Le Sourire de Mao

Note: 2.78/5
(2.78/5 pour 9 avis)

Politique-fiction sur l'après-Belgique.


Anticipation Institut Saint-Luc, Liège La BD au féminin Les Scouts Racisme, fascisme Wallonie

Dans un futur proche. Ludmilla et Manon, deux jeunes adolescentes de 16 ans, membres de Fauves de Hesbaye, une formation scoute plus ou moins néo nazie, sont de ferventes supportrices du président Delcominette. Un dirigeant pourri, qui lorgne sur les méthodes de Mao Tsé Toung pour diriger son pays. La vie de Ludmilla va être bouleversée par différentes rencontres. Elle est blessée accidentellement par Antoine, un jeune garçon fougueux et très critique envers le régime. Lors de ses trois mois en prison (ou plutôt en centre de rééducation et d’orientation par le travail manuel), Antoine fait la connaissance de Franck, 29 ans, assassin présumé d’un jeune scout, qui a lui aussi écopé de trois mois, car en ce pays, meurtre ou blessure involontaire encourent la même peine, sous peu que son auteur puisse servir à des fins d’espionnage… Il faut dire que le président est prêt à tout pour éradiquer un groupe de terroristes ou d’opposants (c’est selon que l’on est du côté du pouvoir ou pas !) infiltré au sein du ministère de la mobilité et des transports. À leur sortie respective, Frank et Antoine rentrent en contact avec Ludmilla, pour des raisons bien différentes... (texte : Futuropolis)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Mai 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Sourire de Mao © Futuropolis 2013
Les notes
Note: 2.78/5
(2.78/5 pour 9 avis)
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13/05/2013 | Spooky
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L'avatar du posteur Noirdésir

Une histoire étrange, qui part d’un postulat original vaguement futuriste (la Belgique s’est divisée, et la région wallonne est dirigée par une sorte de fasciste aux airs de chef d’entreprise magouilleur). Un pays qui cherche à se rapprocher de la Chine, qui serait devenue un géant politique, un modèle. Ce postulat intéressant n’est pas assez exploité je trouve, et reste en arrière-plan, c’est dommage. L’essentiel de l’intrigue redevient plutôt conventionnel, plus polar/thriller, même si c’est bien fait et que ça se laisse lire facilement, et agréablement. Le dessin moderne et très lisible de Constant y est aussi pour beaucoup. Une lecture plaisante, mais qui aurait pu l’être davantage en exploitant plus en profondeur l’idée de départ.

13/01/2024 (modifier)
Par Jérem
Note: 3/5

Les auteurs imaginent, dans un futur proche, la Belgique divisée en deux états indépendants. Dans la partie wallonne, où se situe le récit, le pays, qui est en grande difficulté économique et sociale, a élu un président nationaliste, démagogue et mégalomane qui pousse progressivement l’état vers une dictature fascisante. L’idée de départ est aussi séduisante qu’intrigante, et si l’album se lit avec un certain plaisir, il faut bien reconnaitre qu’on ressort un peu déçu de sa lecture. L’intrigue manque d’audace et d’ampleur car si le contexte est habilement présenté, les auteurs ne développent pas suffisamment les potentialités énormes qu’une telle idée offre. L’histoire tourne autour des quelques personnages (sympathiques mais trop caricaturaux) sans jamais prendre assez de hauteur et de subtilité. La lecture est agréable mais malheureusement les (grandes) promesses ne sont pas tenues. Un mot quand même sur les dessins qui sont dans l’ensemble réussis, à la fois clairs, réalistes et modernes. Le Sourire de Mao est un roman graphique (vraiment bizarre d’avoir classé ça en thriller sur BDT) honnête et malgré tout intéressant. A découvrir à l’occasion.

13/04/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Le sourire de Mao est une bd assez étrange dans sa conception. Il faut dire que je ne m’étais pas trop renseigné sur le contexte. En effet, on suit le parcours d’un homme politique belge assez nationaliste dans son identité wallonne. Il est également question de scouts qui font la loi et qui sont autorisés à un port d’arme. Bref, on dirait une bd d’anticipation politique. Pour autant, c’est traité de manière si naturelle et si crédible qu’on se pose alors toutes ces questions. J’avoue avoir été assez déstabilisé par cette lecture d’autant que les premiers dialogues sont plutôt assommants. Les puzzles vont s’assembler petit à petit pour une meilleure lisibilité. Mais bon, il faut attendre la fin de l'album pour que cela soit satisfaisant...

26/04/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Les auteurs de cet album ont imaginé un futur proche ou une réalité alternative où une République Démocratique de Wallonie séparée de la Flandres est dirigée par un homme aux méthodes néo-nazies sous couvert de politiquement correct. Jeunesse embrigadée, médias diffusant un discours bien pensant, société favorable à la délation et à la dénonciation des opposants comme étant des terroristes. Au départ, j'ai trouvé cette Wallonie dystopique assez stéréotypée et la transposition du nazisme trop facile et caricaturale. Les méthodes employées par le gouvernement y sont trop évidentes, notamment ces adolescents en uniformes façon chemises brunes. Ça donne l'impression que le peuple est rendu artificiellement naïf et que la dénonciation par les auteurs du risque de voir leur pays sombrer dans le fascisme est grossière et cousue de fil blanc. Mais finalement, au fur et à mesure de ma lecture, je me suis dit que le scénario tenait quand même plus ou moins bien la route. Son rythme est rapide, peut-être un peu trop parfois, mais ça permet d'offrir un scénario assez dense avec l'avantage de tenir en un seul tome alors qu'il aurait pu être dilué sur plusieurs. Et là où l'intrigue paraissait convenue dans la première moitié de l'album, il finit par offrir des retournements de situation et surprises assez bien menées par la suite. Cela reste un peu convenu et pas très original sur le fond, mais j'ai relativement bien apprécié. Et puis j'aime aussi le dessin que je trouve clair et agréable. C'est lui qui m'a permis de mieux apprécier le début moins captivant de cette histoire et ensuite de pouvoir profiter de la fin où le scénario décolle un peu plus.

02/02/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 1/5
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Habituellement je suis plutôt preneur pour les récits de politique fiction mais ici la sauce n'a pas pris. Au risque de choquer, est-ce lié au pays, la Belgique, où se passe cette histoire ? A vrai dire n'étant pas aux faits du problème Wallons/ Flamands et à vrai dire moyennement intéressé par la chose je ne suis pas rentré dans l'histoire. Il semble que les choses se passent de nos jours mais j'ai trouvé qu'il n'y avait aucun modernisme dans ce récit. Quant aux invraisemblances, elles sont légion et pourraient prêter à sourire, pour ma part j'ai trouvé ça assez pitoyable. Un hypothétique président limite benêt souhaite acquérir pour un musée la dépouille de Mao, une bande de scouts très vintage fait régner l'ordre dans les rues. Si c'est un clin d’œil aux jeunesses hitlériennes, c'est vraiment léger vu le niveau des dits scouts. Rien n'est en fait crédible dans cette histoire. Lorsqu'on imagine de la politique fiction, encore faut il que les choses soient un minimum crédible. Le dessin est aussi très vieillot, j'avais l'impression d'être dans la semaine de Suzette, donc au final pas grand chose qui à mes yeux puisse sauver cette BD.

13/09/2015 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

Je n'ai pas vraiment aimé l'album sauf pour son dessin. Il faut dire que je ne connais pas trop la politique de la Belgique donc peut-être que j'aurais mieux aimé si mes connaissances étaient plus approfondies. Je ne comprends pas trop comment la Wallonie deviendrait communiste ou fasciste (ou les deux apparemment) après une séparation et j'aurais aimé plus d'explications. On dirait plus le manifeste d'un type qui veut faire peur aux gens. Faites pas la séparation parce qu'il va avoir plein de communistes-fascistes dans les rues ! Le niveau zéro de la critique politique.

24/10/2014 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
L'avatar du posteur PAco

Et si... Oui, avec des "si" on en ferait des choses... Là, c'est la Belgique qui change de face. Après une séparation de ses états, elle bascule dans le communisme totalitaire, avec à sa tête un despote à la vision bien particulière du communisme... A partir de ce postulat, Jean-Luc Cornette installe un scénario intéressant, mais avec quelques ficelles un peu grosses à mon goût par moment. Dommage, car ça fourmille de bonnes idées et de personnages intéressants, tout cela servi par une intrigue au rythme soutenu et une très bonne narration. Le dessin de Michel Constant, que je découvre avec cet album, m'a un peu surpris au début, oscillant entre réalisme et une ligne claire épurée. Une fois rentré dans l'histoire, ça devient même plaisant et en parfaite adéquation avec l'histoire qu'on nous propose. Même si je ne suis pas d'habitude hyper fan de ce genre, j'avoue m'être laissé embarquer par ce coup de crayon et trouvé la colorisation de Béa Constant inspirée ; toute travaillée dans une dominante camaïeu de marron (Alix s'en serait inspiré pour notre merveilleux site de BDthèque), elle donne à l'album une ambiance particulière que j'ai beaucoup apprécié. Alors, au final, avec toutes ces remarques, on referme un album au graphisme plaisant, qui déroule une idée elle aussi intéressante qui amène à réfléchir mais un peu gâché par des ficelles un peu grossières à certains moments clés de l'album. A lire par curiosité plus qu'autre chose... 2.5/5

03/11/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Je ne suis que moyennement convaincu par cette histoire. L’univers imaginé par Jean-Luc Cornette est pourtant intéressant, avec cette Wallonie indépendante qui vire communiste. Bon, c’est peu crédible (déjà pour le virage communiste mais aussi et encore plus avec ce chef du pays omnipotent) mais original. Originale aussi, cette exploitation de l’image du scoutisme, qui rappelle la dérive opérée dans l’Allemagne nazie avec les Jeunesse Hitlérienne. Malheureusement, l’histoire en elle-même accumule les passages improbables (pour ne pas dire plus). En fait, tout est trop gros : ce commissaire qui joue à « Big Brother is watching you », ce président fasciné par Mao, ces faux meurtres (là, c’est peut-être le pompon),… La fin, elle, m'a semblé expédiée. Le couple central est plus touchant, mais c'est insuffisant pour sauver le scénario. Le dessin de Constant m’est apparu agréable à l’œil même si certains visages (de trois-quarts) sont vraiment étranges (les nez ont tendance à partir de travers). Dans l’ensemble, c’est lisible et bien mis en scène. Si le scénario avait été à la hauteur, j’aurais certainement été séduit. La narration, elle aussi, est agréable. Les dialogues sonnent « juste ». Donc, voilà ! Techniquement, cette bd est pas mal. L’univers imaginé est intéressant. Mais le scénario en lui-même accumule trop d’incohérences pour que je rentre vraiment dans l’histoire. A lire à l’occasion… mais sans plus…

10/07/2013 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

Je l'attendais de pied ferme, cette BD, même si je l'aurais plutôt vue chez Le Lombard ou Casterman, éditeurs belges historiques. même si celles-ci sont passées dans le giron de groupes éditoriaux français. Mais Futuropolis a souvent fait des BD de qualité, et celle-ci ne déroge pas à cet adage. En effet ce one-shot nous propose un récit de politique-fiction sur l'après-Belgique, ce fantasme, cette tentation forte de scission de la Belgique. ici nous sommes en Wallonie, dont la capitale est Namur. Un récit très dense (70 planches) où complots, magouilles et faux-semblants tissent une trame complexe. Le scénariste Jean-Luc Cornette s'en tire très bien, nous livrant un récit qu'on ne peut lâcher, avec des personnages surprenants (des scouts, un gamin sans histoire, le président de la Wallonie...) dans un souci de modernisme affiché. Le récit n'est pas identifié temporellement, mais pourrait se passer en 2014, par exemple... En plus certains éléments, comme le mauvais état actuel des routes wallonnes, sont d'une actualité criante. Le dessin de Michel Constant, que j'avais bien aimé sur Red River Hotel, Au centre du Nowhere ou encore Mauro Caldi, ne bouge pas d'un poil, un semi-réalisme touffu qui lui permet d'être à l'aise dans beaucoup de situations. Surprenant, prenant tout court, un récit d'anticipation/politique fiction avec des morceaux de thriller qui vous fera passer un très bon moment de lecture.

13/05/2013 (modifier)