Une Métamorphose iranienne

Note: 3.86/5
(3.86/5 pour 7 avis)

L'histoire vraie d'un dessinateur de presse iranien mis en prison et obligé de fuir à cause d'un mot malheureux et involontaire dans un dessin...


Documentaires Journalistes L'Iran One-shots, le best-of Prisons Proche et Moyen-Orient

Le cauchemar de Mana Neyestani commence en 2006, le jour où il dessine une conversation entre un enfant et un cafard dans le supplément pour enfants d’un hebdomadaire iranien. Le problème est que le cafard dessiné par Mana utilise un mot azéri. Les azéris, un peuple d’origine turc vivant au nord de l’Iran, sont depuis longtemps opprimés par le régime central. Pour certains, le dessin de Mana est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et un excellent prétexte pour déclencher une émeute. Le régime de Téhéran a besoin d’un bouc émissaire, ce sera Mana. Lui et l’éditeur du magazine sont emmenés dans la Prison 209, une section non-officielle de la prison d’Evin, véritable prison dans la prison sous l’administration de la VEVAK, le Ministère des Renseignements et de la Sécurité Nationale. Ce n’est pas un endroit très agréable..
. Alors que le deux hommes subissent des semaines d’isolement et d’interrogatoires, les azéris organisent de nombreuses manifestations anti-gouvernementales. Les autorités font tirer sur les manifestants, faisant de nombreuses victimes. Pour les autorités, tout est de la faute de Mana. Au bout de deux mois de détention, Mana obtient enfin un droit de sortie temporaire. Il décide alors de s’enfuir avec sa femme. Après un long périple qui les fera passer par les Émirats Arabes Unis, La Turquie et la Chine, ils parviendront à atteindre la Malaisie pour s’y installer avant de rejoindre Paris en 2010. (texte : Ca et là)

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Février 2012
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Une Métamorphose iranienne © Cà et là/Arte Editions 2012
Les notes
Note: 3.86/5
(3.86/5 pour 7 avis)
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04/02/2012 | Spooky
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Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Très bon ouvrage que celui-ci ! Je me suis résolu récemment à commencer une BDthèque de géopolitique, et j'ai commencé avec celui-ci dont je me souvenais et qui me faisait envie. Le verdict, c'est : génial ! L'auteur nous a pondu une excellente BD, qui contient en elle toutes les clés pour la comprendre. Le dessin se comprend par ce caricaturiste, qui nous livre quelques têtes assez rigolotes, mais dans un style parfois très réaliste. Son trait comporte aussi de nombreuses expressions faciales inspirées des dessins de presse, et le tout en noir et blanc, pour un résultat vraiment très bon. Le dessin véhicule un message de façon très forte, notamment dans les passages muets. S'ajoute à cela une histoire qui m'a surpris d'un bout à l'autre, me demandant ce qui allait se passer, comment c'était seulement possible d'en arriver à ce stade. L'auteur joue aussi avec le lecteur en lui fournissant des pages qui n'auront un rapport que bien plus tard, ou dans des détails amusants, des petits personnages qui viennent commenter de façon humoristique ou non la situation. C'est une excellente manière de renforcer l'ambiance. Et puis, cette situation est vraiment invraisemblable, quand on voit l'auteur parti d'une petite caricature de rien du tout et en arrive à être considéré comme responsable de massacres. C'est une situation digne de Kafka, dont l'auteur copie d'ailleurs les premières lignes. Il faut avouer pour le coup que les deux possèdent beaucoup de similitudes, à commencer par le cafard. Le ton restera d'ailleurs jusqu'au bout, puisqu'il s'agira pour lui de s'en sortir, et de partir. La fin est d'ailleurs excellente sur la façon de fuir d'un pays, d'essayer de prouver qu'on doit être sauvé. C'est très intéressant, et on sentirait presque un petit pied de nez à certaines institutions ou pays qui veulent avoir cette étiquette ... Bref, j'ai adoré cette BD, autant la forme que le fond, le dessin et le récit, le principe et l'histoire, tout est bon pour moi, et j'ai vraiment un coup de cœur pour cette très belle BD. Je la recommande vivement.

27/12/2013 (modifier)