Daytripper (au jour le jour) (Daytripper)

Note: 3.9/5
(3.9/5 pour 20 avis)

Will Eisner Award 2011 : Best Limited Series or Story Arc Les mille et une vies d’un aspirant écrivain… et ses mille et une morts.


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Les mille et une vies d’un aspirant écrivain… et ses mille et une morts. Brás de Oliva Domingos, fils du célèbre écrivain brésilien, passe ses journées à chroniquer les morts de ses contemporains pour le grand quotidien de Sao Paulo… et ses nuits à rêver que sa vie commence enfin. Mais remarque-t-on seulement le jour où notre vie commence vraiment ? Cela commence-t-il à 21 ans, lorsque l’on rencontre la fille de ses rêves ? Ou au crépuscule de sa vie… (Texte de l'éditeur)

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 27 Avril 2012
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Daytripper (au jour le jour) © Urban Comics 2012
Les notes
Note: 3.9/5
(3.9/5 pour 20 avis)
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20/05/2012 | Tomeke
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Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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C'est en lisant récemment Toutes les morts de Laila Starr avec la belle préface de Fábio Moon que j'ai eu envie de relire cet album. Deux comics qui traitent des mêmes thématiques, la vie et la mort, avec des ressemblances dans la construction narrative. Un récit qui à travers la vie ou plutôt les vies de Brás est un hymne au bonheur. On va suivre le parcours de Brás à plusieurs périodes de son existence et à chaque fois la mort sera au rendez-vous. Une narration non chronologique qui prend le temps de déployer son sujet pour mieux nous en donner sa vision, savoir profiter du moment présent. J'ai encore pris beaucoup de plaisir à me replonger dans ce comics. La mise en images est une réussite, tant dans la mise en page que dans les couleurs choisies. Le trait est tout en finesse, avec de nombreux détails et tous les personnages ont "des gueules". A lire et à relire, c'est comme les vaccins, il faut faire une dose de rappel de temps en temps. Forcément, toujours un coup de cœur.

01/06/2022 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
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Si un jour vous recevez "Daytripper" en cadeau, chérissez celui qui vous l’a offert (merci mon Pierrot !). Et si ce chef d’œuvre vous tombe dans les mains par hasard, chérissez la vie, tout simplement. Car après une telle lecture, il y a de fortes chances que vous ne voyiez plus les choses tout à fait comme avant. A travers Brás, le lecteur se verra rappeler certaines évidences fondamentales – car c’est bien connu, c’est souvent l’habitude qui nous fait oublier ce qui se trouve sous nos yeux – en se mettant dans la peau du personnage, d’autant plus facilement que celui-ci facilite l’identification par son côté anti-héros humain et attachant. La trame est à la fois simple et très originale. Découpé en dix chapitres, chacun d’entre eux constituant une nouvelle se terminant par la mort de Brás à un âge différent avec des causes diverses, ce récit leitmotivique souligne notre condition éphémère comme pour mieux nous faire assimiler cette maxime pleine de sagesse : vivons « au jour le jour », comme si chaque jour était le dernier. A l’aide d’un trait voluptueux, Fábio Moon et Gabriel Bá nous offrent là une histoire généreuse, sensuelle et profonde comme le Brésil, où l’âpreté du monde et son corollaire, le désenchantement, rencontrent le sacré puis s’effacent devant lui. La mise en couleurs de Dave Stewart reste sobre et élégante, tout en contrastes comme la vie peut l’être. Il semble que rien ne manque à cette œuvre très aboutie, qui bénéficie par ailleurs de textes et dialogues d’une grande qualité. Il y aurait encore beaucoup à dire, tant cette production recèle de richesses. Mais afin d’éviter que la présente chronique n’empiète sur cet objet magnifique, une simple liste d’adjectifs devrait suffire à définir "Daytripper", même si celle-ci ne saurait être exhaustive. Harmonieux, humain, humble, fraternel, sensible, vibrant, poétique, lumineux, poignant, tragique, merveilleux… Au final, cette « excursion d’un jour » se révélera un véritable baume sur nos « coração » soucieux, un baume capable de suspendre pour un instant le temps de nos vies, aussi éphémères qu’un éclair dans le ciel infini. C’est pourquoi, nous disent les auteurs, pour réaliser nos rêves, nous devons vivre notre vie, et ne pas rester passifs par peur de l’échec. Vivre. « Se réveiller. Avant qu’il ne soit trop tard. » Demeurer humbles. Apprécier la beauté du monde dans les choses les plus simples. Récompensé par un Eisner Award, préfacé par Cyril Pedrosa et postfacé par Craig Thompson, excusez du peu !, "Daytripper" s’impose incontestablement comme une œuvre majeure du neuvième art brésilien et plus généralement planétaire. L'ouvrage m’aura par ailleurs permis de découvrir non seulement la production de ce pays mais également deux auteurs de grand talent.

29/07/2015 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Excellent album. La vie, la mort, l'amour, l'amitié, et tout ce qui les entoure... Il faut prendre cet album non comme une histoire linéaire, mais plutôt comme une infinité de possibilités, de variations autour d'une vie. J'avoue, je n'ai compris qu'au bout de trois chapitres ce principe, mais cela m'a ensuite aidé à comprendre, et donc à apprécier ce récit à tiroirs, l'histoire de Bras avec tous les tournants qu'elle prend, tous ces instants de vie qui auraient pu être le dernier, entre 0 et 76 ans. La finesse du récit n'aurait pas eu autant d'impact sans un dessin puissant, comme l'indique Craig Thompson en postface ; c'est bien évidemment le cas, il y a une véritable osmose entre les deux pour ce récit réalisé entièrement à quatre mains par deux jumeaux. Il y a des envolées lyriques dans cette mise an abyme de l'histoire d'un homme dont le métier est d'écrire des nécrologies, dont le talent d'écrivain ne demandait qu'à éclore avec l'extinction de centaines de vies... Une coïncidence qui n'en est pas une, bien sûr, et qui rajoute une nouvelle dimension au récit, qui gagne encore en qualité. Incontournable.

02/11/2014 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Je ne m'attendais pas du tout à ça. Le nom de Vertigo et l'allure de la couverture me faisaient croire à un comics typique de cette collection, avec du fantastique, de l'action et une trame bien américaine. J'ai été surpris d'emblée de voir que les auteurs étaient brésiliens et que l'histoire prenait effectivement place dans le Brésil moderne, avec l'ambiance bien caractéristique de ce pays. Puis j'ai été surpris d'y découvrir non pas une intrigue à base de fantastique ou de super-héros mais un pur roman graphique à la construction originale. Au début, je n'y ai pas trop accroché. Je comprenais qu'on allait voir des bouts peut-être indépendants de la vie d'un homme, dans le désordre chronologique, avec des chapitres d'une vingtaine de pages maximum où le héros mourait immanquablement à la fin. Au bout des premiers chapitres, comme je voyais mal le lien entre chaque scénette, je commençais à me lasser, peu intéressé par ces morceaux de vie et ces morts peu captivantes. Et puis peu à peu les choses ont pris forme. Le déclic a probablement eu lieu à partir du chapitre où l'on découvre le héros à 10 ou 11 ans car sa mort, à ce jeune âge, m'a fait de la peine. Là, j'ai commencé à réaliser l'objectif des auteurs. Montrer la force et l'intérêt de chaque étape de la vie d'un homme par la perte que causerait sa mort à tel ou tel moment. "On ne comprend jamais mieux que l'on aime quelque chose qu'au moment où on le perd". Se met alors en place un récit sur la vie, sur la force de ce qu'elle apporte notamment parce que la mort à la fin est inéluctable, sur le fait qu'il faille en profiter, transmettre ses émotions à ses proches et à ses enfants, etc... Finalement, toute la vie est incluse dans cet ouvrage. La jeunesse, l'amitié, le travail, l'amour, la déception, la famille, les enfants, l'espoir, la perte, la vieillesse... et même un brave et bon chien-chien. Le message est passé de belle manière, j'ai été de plus en plus touché au cours de ma lecture. Et même si quelques passages m'ont légèrement ennuyé, j'ai eu presque les larmes aux yeux sur certains autres vers la fin de l'ouvrage. La morale est simple, évidente, mais tellement bien transmise par le biais de cette originalité narrative qu'il n'y a rien à en redire. Un livre sur la vie par le biais de la mort.

26/02/2013 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Encore une énorme surprise et un TRES bon roman graphique que ce "Daytripper (au jour le jour)". Et quand je dis énorme, c'est tant sur le fond et le formidable travail de narration que dans la mise en image de Fabio Moon et de Gabriel Ba pour les décors (merci pour les précisions de mon envoyé spécial à Angoulême, Bab himself). Les deux se complètent magnifiquement et subtilement pour donner corps à cette histoire empreinte d'une folle universalité : vivre et mourir est le lot de chacun, reste à savoir pour quoi pour la première, et comment pour la seconde... Entre rêve et réalité nous plongeons dans la multitude de vies possibles ? rêvées ? vécues ? de Bras de Oliva Domingos, fils d'un écrivain célèbre qui travaille pour un journal à la rédaction de chroniques nécrologiques. Chaque tranche de sa vie est un chemin possible, un bout du destin de cet homme, qui se terminera toujours de façon tragique... par sa mort... Fatalisme ? Non plus. Car chaque chapitre qui nous narre dans une chronologie aléatoire les moments cruciaux de la vie de cet homme et se terminent par son trépas, ne donne pas dans le pessimisme et le larmoyant. La mort est juste remise à sa juste place, à place égale avec la vie ; elle en est même une composante essentielle. Son père ne lui dit pas autre chose dans un des chapitres : « La vie est comme un livre, fils. Et tous les livres ont une fin. Peu importe combien tu aimes ce livre, tu arriveras à la dernière page et ce sera fini. Aucun livre n'est complet sans une fin. » Notre "fils de" se construira et trouvera sa juste place au travers de tous ces éléments si justement et subrepticement semés au fil du récit. C'est donc cette vie décomposée, puis recomposée qui nous met en lumière la valeur de l'instant, des êtres chers qui nous entourent, de la famille, des moments fugaces qui ne sont que ressentis et sensations mais qui font le sel de la vie. Et ce qui est magique dans cet album, c'est la qualité du graphisme des deux auteurs, qui nous transporte grâce à un trait d'une grande finesse et expressivité. Sa colorisation chaude et vibrante n'est pas en reste et donne à l'ensemble une force surprenante et littéralement vie à ce récit. Vous l'aurez compris, ce "Daytripper" vaut plus que le détour. Entre un dessin sublime et une narration sur une thématique casse gueule menée ici demain de maître, je dis chapeau d'avoir réussi un tel album ! A lire et à relire sans retenue, histoire de ne pas oublier chaque jour qu'il peut-être le dernier.

14/02/2013 (modifier)
Par Tomeke
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Par où commencer pour vous parler de Daytripper? Pourquoi pas par la fin ? Daytripper fait partie de ces bandes dessinées qui vous laissent au final un goût délicieux teinté de bonheur et de mélancolie. J’ai cette agréable sensation d’avoir découvert quelque chose de sensiblement différent : un récit sur la vie tout simplement, ni trop intimiste ni trop banal, qui démarre d’une idée géniale. Si la construction de l’histoire est des plus originales, c’est sans doute parce qu’elle nous offre un sympathique tour d’horizon de notre propre existence. Du moins, c’est sur notre propre vie - et notre propre mort - que ce récit semble tourné, avec ses similitudes et ses différences mais quoiqu’il en soit, les thématiques abordées restent universelles. Et dans cet exercice qui peut sembler périlleux voire impossible, les auteurs nous offrent un très beau moment de plaisir et de sincérité. La lecture est facile, le récit est prenant et très bien rythmé. Si le questionnement a été pour ma part présent à plusieurs reprises dans ce livre, je dois dire que le plaisir de lecture fût réel et m’a beaucoup amusé. Cela semble parfait me direz-vous ? Et bien franchement, je ne lui trouve pas (beaucoup) de défaut à cette BD… Comment ne pas complimenter l’approche graphique de l’album ? Le trait est dynamique et riche. La colorisation est splendide et confirme la qualité graphique de l’album déjà bien représentée sur la couverture. Je tiens également à saluer le travail de l’éditeur qui nous offre un album d’une qualité irréprochable. Bref, cet album a été pour moi un vrai moment de plaisir qui me laisse une excellente impression. Je le garde bien précieusement dans ma bibliothèque et le relirai avec certitude. Un grand moment, chapeau-bas messieurs !

20/05/2012 (modifier)