Un peu de bois et d'acier

Note: 3.46/5
(3.46/5 pour 13 avis)

L'histoire d'un banc, un simple banc public qui voit défiler les gens à travers les heures, les jours, les saisons, les années... Ceux qui passent, qui s'arrêtent, d'autres qui reviennent, certains qui attendent... (texte de l'éditeur)


BD muette Chabouté Les prix lecteurs BDTheque 2012

L'histoire d'un banc, un simple banc public qui voit défiler les gens à travers les heures, les jours, les saisons, les années... Ceux qui passent, qui s'arrêtent, d'autres qui reviennent, certains qui attendent... Le banc devient un havre, un îlot, un refuge, une scène... Un ballet d'anonymes et d'habitués évoluant dans une chorégraphie savamment orchestrée ou les petites futilités, les situations rocambolesques et les rencontres surprenantes donnent naissance à un récit drôle et singulier. Chabouté tisse avec brio une histoire où plane la magie d'un Tati, agrémentée d'un soupçon de Chaplin, quelques miettes du mime Marceau et d'une pincée de Keaton ... 330 pages d'une aventure dont le héros est un banc, un simple banc public... Juste un peu de bois et d'acier... (texte de l'éditeur)

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Septembre 2012
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Un peu de bois et d'acier © Vents d'Ouest 2012
Les notes
Note: 3.46/5
(3.46/5 pour 13 avis)
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15/09/2012 | Mac Arthur
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Par Puma
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Le graphisme de Chabouté se reconnaît immédiatement avec, comme Comès ou Marc-Antoine Mathieu, que du Noir, ou que du blanc ; ce n'est donc pas du Noir & Blanc, mais du Noir ou Blanc. Jamais de gris ! L'impact visuel de ce tout blanc ou tout noir est comme à son habitude chez cet auteur, très réussi, et percute efficacement. Une des histoires le plus optimistes de l'auteur, avec la vue pendant toute le livre épais, de ce qui se passa autour d'un même banc depuis sa création jusqu'à sa fin de carrière. C'est osé d'en faire un sujet de BD, et la mayonnaise prend. Avec les choses les plus simples de la terre, le quotidien de tout un chacun. Ici, pas besoin de vampires, de sorcelleries, d'extra-terrestres, de super-Héros, de presque super héros, de délires spatio-temporels, de trolls, et que sais-je encore, de tout l'arsenal du mauvais scénariste qui ne sait plus rien pondre comme scénario, sans ces artifices à deux balles. Ici, c'est du talent brut ! Le talent du vrai alchimiste qui vous fait de l'or avec trois fois rien ! Le seul reproche qui empêche un bon 5 * ; on a peine, en tant que lecteur, à s'attacher au personnage principal de l'histoire ... un banc public ! Bravo encore une nouvelle fois, Mr Chabouté ! Vous êtes un courant d'air frais dans l'univers de la BD !

08/02/2016 (modifier)

Rhoo comme cela fait du bien… Une Bd muette qui vous secoue l’intellect pour vous emmener dans un voyage où vous seuls devez reconstruire l’image qui se présente à vous. Il fallait tout de même oser faire une bande dessinée en plan fixe sur un banc public. Et quand bien même oser était réalisé (certains ont bien fait un album sur deux personnes qui font des longueurs dans une piscine) il fallait trouver le ton et la forme pour en faire sortir quelque chose d’intéressant. Puisque le risque d’une lourdeur dans le mime reste majeur, pendant les premières pages j’ai craint les longueurs. Mais le talent narratif rassure très vite, la succession graphique maintient le lecteur en perpétuelle tension, que va-t-il advenir de ce hiatus Ordre/clochard, que va devenir ce banc lui-même. Le lecteur se trouve soudain pris à penser à la raison d’être d’un banc public, à cette juxtaposition d’ordinaire et d’extraordinaire, cet événement ordinaire qui par un petit dérèglement devient extraordinaire. Vient ce moment magique du banc et du ballon. A ce stade j’ai presque eu envie de pleurer devant la beauté brute de ce que Chabouté me proposait. Évidemment tout cela se tient grâce à la force du trait noir et blanc déjà présente dans nombre d’albums, les planches ne sont pas forcément objectivement jolies, et prises isolément on voit même des distorsions graphiques étranges, mais elles dégagent une beauté qui sort du figuratif. Forme et fond se servent mutuellement pour emmener le lecteur dans un univers presque magique malgré une banalité objective. Un peu de bois et d’acier se rapproche du chef d’œuvre, et pour celui qui saura rentrer dans le récit je ne doute pas que l’album fasse partie de la bibliothèque des favoris. Pourtant je ne doute pas que l’on puisse fort bien trouver cela long, mal dessiné et sans intérêt. Tout dépendra du recul que vous mettrez entre l’image et la perception que vous aurez de celle-ci. Et il s’agira du seul reproche que je formulerai, cet album n’accepte pas plusieurs niveaux de lecture, et le premier niveau auquel nombre de lecteurs s’arrêtent est ici sans intérêt.

05/10/2012 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Après la lecture du précédent album de Chabouté, j’avais juré qu’on ne m’y reprendrait plus tant ce récit m’avait déçu. Et puis… Et puis, j’ai vu ce projet et cette idée toute simple de conter le quotidien d’un banc public. Et je me suis dit que ce genre d’histoire, c’est ce que je préfère chez Chabouté ! Et puis j’ai lu les premières planches, j’ai aimé le soin accordé à la mise en page… Je ne voyais pas encore ce qu’un album entier pourrait donner mais je me suis mis à saliver… Et, dès la parution, je n’ai pas résisté. Et c’est tant mieux ! Avec ce récit, Chabouté renoue avec le muet. La mise en page est aérée, le découpage soigné. Et tandis que les pages défilent, ce sont de multiples instants de vie que nous, lecteurs, happons. Notre regard se fait voyeur. Ces vies nous touchent… alors que nous n’en voyons que d’éphémères fragments. Dieu que c’est bien fait ! Chabouté excelle dans ce noir et blanc sans nuance, dans cet art de saisir un regard, dans cette maitrise de la pose. Et si, bien vite, on imagine ce qui attend certains des usagers de ce banc public, l’humanité qui se dégage du récit est telle que jamais je n’ai été déçu (malgré quelques clichés). Un récit original, vite lu malgré sa taille mais que je relirai encore souvent. Un poil en dessous de « Tout seul » mais un album qui me réconcilie pleinement avec son auteur. Des comme ça, j’en redemande !!!

15/09/2012 (modifier)