Ismahane

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Ismahane est une jeune libanaise éprise de son cousin Malek. Promis l’un à l’autre, ils grandissent ensemble dans un Liban en pleine guerre civile. Tiraillés entre respect des traditions et passion, ils finissent par devenir amants pendant leurs études en France, loin des bombes mais surtout loin des pressions culturelles et familiales. (texte de l'éditeur) Le premier tome a reçu la mention spéciale 2012 du jury oecuménique au festival d'Angoulême.


Le Liban Les Guerres du Liban Proche et Moyen-Orient

1975 : La guerre civile vient d’éclater au Liban. Ismahane a 5 ans. Elle vit dans un petit village de la vallée de la Békaa, au nord du pays. Elle n’a pas connu sa mère, morte en lui donnant naissance. Seule fille et petite dernière d’une fratrie de 4, elle passe le plus clair de son temps à jouer avec ses frères et son cousin Malek. Malek a 9 ans, c’est le cousin préféré d’Ismahane, et de son frère Ali, 9 ans lui aussi. Ismahane est élevée par sa tante Amira, la mère de Malek…

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Mai 2011
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Ismahane © Les Enfants rouges 2011
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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25/04/2012 | Mac Arthur
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Par Ro
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
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A la manière de Persepolis ou de Mourir Partir Revenir, le Jeu des Hirondelles, Ismahane est le témoignage de la vie d'une jeune fille éduquée dans un proche-orient en plein tourment. Le premier tome raconte en effet comment la vie continuait pour les civils durant la guerre civile des années 80 au Liban, en prenant pour héroïne une jeune libanaise de bonne famille vivant entre la campagne et Beyrouth. Le second tome prend un virage différent puisqu'il s'attache plus particulièrement à la condition de la femme au Liban dans le cadre contraignant de la tradition musulmane et l'aberration des "crimes d'honneur". Le dessinateur manque un peu d'aisance technique, surtout sur les débuts du premier tome. Les cadrages sont très classiques, les personnages figés et leurs visages assez changeants. Le style simple et une agréable colorisation sépia permettent cependant de passer outre et d'apprécier une narration fluide et de bonne tenue. L'histoire, quant à elle, a quelques accents de déjà-vu pour ceux qui ont lu des récits similaires que ce soit sur le Liban ou l'Iran, mais elle est forcément instructive pour ceux qui découvrent le sujet. Elle permet de voir surtout à quoi ressemblait la vie des gens à l'époque, époque si proche de nous par ailleurs. Et j'ai trouvé certains passages vraiment touchants, notamment l'attente de l'arrivée des parents dans le lycée dans le premier tome par exemple. Le ton est juste, sans sentimentalisme ni parti-pris facile. Ce fut donc pour moi une lecture agréable, intéressante et sensible malgré quelques faiblesses dans le dessin et le rythme narratif.

29/05/2012 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Si cette œuvre n’est pas dénuée de certaines faiblesses (manque de stabilité dans le dessin, confusion possible entre certains personnages, temps morts dans le rythme narratif…), elle a tout de même réussi à m’accrocher grâce à un sujet sensible traité avec pudeur et intelligence. Le récit nous raconte l’histoire d’Ismahane, une jeune Libanaise que l’on suivra depuis sa plus tendre enfance jusqu’à l’âge adulte. Son histoire m’est apparue aussi plausible que dramatique. Elle m’a permis de mieux saisir certains aspects de la mentalité d’une jeune femme au même profil (c’est-à-dire qui cherche à respecter les traditions transmises par ses parents tout en étant confrontée à d’autres cultures comme à ses propres envies) et d’un conflit qui existe depuis si longtemps que l’on n’imagine pas qu’il puisse ne plus être. Au niveau du dessin, le talent est au rendez-vous mais, comme je le disais, la technique propre à la bd n’est pas encore totalement maîtrisée. Chaque dessin pris individuellement est généralement bon, voire très bon. Mais les physionomies des personnages manquent de stabilité sur la longueur, et certains d’entre eux ont des traits trop proches qui entrainent parfois la confusion. Pour le reste, l’accent est intelligemment mis sur les regards, sur les attitudes et l’emploi de la couleur directe (en dégradés de brun) apporte un certain charme à l’ensemble. Les décors sont soignés et semblent découler d’une documentation pertinente. La narration passe par de nombreux silences qui font que ce diptyque se lit vite… et je ne suis pas convaincu que tous ces passages étaient utiles. Par contre, certains le sont et apportent des arrêts sur image opportuns et, parfois, touchants. Au final, et après lecture des deux tomes, voici un récit intéressant et émouvant mais non dénué de faiblesses. Il devrait plaire à beaucoup d’adolescentes grâce à ce côté « comédie dramatique » et permet d’ouvrir le lecteur à certains aspects de la culture musulmane tout en lui apprenant pas mal de choses sur la situation libanaise. Un bon emprunt de bibliothèque, et une œuvre qui pourrait facilement trouver sa place dans plus d’une bibliothèque scolaire. En ce qui concerne l’achat à titre privé, je pense qu’il se justifie pour les personnes que ce type de situation touche plus particulièrement (et dans nos sociétés multiculturelles, ces personnes sont de plus en plus nombreuses), raison pour laquelle je ne le décourage pas.

25/04/2012 (modifier)