imaginaire ayant l'apparence d'un doudou de jeune enfant. En fonction de la sensibilité du lecteur, il pourra y voir différentes interprétations, et même différents niveaux de lectures. Par opposition à Ennis ou Miller, Morrison ne limite pas son histoire à un récit dérivatif où le gagnant est celui qui se montre l'alpha-mâle le plus impitoyable, le plus sadique, le plus cruel (mais avec un sens moral quand même). À partir de cliché d'antihéros à destination d'un public masculin en mal de virilité, et refusant toute trace de faiblesse, Morrison décortique ce genre de personnage, pour en donner sa vision. le lecteur pourra s'agacer de la présence de l'élément surnaturel que constitue Happy, pourra trouver que son apparence est outrée et trop sucrée, que ses mimiques n'ont pas leur place dans un comics, que sa simple existence met à bas toute l'ambiance et détruit tout l'intérêt de l'histoire. Ou il peut accepter ces visions absurdes et enfantines, et les prendre comme une métaphore. À cette condition, il devient possible de jouir du divertissement procuré par ces scènes de violence sadiques et cathartiques, et de prendre du recul sur ce type de divertissement en regardant ce personnage avec un autre point de vue, celui que développe Morrison au fur et à mesure du récit. Grant Morrison et Darick Robertson ont créé un polar bien noir et bien glauque qui fonctionne à la fois comme un récit de genre au premier degré, mais aussi comme une réflexion sur l'attrait de ce genre et sur les causes du désespoir du personnage principal.

07/05/2024 (modifier)
Par Erik
Note: 1/5
L'avatar du posteur Erik

Alors, Happy ? Je dois plutôt dire que I’m not very happy de cette lecture. Pourtant, le graphisme est plutôt avenant et bien maîtrisé. Ce n’est pas ce qui pose problème. C’est surtout le langage ordurier et les insultes qui fusent. J'ai rarement lu une bd aussi vulgaire. Toutes les cases sont remplies de gros mots à outrance. Les personnages ne peuvent pas s’exprimer de manière convenable car cela dépasse leurs capacités intellectuelles. Je suis désolé mais cela, je ne l’accepte pas. Je ne lis pas des comics orduriers. Je ne suis pas obligé de subir cela. C’est quand même très désagréable à la lecture. Après, on dira que c’est pour se situer dans le milieu des mafieux, des bas-fonds, du polar noir. Ce n’est pas une raison. Je ne demande pas non plus un langage châtié mais que cela reste convenable. A bon entendeur, salut ! Pour le reste, le fait d’introduire un personnage fantaisiste tout droit issu d’un cartoon, cela ne le fait pas. C’est certainement l’originalité de ce comics mais c’est si inconvenant, si maladroit. Bref, cela n’a pas pris avec moi.

06/02/2017 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

J'ai un peu le cul entre deux chaises avec cet album. Autant je l'ai trouvé plaisant quant à son pitch, son personnage principal relativement classique, donc déjanté, autant j'ai trouvé le côté "too much" de certaines scènes ou répliques superflues. Et si le dessin de Robertson m'a globalement bien plu, la colorisation, elle, m'a semblé assez inégale, mais souvent dans le blafard, le maladif, alors que rien de ne le justifiait... Cependant ma lecture ne fut pas désagréable, ce qui explique une note positive.

18/05/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Michelmichel

Je ne savais vraiment pas sur quoi j'allais tomber lorsqu'un ami m'a prêté cette BD, qui, à ma grande surprise, n'était pas listée sur notre site adoré. L'entame de lecture est bonne, bien qu'un peu gâchée par des dialogues très, trop vulgaires. Alors on dira ce qu'on veut, c'est peut être réaliste, et c'est sans doute de la sorte que parlent les voyous des bas fonds des USA, mais, personnellement, je n'apprécie pas lire des "putain" systématiquement dans chaque phrase, agrémentés à la sauce "merde", "fils de pute", et autre "enculé". L'histoire en elle même se déroule assez bien, et l'on a envie de savoir le pourquoi du comment, d'arriver au dénouement. Je salue l'habileté avec laquelle les auteurs mêlent quelques notes humoristiques dans la relation entre notre ex-flic pourri et la petite licorne bleue Happy, avec la noirceur de ce polar. Quelques critiques tout de même sur ce scénario: on devine aisément le nœud de l'intrigue, et, en lui-même, il n'est pas très recherché et globalement déjà vu. Graphiquement, le style de Darick Roberston est très appréciable, d'un réalisme assez époustouflant, c'est, on peut dire, un sans faute. La colorisation de Clark et Avina n'est pas en reste et est du même acabit. Au final, une BD qui se lit bien, avec de très beaux dessins bien coloriés, mais un scénario qui sur le fond ne m'a pas assez surpris pour mettre une note plus élevée que 3/5. (274)

18/01/2014 (modifier)