Snuff

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 9 avis)

Ethan Fargo traîne son dégoût de la vie dans les rues de Brooklyn. Son seul centre d'intérêt : les comédies musicales. Une bien innocente passion qui le mènera pourtant aux portes de l'enfer. Pris dans un hold-up minable dans son vidéo club de quartier, il se retrouve en possession d'une vidéo explosive : un snuff movie, où tuer n'est qu'un jeu et l'horreur un spectacle. Dès lors, sa vie bascule...


Les Roux ! Séries hélas abandonnées

Ethan Fargo traîne son dégoût de la vie dans les rues de Brooklyn. Son seul centre d'intérêt : les comédies musicales. Une bien innocente passion qui le mènera pourtant aux portes de l'enfer. Pris dans un hold-up minable dans son vidéo club de quartier, il se retrouve en possession d'une vidéo explosive : un snuff movie, où tuer n'est qu'un jeu et l'horreur un spectacle. Dès lors, sa vie bascule...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Septembre 2010
Statut histoire Série abandonnée (ventes trop faibles) 2 tomes parus

Couverture de la série Snuff © Delcourt 2010
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 9 avis)
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04/10/2010 | Miranda
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L'avatar du posteur Noirdésir

Décidément, ce duo a du mal à mener à bien ses projets. Ils avaient péniblement pu conclure Commando Torquemada (avec une petite entourloupe pour les premiers acheteurs de la part de Fluide), et c’est ici Delcourt qui leur fait défaut après le deuxième tome, abandonnant en pleine jungle et sans conclusion (qui est l’ange exterminateur, que deviennent nos tourtereaux, etc ?) cette histoire, que j’ai pourtant bien aimée. J’y ai retrouvé pas mal de chose que j’avais aimé dans « Commando Torquemada ». Il y a pas mal d’action, c’est très rythmé (y compris au niveau des dialogues - le point fort de la série, clairement, où les réparties plus ou moins vachardes et désabusées fusent), c’est un joyeux bordel, et l’humour, plus ou moins noir, s’invite assez souvent. Je ne sais pas où l’intrigue allait nous mener, mais ces aventures à deux balles me plaisaient bien. Le dessin est assez minimaliste, mais efficace, les personnages son souvent caricaturaux (on retrouve là aussi quelques trucs déjà vus dans Torquemada, comme le tueur impulsif par exemple). Bref, une lecture très sympathique, que j’aurais sans aucun doute bien mieux évaluée, si la frustration de l’abandon n’était pas venue gâcher l’ensemble. Dommage ! Mais si vous avez l'occasion de l'emprunter, n'hésitez pas, c'est une lecture très sympathique. Note réelle 3,5/5.

08/10/2021 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Jetjet

Je ne connaissais rien des auteurs de cette petite série assez estimée qu’est Commando Torquemada et qui a plutôt bonne réputation ici et là. C’est simplement la promesse d’une histoire tarantinesque en 3 tomes ainsi que le dessin anguleux et aux couleurs dictées par les événements que cette œuvre m’a réellement attiré. En effet le style si particulier de Lemmens reste avant tout autre argument le point fort. C’est à la fois dynamique, sanglant, coloré, bi-chromique et tout simplement beau. Les premières pages m’ont mis l’eau à la bouche avec la présentation en voix off d’un personnage atypique et pas forcément sympathique qui n’attend plus rien de la vie et déteste le golf et les oiseaux. Ses réflexions très cyniques sur son environnement ainsi que ses pulsions suicidaires changent amplement la donne que l’on peut se faire d’un héros classique de bande dessinée. Rien que les deux premières pages d’exposition plantant le personnage donc d’Ethan Fargo dans le décor valent leur pesant de cacahouètes. Et il va devenir le spectateur involontaire d’une vidéo dite snuff dont on ne comprendra (pour le moment) strictement rien. Et c’est parti pour une aventure sanglante rythmée au gré des pages par des rencontres improbables avec au choix, truands à la petite semaine, tueur psychopathe et fonctionnaires de police véreux ! Bien sur tout se règlera à coups de flingue et de bons mots dont notre zéro se fera le partisan absolu. Bref tout serait parfait dans le plus improbable des mondes s’il n’y avait un sérieux manque de rythme car on a l’impression de lire une succession de petites saynètes dans une histoire qui n’avance guère et dont la fin du premier tome tombe comme un cheveu sur la soupe sans véritable grosse information sur la trame principale. Gageons que l’histoire va prendre son envol dès le second tome et que les différentes mécaniques vont enfin s’emboiter car on ne sait pas où les auteurs veulent nous emmener… Et pourtant cette histoire ne manque pas d’intérêt. Le personnage du pasteur rappelle curieusement Samuel L. Jackson et ses tirades bibliques lors de ses mises à mort dans Pulp Fiction. Le dessin a des airs lointains de celui de Conrad pour Les Innommables et l’univers évoqué reste relativement intéressant, le caractère désinvolte du principal protagoniste n’y étant surement pas étranger. A suivre donc et je l’espère bientôt recommandable car il serait dommage que de tels potentiels ne soient pas mieux exploités dans les suites attendues de ce premier volet mi figue-mi raisin. Après relecture des 2 tomes : Paradoxalement il m'arrive très rarement de relire des séries dites abandonnées dans un souci évident de ne pas en sortir frustré. C'est avec l'annonce de la réédition d'une intégrale comprenant le dernier tome (et dessiné par Bastoche remplaçant Lemmens) que la curiosité me piqua de nouveau... Si les dessins de Xavier Lemmens semblent moins travaillés avec un encrage moins présent notamment, c'est surtout les dialogues de Philippe Nihoul qui s'envolent vers les cimes avec des joutes verbales de haute volée entre Ethan et la jolie révolutionnaire Ines. Partis en pleine jungle inhospitalière dans l'objectif de trouver les clés de l'énigme suscitée par le fameux "Snuff" du premier tome, ce duo atypique ne cesse de se défier ou de se culbuter. Cette curieuse odyssée ressemble finalement aux aventures de Tintin époque Oreille Cassée sous acides, le regard cynique et désabusé de Ethan offre un contrepoids d'humour noir bienvenu face à des personnages délirants. Encore une belle réussite d'une oeuvre qui semble hermétique au premier abord mais qui se lit avec facilité dans une ligne claire dépouillée mais originale. Je croise très fort les doigts pour connaître la conclusion (google est votre ami si vous tapez "Snuff Sandawe") mais si par malheur elle ne se ferait pas, je vous encourage à emprunter les 2 tomes existants pour vous faire votre propre opinion sur un titre maudit mais pas dénué d'intérêt.

30/11/2010 (MAJ le 01/03/2018) (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Je trouvais cette bd pas trop mal avec un style tout à fait original. Il faut dire que le héros Ethan Fargo a des tendances plutôt suicidaires et qu'il n'aime ni le golf, ni les oiseaux. On le comprend ! Le début de la lecture a été plutôt difficile, le temps de s'habituer à ce graphisme tortueux où les personnages ne se ressemblent pas. Les répliques sont également fort cyniques mais savoureuses. Petit à petit, je suis arrivé à aimer le personnage principal en lui reconnaissant un côté attachant dans sa désinvolture et son côté désabusé et ses joutes verbales mordantes. Il est dommage que cette série soit abandonnée au bout de deux tomes car elle avait du potentiel. Maintenant, c'est clair que c'était aux antipodes du commercial et du politiquement correct. A vouloir se démarquer des productions classiques, on prend des risques dont celui de ne pas rencontrer le public. Dure loi que celle de la consommation !

27/10/2013 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 J'aime bien le dessin que je trouve dynamique et qui me donnait envie de connaitre l'histoire. Le découpage est vraiment bien fait et je n'ai eu aucune difficulté à lire les deux albums. En revanche, j'ai eu un peu de la difficulté avec le scénario que je trouve moyen. Il y a des bonnes idées, mais je trouve que l'exécution est sans imagination et spécialement lorsque le héros combattait les méchants dans des scènes que je trouve sans finesse. En plus, le héros n'est pas charismatique et la série est abandonnée donc lire ses deux albums est un peu inutile car on ne connaitra jamais la fin. À la limite, c'est à lire si on lit surtout la bd pour le dessin et qu'on trouve le dessin formidable.

03/03/2013 (modifier)
Par Elsmador
Note: 2/5

Une bande dessinée qui ne m'a pas marqué... Une semaine que je l'ai lue, et je suis déjà incapable de me souvenir de l'histoire. En la feuilletant à nouveau, je vois une série d'évènements plus ou moins loufoques qui s'enchaînent dans une crédibilité douteuse. Je ne suis déjà pas fan de ce type de dessin qui va à l'essentiel sans peaufiner, mais si en plus on a du mal à y croire (et c'est peu de le dire !), je ne vois pas trop ce qui reste... Alors oui le tout se laisse quand même lire, et ce n'est pas désagréable, mais j'ai envie de dire "bof, sans plus".

29/11/2010 (modifier)

Les deux malades aux commandes de Commando Torquemada sont de retour avec un nouveau projet ! Ca commence très fort, dès la première page : Ethan Fargo a tout de l’anti-héros, antipathique, misanthrope, il est surtout l’homme qui tombe « à pic », oui, mais "à pic", comme on coule dans un noir océan. C’est celui qui était là au mauvais endroit au mauvais moment. Inutile de dire que cela le rend vraiment attachant. Malgré un sujet terrible, Snuff ne tombe jamais tomber dans le voyeurisme. "La mélodie du Bonheur" est un album déjanté, un polar d'encre porté par un humour noir désopilant. Ce premier volet de la série est indispensable à tous les amateurs du genre. Un must à lire d’urgence. Philippe Nihoul mène sont récit de main de maître, la narration est fluide et dynamique, le suspense est au rendez-vous et la tension palpable. Il campe des personnages à la forte personnalité et démontre à nouveau qu'il est un (le?) des meilleurs dialoguistes de la BD actuelle. Fin, féroce, inspiré, il n'est jamais« gras » et racoleur. Ici, on fait dans l’humour corrosif glacé et britannique. Hélas, difficile d'en dire davantage sans dévoiler l’intrigue de cet album, qui élargit le sujet bien loin de son postulat de départ. Une fois la lecture commencée, le scénario magnifiquement construit et plein de références cinématographiques vous scotche jusqu'au maudit supense final de ce premier tome. Raaah ! La suite ! Vite ! Au dessin et à la couleur Xavier Lemmens se surpasse et nous offre un superbe travail de mise en scène et de jeux de teintes. Son trait vif et acéré saisit l’expression de ses personnages et le mouvement avec force. Epaulé par une mise en couleur alternant les ambiances par jeux sur les tons de chaque planche, c’est tout simplement magnifique. Pour les frileux du franco-belge de papa, Snuff est une sorte de Gil Jourdan punk ! Audacieux, original et singulier, que demander de plus ?

15/11/2010 (modifier)

Quel vent de grand n’importe quoi du côté de cet album ! Voici quelque chose qui ne se prend pas au sérieux et manie le chaos avec une précision diabolique. Voici un univers complètement désenchanté qui ne tombe pas dans le grand n’importe quoi, voici la preuve qu’il ne s’agit pas d’un systématisme quand je dénonce la violence nauséabonde de certains albums… Car nous aurons ici un univers franchement étrange dans lequel les comportements décalés apportent une touche d’humour féroce (ah les vieilles comédies musicales !). Notre héros va se retrouver embarqué dans une vaste entreprise pas très catholique y compris pour l’univers décrit les snuff movies. Si vous n’en avez jamais entendu parler je dirai pudiquement qu’il s’agit des films à connotation sexuelle dans lesquels le sado-masochisme est une religion, que les victimes : des pécheresses pas franchement consentantes et que les sévices faits pas vraiment des trucages. Pourquoi autant de mot appartenant au champ lexical liturgique ? Mais parce qu’un personnage jouissif habillé en pasteur fait régner le calibre comme instrument sacerdotal dans des confessions express ou le jugement sera forcément le dernier. Oui les personnages extravagants sont toujours un peu facile, oui certaines situations manquent un peu de piment et oui il y a un côté conventionnel à la trame de fond, mais on s’en fout tellement l’enquête promet d’être une poilade. Car oui, vous ne verrez aucune scène de sexe violente, ce n’est pas du tout le sujet pour l’instant, nous sommes bien dans la création humoristique d’un thriller décalé, le dessin très brouillon en atteste, il ne s’agit pas de faire une super enquête avec moult détails, des expressions et des ambiances, encore une fois pas du tout, on fait du light, du cassable à volonté, du dégénéré tranquilou. Graphiquement, l’ambiance tient la route. Dans le style déjanté, le trait sommaire rend bien. Lignes suturées et hachures sommaires, traits aigus agressifs et colorisation contrastée donnent au récit cette ambiance réussie de fin de civilisation. Il ne faudra pas chercher une finesse d’expression ou de détail mais au contraire apprécier la mise en abîme du chaos scénaristiqe habilement illustrée par un univers déstructuré. L’ensemble se lit avec plaisir, nos personnages anti-héros forment une jolie pléiade de rôles attachants. Et ce personnage du pasteur est tout simplement jouissif. Dans les bémols je mettrais un côté un peu facile dans le déroulement des événements. Les situations s’enchaînent avec un peu trop de facilité tout de même pour notre personnage central, les méchants un peu trop bête et le saint sauveur qui arrive tout le temps au moment opportun, bon çà passe parce que c’est drôle mais il y a tout de même un petit côté deus ex machina perpétuel. Néanmoins voici un bon album dont je lirai la suite avec plaisir.

04/11/2010 (modifier)

Un nouvel OVNI signé Lemmens/Nihoul ! Ces deux-là semblent avoir fait du suicide commercial un véritable art de vivre et d'écrire. Toujours barges, cyniques et violents (sur papier), les auteurs s'aventurent sur le terrain du polar. Tout comme Commando Torquemada est un gigantesque coup de pied dans les parties du polar millénariste façon Da Vinci Code, Snuff est le rejeton bâtard - mais ô combien réussi - de Tarantino, Abel Ferrara et des Marx Brothers partouzant joyeusement au sous-sol XXX d'un parking à étages. Les histoires à suivre sont toujours un peu frustrantes. Par rapport à l'autre excellente série des auteurs (Commando Torquemada), qui sont des histoires complètes, c'est un peu énervant pour les impatientes comme moi. D'autant que les pistes lancées dans ce premier volume sont nombreuses... Cependant, le dessin de Lemmens est de plus en plus maîtrisé et Nihoul s'impose comme un scénariste riche et complexe n'hésitant pas à s'aventurer sur tous les terrains. Il est le maître de l'humour noir tordu et le meilleur dialoguiste de la BD actuelle. Dans le premier volume de cette trilogie à tiroirs multiples, il parvient à rester fluide et dynamique, offrant un suspense haletant où la tension est parfois insupportable. On rit, beaucoup mais jaune... Xavier Lemmens se surpasse et nous offre un superbe travail de mise quasi-bichromique et tout en ambiance. Un grand coup de poing dans la gueule, audacieux, original et singulier. Vivement la suite !

05/10/2010 (modifier)
Par Miranda
Note: 3/5
L'avatar du posteur Miranda

Une lecture en dents de scie, il y a des choses qui m’ont extrêmement plu et d’autres que j’ai trouvées trop banales et qui m’ont laissée indifférente. Pour ce qui est des premières, le fabuleux Ismaël, qui ne sait parler que bibliquement et en latin, et qui envoie au paradis - si Dieu veut bien les accueillir - tous les zozos qui se mettent en travers de son chemin, j‘ai trouvé tous les passages où il apparaît purement jouissifs. Le dessin aussi est assez attirant, anguleux et jouant souvent sur la bichromie, Xavier Lemmens n‘hésite pas à faire saigner ses personnages sans tomber dans le gore non plus. Les personnages ont de véritables « trognes » et bizarrement c’est Fargo le personnage principal qui a la gueule la plus banale, c’est certes un atout pour le scénario, car il doit se fondre dans la masse, mais c’est plus difficile de s’attacher à lui car son physique n’accroche pas. L’histoire en elle-même est assez basique pour l’instant, le plus intéressant reste la narration avec des répliques soit amusantes soit vraiment drôles. Très bavarde on a de quoi passer un assez long moment de lecture. Des scènes un peu fanfaronnes alternent avec d’autres plutôt « dérangeantes », celles du tournage des snuff movies, bien que les auteurs n’en montrent pour ainsi dire rien, voire rien du tout, et ne s‘attardent pas sur elles, ça vous remue les tripes quand même. Ce qui m’a le plus déçue c’est la tournure que prennent les évènements arrivés aux trois quarts, une assez banale course à la vengeance, je ne peux guère en dire plus sans vous en dévoiler les raisons. Je m'attendais à ce que le monde du snuff movie soit plus développé et ce n'est, jusqu'ici, qu'un simple prétexte, le plus gros défaut de cette bd est finalement de ne pas surprendre. La dernière case lance un bon suspense et encore que pour ma part, c’est uniquement parce qu’elle y intègre ce cher Ismaël que j’aime tant. PS : bizarrement pendant ma lecture je me suis prise à penser à plusieurs reprises à Commando Torquemada, ce sont les mêmes auteurs ! Suis-je bête ! J'ai franchement préféré cette dernière.

04/10/2010 (modifier)