Maudit Victor

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

Persuadé que la prothèse oculaire de son oncle est un objet magique, un gamin crédule se crève un oeil. Ainsi débute l'histoire, tragique et dérisoire, de Victor. Elle se déroule sur le rythme décousu et fantasque des romans-feuilletons, avec comme décor le bric-à-brac bourgeois de la Belle Epoque : peintres pompiers, coloniaux courageux, mages mystiques, marquises majestueuses. Une femme avec un trou au ventre, qui voit des choses insensées dans les yeux des animaux, éveille chez l'influençable Victor une vocation de peintre. Le malheureux est sans le sou et pour pouvoir installer son atelier, il va devenir assassin et voleur. Pauvre Victor ! Le voilà riche mais maudit. Car il ne peut plus peindre désormais que des canassons, ce qui handicape sa carrière d'artiste mondain.


Arthur Cravan Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs

Tout cela finira très mal, comme il se doit. Benoît Preteseille a de bien mauvaises fréquentations : Fantômas, Elephant Man, Heurtebise, Arthur Cravan, et autres dynamiteurs du conformisme et de la morale. Ennemi de la logique et de la raison, ce pistolero dada affronte notre société déshumanisée avec pour seules armes la dérision et l'humour. Les véritables monstres de Maudit Victor ne sont pas les freaks, magnifiques et grotesques, mais les braves gens, égoïstes et stupides, rouages ordinaires d'une mécanique sociale implacable où cette fable cruelle a puisé son goût acide et enchanteur.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Octobre 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Maudit Victor © Cornélius 2011
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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06/10/2012 | cac
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L'avatar du posteur Noirdésir

Outre le fait qu’il codirige les éditions Warum/Vraoum, Benoit Preteseille est l’auteur d’une œuvre reconnaissable entre mille, et très originale. Une œuvre en tout cas très éloignée des canons du main stream, et qui mériterait une plus forte exposition. Les éditions Cornelius lui offrent ici un bel écrin, après le déjà très intéressant L'Art et le sang. Si les deux histoires sont très différentes, on y retrouve tout de même quelques points communs. D’abord des pages aérées, avec absence du gaufrier traditionnel, un dessin parfois à peine esquissé et une colorisation terne, comme insolée. Ensuite un univers où perce l’influence des romans feuilletons d’il y a un siècle, des débuts du cinéma. Mais surtout, un cheminement de conserve avec l’esprit dada ou du surréalisme de la grande époque. Cet album peut – et doit sans doute – se lire comme un poème noir. Et il est sûr qu’il faut être réceptif à cet univers pour apprécier cet album, et cet auteur, à la fois atypique et créatif. L’histoire en elle-même semble n’avoir ni queue ni tête – encore que cela tourne autour des têtes de cheval qu’arborent les personnages, pour un « artiste par hasard » qui, malgré (ou à cause) d’une richesse mal acquise, reste un artiste maudit. Album et auteur à découvrir !

11/01/2017 (modifier)
Par Ned C.
Note: 3/5

Bonne BD, agréable à lire. Un peintre borgne maudit, obsédé par la représentation du cheval dans son oeuvre. J' ai bien aimé l' ambiance mystique de ce récit ainsi que les dessins sobres de Benoît Preteseille.

28/07/2014 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

Maudit Victor est très agréable à lire avec son dessin aéré, ses jolies couleurs et puis son histoire il faut dire un peu bizarre et à la fois poétique sur les bords. Victor, borgne depuis son enfance pour avoir pris au pied de la lettre les fadaises de son oncle, devient peintre une fois adulte puis prend possession d'un trésor de diamants auprès d'un mystérieux cheval qu'il suivit dans les bois. Ce canasson sera l'incarnation de la malédiction qui le poursuivra toute sa vie pour avoir tué et triché avec sa destinée. Benoît Preteseille, cofondateur des éditions Warum, produit une oeuvre atypique dans une ambiance années 20 qui rappelle Kiki de Montparnasse et ses contemporains. Le tout est non dénué d'humour et teinté d'une douce folie.

06/10/2012 (modifier)