Des berniques

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)

Des Berniques est l'histoire d'un couple sur le point de se séparer. Ou pas. Comment le savoir lorsque les mots sont impuissants à décrire ce qu'ils ressentent l'un et l'autre ? Discrètement, on les suit lors d'un week-end au bord de la mer, séjour dont on suppose le caractère décisif. L'air iodé peut-il raviver les sentiments ? La nature peut-elle fournir des sujets de conversation aux amoureux fatigués ? Le ciel est menaçant, la maison trop grande, la langueur omniprésente...


Les berniques sont des petits coquillages qui s'agrippent au rocher, connus aussi sous le nom de patelles. Dans un sens plus figuré, le mot décrit des choses sans importance. Au singulier, utilisé comme une interjection, il signifie "Pas question", "Que dalle", "Non". Des berniques est l'histoire d'un couple sur le point de se séparer. Ou pas. Comment le savoir lorsque les mots sont impuissants à décrire ce qu'ils ressentent l'un et l'autre ? Discrètement, on les suit lors d'un week-end au bord de la mer, séjour dont on suppose le caractère décisif. L'air iodé peut-il raviver les sentiments ? La nature peut-elle fournir des sujets de conversation aux amoureux fatigués ? On ne sait pas. Le ciel est menaçant, la maison trop grande, la langueur omniprésente... Les deux amants guettent l'éclaircie salvatrice, retardant l'échéance, se réfugiant dans le mutisme et les propos anodins; Mais ce sont désormais les corps, les objets, la campagne qui parlent à leur place, exprimant pour eux les non-dits qui les séparent et orchestrant les indices qu'ils feignent d'ignorer. Le trait subtil et nerveux de Sébastien Lumineau dépeint avec grâce la mélancolie de l'amour qui s'en va. Son sens de l'ellipse, la simplicité apparente de ses constructions, la puissance évocatrice de son noir et blanc irradient une histoire dont l'essentiel se joue à l'arrière-plan, sans artifices, dans la pénombre des coeurs. À des années lumières de la fiction cinématographique française et son cortège de couples bavards, Sébastien Lumineau réussit avec Des berniques un bijou d'équilibre et de justesse, une tragi-comédie silencieuse qui confirme qu'il fait partie des auteurs les plus singuliers de sa génération.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Février 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Des berniques © Cornélius 2010
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)
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21/08/2010 | Ems
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Par cac
Note: 3/5
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Lumineau a une réputation qui le précède dans le microcosme de la bd "indé". Je dois avouer que cet album m'a surpris dans le bon sens du terme : la façon de raconter l'histoire, le découpage effectué, c'est assez particulier. On trouve beaucoup d'ellipses laissant au lecteur le soin de nouer les fils. Et c'est aussi pauvre en paroles car une bonne part du message centré sur la relation d'un jeune couple est tacite. La conséquence immédiate, c'est que parcourir ce livre est une chose rapide même si on prend le temps de se poser sur des planches au graphisme soigné. Bref rien d'inoubliable mais l'envie se fait sentir d'apprécier ce qu'a pu faire d'autre M. Lumineau.

03/11/2010 (modifier)
Par Ems
Note: 2/5

"Des berniques" est un roman graphique pure souche ayant la particularité d'être peu bavard. L'auteur laisse le lecteur interpréter ses planches, il n'y a pas de texte superflu, il y a d'ailleurs très peu de texte. L'histoire est simple, un couple à l'agonie va passer un WE ensemble dans une maison près de la côte. On saisit dès le début de la BD les difficultés que rencontrent les 2 personnages et l'on devine où cela va les mener... La lecture est ultra rapide, trop pour traiter d'un sujet aussi complexe. Je trouve qu'un plus grand développement était souhaitable : on a une très courte tranche de vie sans les tenants et avec des aboutissants suggérés dans une dernière partie complètement décalée. Graphiquement, c'est correct, le trait manque de finesse et il y a des passages aux hachurages trop importants. Mais l'ensemble est cohérent. J'attends plus d'un roman graphique, je suis resté sur ma faim.

21/08/2010 (modifier)