Jérusalem, portrait de famille (Jerusalem)

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

C’est la chronique de cet activisme politique que tient Jerusalem, à travers l’évocation au quotidien d’une famille juive de Jérusalem, les Halaby, à partir de 1945. Lente montée de la revendication nationaliste, militantisme de l’ombre et, bientôt, surgissement de la lutte armée…


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Ecritures First Second Gros albums Israël Le conflit israélo-palestinien Proche et Moyen-Orient

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, Israël n’existe pas encore et Jérusalem est administré sous mandat britannique – un mandat qui s’apparente, par bien des aspects, à une occupation pure et simple. C’est en tout cas ainsi que le vivent de nombreux Juifs, qui depuis plusieurs décennies rêvent d’un foyer national qui serait le leur et, pour une partie d’entre eux, militent plus ou moins ouvertement pour l’établissement d’un véritable état en Palestine, avec Jérusalem pour capitale. C’est la chronique de cet activisme politique que tient Jerusalem, à travers l’évocation au quotidien d’une famille juive de Jérusalem, les Halaby, à partir de 1945. Lente montée de la revendication nationaliste, militantisme de l’ombre et, bientôt, surgissement de la lutte armée… Les membres de la famille se divisent et parfois s’affrontent sur la question du recours à la violence, mais sauront néanmoins faire front lorsqu’il sera question de se retrouver sur l’essentiel : le combat final pour que naisse Israël [texte éditeur]

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Avril 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Jérusalem, portrait de famille © Casterman 2013
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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04/05/2013 | Superjé
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Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Un one-shot que j'ai trouvé intéressant pour son coté historique (les années de violences qui ont donné naissance à l'état d’Israël) parce que le reste j'ai trouvé ça moyen. On suit une famille durant ces troubles et c'est là que j'ai trouvé que le scénario était moyen. C'est intéressant de voir que les membres de la familles ont des idées différentes, mais je ne me suis attaché à aucun d'eux et en plus j'ai eu de la difficulté à différencier les membres masculins de la famille et j'ai du relire l'arbre généalogique des dizaines de fois durant ma lecture parce que j'oubliais tout le temps qui était qui. Et puis en y repensant bien, si les moments historiques (notamment les batailles) sont les meilleurs moments du récit selon moi, je ne peux pas dire que je les ai lus avec une grande passion. En gros, un one-shot qui se laisse lire, mais qui ne m'a pas communiqué beaucoup d'émotions hormis 'c'est super d'apprendre des trucs historiques' et encore je n'étais jamais certain si l'information était biaisée ou non vu qu'on ne voit qu'un coté d'un conflit assez compliqué et complexe.

29/06/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un album relativement épais (près de 400 pages !), mais qui se lit assez vite. En effet, beaucoup de cases sont muettes, et il n’y a pas tant de dialogues que ça. De plus, le dessin est bon et rend lui aussi la lecture fluide. Si Jérusalem et la naissance d’Israël sont au cœur de cette histoire, le sous-titre « portrait de famille » est assez juste, puisque ce sont les relations – plus ou moins tendues ! – entretenues par les différents membres d’une même famille, qui innervent l’album. Cette partie « familiale » est clairement la plus réussie. Même si j’ai eu du mal au début à reconnaître les différents protagonistes (pourtant présentés en préambule dans un arbre généalogique). Avec des trajectoires au départ éloignées (certains combattent aux côtés des Alliés en Europe, certains luttent aux côtés d’Arabes dans le mouvement communiste, d’autres s’engagent dans le sionisme, parfois le plus extrême), les membres – surtout les hommes d’ailleurs ! – de la famille Halaby (inspirée de celle du scénariste apparemment) vivent des moments très forts, violents : le monde est en train de basculer, à la fin de la Seconde guerre mondiale, et au début de l’Etat d’Israël. La naissance d’un Etat donc, l’autre versant de cette histoire. Je suis là plus circonspect. Certes, puisque l’album traite de l’histoire familiale des « Halaby », Juifs, c’est à travers leurs yeux, leurs paroles et leurs rêves que la grande histoire nous est contée. Et donc, l’autre côté – c’est-à-dire le point de vue des Arabes, n’est abordé que par la bande, déformé, voire étouffé. L’exemple le plus frappant est celui de l’attaque du village de Deir Yassin. Ici présenté comme un combat parmi d’autres, même si violent. Or, il est de notoriété publique depuis longtemps que c’était plus un massacre qu’une réelle bataille, et que la très grande majorité des morts sont des civils, non combattants, et que Deir Yassin a servi d’exemple pour les plus extrémistes des organisations juives (concurrentes de la Haganah), dont le but était de terroriser les Palestiniens arabes et les pousser à fuir des terres dont on voulait s’emparer : le fait est que ce fut de ce point de vue un succès. La suite, tout le monde la connait, hélas, avec son cortège de morts dans les deux camps, et l’état de guerre perpétuelle entre Israël et ses voisins, mais aussi le traitement inique subi par les populations palestiniennes, de la part d’Israël surtout, état colonisateur, mais aussi des pays arabes, dictatures instrumentalisant les Palestiniens et leur combat. Peut-être aurait-il fallu, en fin d’album, donner quelques « suites », sur cet état d’Israël naissant, mais aussi sur les protagonistes. Mais le propos n’était pas celui-là, c’est dommage.

27/04/2017 (modifier)
Par Superjé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Fidèle à sa ligne directrice, la collection Ecritures de Casterman propose des récits mélangeant deux genres : le roman graphique et la BD historique, le tout traité de façon très moderne. Un gros pavé, 400 pages, sur le début du conflit israélo-palestinien. Je ne l'ai pas lu, mais d'après ce que j'ai pu grapiller comme info, on n'est pas si loin que ça d'un Habibi par exemple ? Ce conflit, dont je connais peu de choses (on ne l'étudie pas à l'école), m'a toujours intéressé de par son apparente complexité (ça m'a poussé à lire, par exemple Palestine de Joe Sacco). Ici, le point de vue est plus celui des civils juifs, au tout début du conflit (les années 50), lorsque l'occupation britannique était encore en place. Je ne pourrais pas dire que je ressors de ma lecture en ayant mieux compris les tenants et les aboutissants de cette guerre, c'est clair que tout est encore très confus dans mon esprit (le livre revient sur peu d’éléments historiques), et pour saisir pleinement le côté historique, je pense qu'il faut déjà avoir un solide background sur le sujet, mais est-ce un point si négatif ? Je veux dire, maintenant je connais légèrement mieux la situation de l'époque, en Palestine, mais surtout ce roman graphique m'a souvent, et c'est finalement pour moi le plus important, touché. Il y a réellement plusieurs scènes que j'ai trouvées très émouvantes, d'autres plus légères, le reste pour la plupart très intéressantes. Non, vraiment, le scénario de cette BD est quand même très bien écrit. En plus, à côté de ça, le dessin est loin d'être vilain. Il n'est pas magnifique, loin de là, et peut paraître même légèrement simpliste (quoique c'est le genre de trait un tout petit peu naïf que j'apprécie) qui me parait vraiment maîtrisé. Bref, du tout bon pour cette nouveauté.

04/05/2013 (modifier)