Le Dernier Cosmonaute

Note: 3/5
(3/5 pour 9 avis)

Larry et Alice vivent une vie tranquille dans une ville paumée des Etats-Unis. Alice aspire à autre chose, mais Larry s'accroche à son quotidien et à ses rêves d'enfants.


Format à l’italienne

Habitant d'une ville fantôme que l'on situerait volontiers au sud des Etats-Unis, Larry, la trentaine, survole la banalité du quotidien : entre son patron alcoolique, un père disparu, une chambre chez sa mère, il se laisse porter par ses rêves d'enfants, accroché à ses fantasmes de voyages stellaires et à la compagnie de Teddy, ours en peluche sentencieux. Dans la même ville se trouve Alice, jeune femme solitaire qui sent que sa vie tourne en rond. Pour tuer l'ennui, Alice joue tous les jours de l'orgue dans une église… vide. Mais tout comme Larry, elle a ses rêves : fonder une famille, avoir un enfant. Tandis qu'un astre mystérieux se rapproche du système solaire, un soir passé dans une laverie automatique à contempler tournoyer chaussettes et culottes réunit Alice et Larry : les premiers pas de leur histoire chamboulent la monotonie insouciante de Larry. Tourmenté par la peur de l'inconnu, il vit la nuit qu'ils passent ensemble comme une épopée cosmique, Aurélien Maury constituant un univers symbolique où trous noirs, vaisseaux et failles temporelles guident ce cosmonaute allégorique vers sa propre destinée...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Mars 2011
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Dernier Cosmonaute © Tanibis 2011
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 9 avis)
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07/07/2011 | PAco
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Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Une sympathique BD mais qui m'a paru un peu vaine. C'est donc l'histoire de Larry, employé de magasin à la vie morne mais passionné par l'espace depuis son enfance. Il fréquente Alice qui vit une vie encore plus triste à ne rien faire d'autre que jouer de l'orgue dans une église vide. Alice veut concrétiser le couple qu'elle forme avec Larry et elle rêve d'avoir un enfant avec lui. Mais même s'il n'est pas méchant, Larry est complètement immature, vit encore chez sa mère, parle avec son nounours, et n'a jamais les pieds sur Terre tant il reste obnubilé par ses rêves d'espace. Comment conjuguer une telle inadaptation à la vie et le désir d'enfant d'une femme alors même que l'idée de voir des sous-vêtements lui fait peur ? C'est avant tout le dessin qui m'a attiré vers cet album. J'aime cette ligne plutôt claire et sa mise en page au format à l'italienne. Il y a une certaine élégance dans ce trait et dans la mise en scène. Le récit se lit bien mais j'ai quand même eu beaucoup de mal à m'attacher au héros. Ca existe des adultes aussi immatures ? Sa copine a bien du courage. J'ai aussi été un peu déçu par la conclusion de l'album : j'aurais aimé qu'il y ait davantage de développements, j'aurais aimé voir plus de la relation entre Larry et Alice, et éventuellement même voir comment les choses allaient se passer avec leur enfant. Mais c'est plutôt une bonne chose, non ? Ca veut dire que ma lecture m'a suffisamment plu pour avoir envie d'en lire davantage.

20/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’avais découvert Aurélien Maury chez le même éditeur alors qu’il n’était qu’au dessin sur EGG, et je le retrouve ici auteur complet – même si là aussi, le personnage principal est dans les étoiles (dans tous les sens du terme d’ailleurs). L’album se laisse lire, relativement agréablement, et plutôt rapidement (peu de texte, beaucoup de cases muettes, et une intrigue pas forcément très fouillée). Tout se passe dans une bourgade paumée de l’Amérique profonde, et, mis à part l’apparition furtive de 2 ou 3 personnages, tout est centré sur un couple a priori mal assorti, si ce n’est que tous les deux sont des solitaires, quasi asociaux. Elle (Alice) le drague, lui (Larry) ne comprend pas, obnubilé qu’il est par ce qui se passe dans l’espace, la conquête spatiale : il regarde en l’air quand elle ne regarde que lui. Leur romance pataude a quelque chose de glauque, de désespéré, mais la gaucherie de Larry, son inadaptation à l’autre, en font quelqu’un de lunaire et presque poétique, alors qu’il ne parle réellement qu’à son ours en peluche, Teddy. Alors, certes, si ça se laisse lire, c’est quand même parfois un peu creux, vide. Mais ça joue justement sur cette langueur, sur cette lenteur, sur le temps qui passe et les silences qui s’installent, avec le malaise, la tristesse de vies pauvres (et le décor morne d’une ville quasi fantôme ne fait qu’accentuer cette impression de vide). Lecture que j’ai plutôt aimée, mais je ne pense pas y retourner. Mais je conçois que certains puissent s'y trouver davantage que moi.

03/05/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Yannou D. Yannou

Le format est sympa, le dessin style "bd intello américaine" est sympa, l'histoire est sympa et pourtant je, je Zzzzzzzzzzzzzzz. Cette histoire a tellement été vue et relue que ça en ait un peu dérangeant dans un premier temps. Les métaphores utilisées sont tellement usées et cliché que ça finit de vous plomber la bd. Morceaux choisis : les dialogues avec l'ours en peluche/ami imaginaire, la machine à laver/la vie morne, le personnage déconnecté fan d'astronomie avec un papa qui travaillait dans l'aviation, le visuel de la sexualité transposé +disparition de l'ami imaginaire/maturité la jeunesse qui s'enfuit... pitié !! Et encore je ne les cite pas tous : ) Bien vite malgré un côté sympathique c'est l'overdose, heureusement ça se lit vite. Pour terminer sur une note positive, citons LE passage très drôle de la bd : "-Larry...Je... J'attends un enfant, tu sais... -Un...un enfant ?! Ici ? A cette heure ci ? -Je suis enceinte crétin !!"

23/09/2014 (modifier)
Par Tomeke
Note: 2/5

L’album est un bel objet ? Ok. L’album présente le passage de l’adolescence à l’âge adulte ? OK. L’approche graphique de l’album est réussie ? OK. L’idée de l’ours comme pseudo-conscience est bonne ? OK. Pour le reste, mon avis diverge des avis positifs. D’abord, j’ai envie de donner une grosse claque au garçon et tant que j’y suis, à la fille aussi. J’ai rarement vu des adolescents autant amorphes, ce qui ne m’a pas du tout emballé. Leur personnalité et la banalité de l’histoire ont rendu le récit complètement hermétique à mes yeux. J’ai refermé ce one-shot avec une belle dose d’indifférence. Comparativement et dans une thématique assez proche, je recommande nettement Blankets - Manteau de neige.

08/02/2012 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

Une belle couverture, des avis initiaux globalement enthousiastes, une interview fort sympathique, et me voilà à mon tour embarqué dans l'imaginaire d'Aurélien Maury. Car figurez-vous que le jeune homme me semble bourré de talent. Il nous propose l'histoire de Larry, un jeune homme à la tête pleine d'étoiles et qui passe difficilement à l'âge adulte. A ce titre, l'utilisation du nounours comme allégorie de son enfance est plutôt bien mise en oeuvre, à défaut d'être réellement originale. J'ai bien aimé la façon dont le récit est mis en scène, tantôt du gaufrier, tantôt des illustrations pleine page (sachant que l'album est au format à l'italienne) ou encore quelques cases centrées -ou pas- sur la page. Un découpage au service de l'histoire, ce qui dénote une maturité narrative certaine. J'aime beaucoup le dessin également, faussement épuré, largement inspiré du mouvement underground américain, à la mise en couleurs pastel de première bourre. Un excellent premier album.

04/02/2012 (modifier)
Par JAMES RED
Note: 3/5
L'avatar du posteur JAMES RED

Voici une production en format à l’italienne de l’éditeur lyonnais Tanibis qui est une fable sur la difficulté des relations homme-femme et le passage dans le monde adulte. Les planches, le style et le découpage graphiques sont un hommage avoué et affirmé à la bande dessinée américaine et notamment à Chris Ware et Daniel Clowes qui ont si bien reproduit le désarroi existentiel. Larry et Alice, personnages principaux de cette histoire, ressemblent à certains des "héros" warien ou clowesien. Aurélien Maury semble fasciné par le style de vie américain. On retrouve donc les laveries automatiques, ou les drive-in. On notera quelques facilités dans le scénario : Larry, parle encore à son Teddy Bear pour bien souligner son côté enfant de 30 ans, les métaphores « sexuello-spatiales » sont un peu lourdes. L’histoire est touchante, mais elle n’arrive pas, à mon avis, à atteindre l’essence de chefs-d’œuvre que Chris Ware a pu écrire comme Jimmy Corrigan notamment.

21/12/2011 (modifier)
Par Pasukare
Note: 2/5
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La médiocrité de ma note est essentiellement due au fait que l'histoire racontée n'est pas ma tasse de thé car en dehors de ça le format est sympa, le dessin est simple et sympathique et les couleurs douces et agréables à l'œil. Tentée par l'avis de Paco, par la jolie couverture et par la sympathie dégagée par l'interview de l'auteur publiée récemment sur le site, je n'ai pas hésité à emprunter l'objet à ma bibliothèque. Mais bon, le thème est trop classique et vu et revu, sauf peut-être cet ours en peluche qui fume et qui sert de conscience au héros. L'histoire est un peu culcul et surtout la fille m'est franchement antipathique. Finalement, j'ai plus envie de conseiller à Larry de poursuivre son rêve de gosse que de l'inciter à oublier l'enfant qu'il était et tous ces rêves d'espace qui traînent encore dans un coin de son cerveau. Pas ma came ! Mais l'objet a des qualités qui plairont surement à d'autres.

02/12/2011 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5
L'avatar du posteur Jetjet

C’est l’avis de Paco qui m’a donné l’envie pressante de dévorer ce petit bouquin dont la réalisation exemplaire et le format à l’italienne interpellent directement le regard et les attentions. Du coup j’ai remis à plus tard mes lectures en cours pour enchainer directement dès son acquisition sur ce Dernier Cosmonaute qui ne m’a pas laissé indifférent, loin s’en faut. Il faut dire qu’avec ses dessins rappelant évidemment Chris Ware mais également la ligne claire d’Yves Chaland et un récit proche de Ghost World de Daniel Clowes, l’œuvre d’Aurélien Maury ne peut laisser indifférent pour peu que l’on apprécie ce style de chronique sociale. Le récit suit au jour le jour le quotidien de deux jeunes adultes paumés, Alice et Larry dans une petite banlieue américaine déserte. La première trompe son ennui en jouant de l’orgue dans une église pendant que l’autre se noie dans ses rêves de conquête spatiale alors qu’il n’est qu’un simple employé dans un magasin de maintenance. Et si de tout cet ennui et solitude naissait quelque chose de plus important et beau ? Aurélien Maury se joue des stéréotypes et ne laisse pas beaucoup de chances à ses personnages : Alice sort avec Larry par dépit plus que par envie et lui n’a pas grand-chose à lui apporter si ce n’est sa passion pour l’espace. Il y a peu de figurants comme pour bien isoler davantage ces personnages qui vont peu à peu se rapprocher et s’apprécier… Voici une énième illustration du passage de l’adolescence à l’âge adulte dont l’auteur s’affranchit brillamment, rajoutant quelques allégories convenues mais amusantes lors des égarements d’esprit de Larry. Car si ce dernier n’est pas doué pour la communication, il se réfugie derrière Teddy, son ourson de peluche jouant les Jiminy Cricket de circonstance et ses rêves, ce qui nous ouvre quelques belles pages d’évasion (ou de fuite ?) et quelques traits d’humour bienvenus. Teddy fume, balance quelques crasses ou leçons à Larry et on comprend bien la dualité du personnage tiraillé entre ses responsabilités et rêves … L’auteur en tirera une jolie conclusion en évitant la leçon de morale. Dommage par contre que les personnages ne soient pas plus esquissés et que le récit survole trop rapidement l’évolution de leur quotidien car on aurait pu tenir un petit chef d’œuvre. Mais j’ai lu d’un trait cette petite chronique sociale sans ennui ou déplaisir et j'ai adoré les dessins ainsi que leur construction par vignettes. Ne passez pas à coté de cette petite pépite, elle en vaut largement la peine. Aurélien Maury est promis à un bel avenir s’il continue sur cette lancée et j’attends impatiemment la suite de son œuvre.

26/07/2011 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur PAco

C'est sur les conseils d'une connaissance que j'ai fait l'acquisition de cet album, et je suis loin de le regretter ! Première bonne surprise : bel objet ! En effet, un format à l'italienne original, une couverture attrayante, un papier de qualité et au premier feuilletage, le graphisme de cette BD me plait. Tout s'annonce pour le mieux, reste à découvrir la bête en profondeur. Et l'essai est plus que transformé pour ce qui me concerne. Graphiquement tout d'abord, ce premier album d'Aurélien Maury est impressionnant de qualité. Son trait simple, tout en ligne claire, rehaussé par une palette de couleurs magnifiques m'a conquis rapidement. Ajoutez à ce coup de patte un véritable travail de composition et des pages audacieuses (pleine page, pleine double page, page noire, triptyque de vignettes sur une page...) et vous sortez de votre lecture impressionné par le talent de cet auteur. Le récit est aussi intéressant. Maury traite de ce difficile moment de transition entre l'âge adulte et l'enfance. Avancer dans la vie se fait au prix de sacrifices et/ou de renoncements qui nous permettent de construire d'autres choses. Larry en fait ici la difficile expérience, surtout que ce n'est pas la moitié d'un empoté. C'est par ailleurs peut-être une des seules choses qui m'ait un peu déplu dans cette BD. On a envie de lui foutre des coups de pied au cul au Larry tellement il est con-con avec sa Alice. La narration qu'impose Maury de par le format et la composition de ses planches est parfaite. On se laisse porter par cette tranche de vie et ces personnages pourtant banals. Je note l'originalité du nounours à la clope de Larry, qui lui fait office de conscience : j'ai adoré ! Au final, cette BD m'a vraiment emballé, surtout par la qualité de son travail graphique. L'histoire est sympa, le thème abordé intéressant et bien traité, même si certaines allégories sont parfois un peu grosses et le personnage de Larry un brin énervant. Un premier album TRES réussi et qui espérons-le n'est que le premier d'une longue série.

07/07/2011 (modifier)