N'embrassez pas qui vous voulez

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

Qu'un petit garçon essaie d'embrasser une petite fille, cela n'a normalement rien de dramatique. Et que la petite fille se dérobe et envoie balader son petit camarade, c'est suffisamment banal pour rester un épisode parmi tant d'autres dans les chroniques d'une enfance ordinaire.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Dictatures et répression Europe centrale et orientale La BD au féminin

Qu'un petit garçon essaie d'embrasser une petite fille, cela n'a normalement rien de dramatique. Et que la petite fille se dérobe et envoie balader son petit camarade, c'est suffisamment banal pour rester un épisode parmi tant d'autres dans les chroniques d'une enfance ordinaire. Mais si la scène se passe pendant la projection d'un film de propagande, à l'école, dans une République socialiste, bien des années avant que le Mur ne fasse mine de se fissurer, tous les ingrédients sont réunis pour que cela vire au drame... C'est ce que racontent Marzena Sowa et Sandrine Revel au fil de ce roman graphique humain et sensible. À travers l'histoire de ces deux enfants, c'est le mode de fonctionnement d'une société rongée par la paranoïa et l'obsession du contrôle qui est passé au crible. Une société où tous les gestes, même les plus infimes et les plus innocents de la vie quotidienne, peuvent vous plonger dans les pires ennuis, dès lors que la chaîne fatale de la surveillance, de la dénonciation et du chantage se met en marche.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Août 2012
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série N'embrassez pas qui vous voulez © Dupuis 2012
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

25/08/2012 | Ro
Modifier


Par Puma
Note: 3/5

Pour les douze pages avant les quatre dernières, seulement ** Mais pour les quatre-vingt premières, un beau ****, comme pour les quatre dernières. Ces premiers 4/5èmes de l'ouvrage racontent toute la pression communiste stalinienne en Pologne occupée par les rouges, avant 1953. La couverture résume bien le livre : "Où que tu sois, quoi que tu fasses, Staline ou ses sbires te regardent ...." A la lecture, nous vivons avec les protagonistes ce fardeau épouvantable où chacun soupçonne tout le monde d'espionner, ou de soupçonner, ou de diffamer, et où tous, pour une raison ou une autre, sont également sujet ou proie aux soupçons et doivent taire ou cacher certains pans de ce qu'il pense ou de leur forme de vie. Un monde de terreur larvée oppressante qui étouffe chaque être sur fond de vie rude suite à l'abîme économique total du système communiste soviétique, machine servant juste à produire la répression gratuite, la terreur, et l'extrême pauvreté. Même dans les villes, pas d'eau courante pour tous, et il faut alors avec sa corde et son seau, même après guerre, aller au puit ... Un autre phrase p 64 d'une inconnue en pleurs à l'enfant qu'elle croise en pleine nuit après une rafle, résume très bien l'ambiance générale du livre : "Il faut se méfier de tout le monde" puis : "Vis effacé sinon ils t'effaceront..." Fantastique mise en matière en prenant comme personnages principaux les enfants d'une classe. Graphisme attachant qui correspond bien à cet univers de l'enfance, même si les couleurs parfois trop sombres mangent quelque peu le dessin. Puis, le dernier cinquième, ou le flanc retombe dans des conversations entre le père écrivain d'un enfant , et les enfants de la classe. Ce passage est long, manque de rebondissement, et coupe le rythme et le charme de l'histoire mise en place. Il veut porter à la réflexion le sens du mot liberté. La toute fin, aux quatre dernières planches, renoue avec l'émotion pure comme les premiers 4/5ème de l'ouvrage, et rachète un peu cet éceuil philisophique qui n'avait pas vraiment ici sa place. Un honnête 3* en moyenne.

31/08/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

L'idée était de démontrer comment cela se passait dans la dictature stalinienne où pour un rien, on pouvait perdre la vie. Cela met en scène des enfants ce qui souligne le caractère dramatique d'une telle société qui prive de la liberté de penser. J'ai beaucoup aimé le début de cette oeuvre et un peu moins la dernière partie où il ne se passe finalement pas grand chose comme un pétard prêt à exploser mais qui s'éteint. On se dit bien que la vie n'était pas rose sous la dictature soviétique qui s'imposait au bloc de l'Est. On se plaint souvent de la situation actuelle (vivre sous une dictature socialiste...). Mais on oublie petit à petit qu'il y a eu bien pire dans l'histoire et que ce n'est pas comparable. Et c'est justement parce qu'on a le droit de dire ce qu'on pense du gouvernement, qu'on vit dans une réelle démocratie avec le pouvoir de passer de la droite à la gauche et vice versa quand on n'est pas content comme si cela changeait les choses... N'embrassez pas qui vous voulez reste un témoignage poignant d'une certaine époque et qui peut remettre les idées en place. Je pense que cela serait bien nécessaire par moment.

25/08/2013 (modifier)
Par PAco
Note: 2/5
L'avatar du posteur PAco

J'ai pas vraiment accroché à cette histoire et je me suis limite ennuyé lors de certains passages. Si le dessin de Sandrine Revel est agréable, doux et tout en rondeur, je l'ai trouvé un brin trop sombre. Dommage car si cette douceur colle bien à la narration qui se fait par le quotidien difficile d'enfants dans cette Pologne sous domination communiste, elle est par contre un peu en contradiction avec le climat totalitaire prédominant et les tragiques événements qui surviennent. Mais ce n'est pas tant le dessin que l'histoire que je n'ai pas vraiment trouvé palpitante, même si les faits dénoncés sont eux intéressants. J'ai vraiment bloqué sur le passage final entre le père du personnage principal et le groupe d'enfants. On part sur une réflexion sur la vérité qui sonne assez artificielle et traine en longueur par rapport au reste du récit. Bref, je suis resté sur ma faim au sortir de cette lecture, et c'est une BD que j'aurai vite oublié je pense.

20/09/2012 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

N'embrassez pas qui vous voulez est une chronique de la vie au quotidien dans la Pologne d'après-guerre. A l'époque, le totalitarisme stalinien rendait la société polonaise implacablement inhumaine et dangereuse. Sa déliquescence perverse était telle que même les enfants subissaient la pression morale des autorités et des enseignants. Et malheur à ceux qui sortaient du moule ou parlaient trop car leurs familles ou leurs proches pouvaient disparaitre du jour au lendemain. C'est une BD intéressante et bien menée. Son dessin semi-réaliste est rond et agréable, malgré des couleurs parfois un peu trop sombres. Les personnages sont plutôt bien trouvés et diversifiés. Elle nous permet notamment de pénétrer la vie privée aussi bien de pures victimes que de personnes qui furent des rouages actifs de ce système aberrant et de se rendre compte qu'ils restaient tous des humains simplement pris dans une machine sociale folle et sans espoir. A cela s'ajoute une post-face de quelques pages de textes, croquis et photos en fin d'album, qui est également instructive sur la Pologne de l'époque et sur le traumatisme qu'elle aura laissé pour une grande partie de la population polonaise encore de nos jours.

25/08/2012 (modifier)