Les forums / Dark Knight, Watchmen et Marshal Law ...

Par hevydevy Le 01/06/2008 - 19:59 (Modifier)

>>JJJ avait écrit: >>>>C'est marrant parce que ayant lu Dark Knight et Watchmen plusieurs fois, je préfère nettement ce dernier. Je n'ai jamais trouvé Dark Knight exceptionnel. Ces deux oeuvres se valent vraiment tu trouves ? Cela dit en lisant ton post je réalise que j'ai peut-être raté des trucs... >> >>On ne peut pas vraiment poser la question de cette manière... "Watchmen " est une oeuvre moin linéaire, plus dense, plus fouillée, plus originale que le Batman de Miller... Ces deux oeuvres ne se "valent pas". Ces deux oeuvres sont différentetes. >>Cela-dit si Miller n'avait pas fait exploser le Batman ses aventures ne seraient pas ce qu'elles sont aujourd'hui. >>Et pour ceux qui aiment le Drak Knight et se pament devant ce qu'il est, je conseille la lecture des Batmans par Neil Adams à la fin des 60's pour comprendre comment le personnage est passé du status de simple héros à celui de super-héros. C'est la première vraie redéfinition dans la continuité du personnage... Miller a choisi la voie de la déconstruction (et avec bonheur, Dark Knight Returns est une BD incontestablement culte). >> >>Quand à Marshal Law (je sais bien que Hevvydevy est un vrai fan !), personnellement, avec tout le respect que porte à Pat Mills, je pense que : C'est de la bonne BD, de la très bonne BD mais ça n'atteint pas le niveau des oeuvres suscitées... C'est un peu comme faire une différence entre quelque chose de grand et quelque chose d'immense... >> Paradoxalement je suis d'accord avec toi au niveau viscéral. Lorsque je lis Dark Knight et Watchmen, je me retrouve dans un état quasi hypnotique du début à la fin de leurs quelques centaines de pages. Je suis littéralement happé par la narration et il n'y a pas grand chose qui puisse me faire sortir de l’histoire. Avec Marshal Law, l’humour, le coté a priori "destroy" du scénario et des dessins ne permet pas une telle immersion. Par contre, je me rend compte de plus en plus de la richesse thématique de l’univers et du héros créé par Mills et O’Neill. Et je m’aperçoit par exemple, que Mills n’utilise jamais gratuitement la violence (qu’il déteste, tout comme les comics de super héros hormis … Dark Knight et Watchmen justement !) ou le sexe dans ses écrit. Je considère que ces 3 BD sont, à des degrés différents, des œuvres éminement politique. A la différence que Marshal Law l’est beaucoup plus ouvertement, du fait de la personnalité de Mills, qui préfère aborder frontalement le sujet (ce qui n’enlève rien à la force de son propos ni à la finesse de certaines de ses critiques). On peut à cet égard faire un rapprochement avec le cinéma de Paul Verhoeven. De même que beaucoup de gens se sont arrêtés au coté faussement bourrin de Starship Trooper, en passant à coté de ce qui reste un immense brûlot subversif anti impérialiste, beaucoup des lecteurs de Marshal Law ne retiennent de cette BD qu’une œuvre où on dégomme joyeusement du super héros (style Marvel Zombies) alors que le but des auteurs est tout autre. Ils ont entre autre l'ambition de définir ce qu'est un héros (Marshal Law est donc personnage qui va évoluer), et de faire réflechir le lecteur. Intellectuellement, pour moi, Marshal Law est une oeuvre immense.


Par JJJ Le 01/06/2008 - 14:31 (Modifier)

>>C'est marrant parce que ayant lu Dark Knight et Watchmen plusieurs fois, je préfère nettement ce dernier. Je n'ai jamais trouvé Dark Knight exceptionnel. Ces deux oeuvres se valent vraiment tu trouves ? Cela dit en lisant ton post je réalise que j'ai peut-être raté des trucs... On ne peut pas vraiment poser la question de cette manière... "Watchmen " est une oeuvre moin linéaire, plus dense, plus fouillée, plus originale que le Batman de Miller... Ces deux oeuvres ne se "valent pas". Ces deux oeuvres sont différentetes. Cela-dit si Miller n'avait pas fait exploser le Batman ses aventures ne seraient pas ce qu'elles sont aujourd'hui. Et pour ceux qui aiment le Drak Knight et se pament devant ce qu'il est, je conseille la lecture des Batmans par Neil Adams à la fin des 60's pour comprendre comment le personnage est passé du status de simple héros à celui de super-héros. C'est la première vraie redéfinition dans la continuité du personnage... Miller a choisi la voie de la déconstruction (et avec bonheur, Dark Knight Returns est une BD incontestablement culte). Quand à Marshal Law (je sais bien que Hevvydevy est un vrai fan !), personnellement, avec tout le respect que porte à Pat Mills, je pense que : C'est de la bonne BD, de la très bonne BD mais ça n'atteint pas le niveau des oeuvres suscitées... C'est un peu comme faire une différence entre quelque chose de grand et quelque chose d'immense...


Par hevydevy Le 01/06/2008 - 09:57 (Modifier)

>>Jetjet avait écrit: >>...répertorier tous les tomes de Marshall Law SVP ? >> >>Ce serait super utile ! Merci ! Pour ce qui est de la totalité des tomes français, tout est sur le site. La liste complète vf et v.o. est sur Wikipedia et la version illutrée est en cours ici Gêné.


Par Jetjet Le 31/05/2008 - 22:28 (Modifier)
Jetjet

...répertorier tous les tomes de Marshall Law SVP ? Ce serait super utile ! Merci !


Par hevydevy Le 31/05/2008 - 16:32 (Modifier)

... d'Alan Moore trouvé sur un Forum, rapportée de mémoire par un internaute (donc je n'ai pas la citation originale) : Alan Moore avait dit quelque chose comme quoi, si Watchmen avait vraiment enterré les super héros, alors Marshall Law pratiquerait la nécrophilie.Sourire A la lecture du diptique "The Hateful Dead" et "Super Babylon" il est pas tombé loin ...


Par hevydevy Le 27/02/2008 - 15:58 (Modifier)

En essayant de recenser les différents éditeurs du Marshal, je suis tombé la dessus : au dos de la couverture du dernier album en date (the day of the dead) sorti en 2004, on peut lire une citation de Mark Millar (Ultimates, Wanted) : "I love Watchmen, I love Dark Knight Returns and I worship Will Eisner, Stan Lee and Jack Kirby, but Marshal Law is still my favourite comic book of all time." Ceci dit, du Millar je n'en ai jamais lu, et j'aurais donc du mal à juger de la portée de cette opinion.


Par hevydevy Le 27/02/2008 - 12:52 (Modifier)

>>Alix avait écrit: >>Eh ben, quel post, ca fait plaisir >> >>C'est marrant parce que ayant lu Dark Knight et Watchmen plusieurs fois, je préfère nettement ce dernier. Je n'ai jamais trouvé Dark Knight exceptionnel. Ces deux oeuvres se valent vraiment tu trouves ? Cela dit en lisant ton post je réalise que j'ai peut-être raté des trucs... >> >>Et je n'ai pas lu Marshal Law Gêné Mais le fait que tu associes ce comics aux deux géants ci-dessus interpelle forcement... alors j'essaierai de lire ca Sourire >> >>Merci ! Merci à toi. Disons que j'ai eu la chance de les découvrir dans leur ordre de parution chronologique à la fin des années 80 (pour le Dark Knight, la première édition chez Aedena). Et donc, Batman a été le déclencheur, le premier electrochoc, car je n'avais encore rien lu d'autre dans ce genre. Si j'avais lu Watchmen en premier, peut être que mon opinion sur la BD de Miller en aurait été changée (quoique, je serais tenté de rajouter "Elektra Assassin" à ce triptique, BD sortie en France après Watchmen si ma mémoire est bonne). Par contre, j'ai découvert Marshal Law en dernier, et cette BD n'a pas trop souffert de la comparaison avec les watchmen (qui domine quand même tout ce que j'ai jamais lu). Sûrement, parce que pour un amateur de comics, c'est une BD extrêment drôle et jouissive (le deuxième arc "takes manhattan" est à cet égard le plus réussi).


Par Alix Le 27/02/2008 - 11:16 (Modifier)
Alix

Eh ben, quel post, ca fait plaisir C'est marrant parce que ayant lu Dark Knight et Watchmen plusieurs fois, je préfère nettement ce dernier. Je n'ai jamais trouvé Dark Knight exceptionnel. Ces deux oeuvres se valent vraiment tu trouves ? Cela dit en lisant ton post je réalise que j'ai peut-être raté des trucs... Et je n'ai pas lu Marshal Law Gêné Mais le fait que tu associes ce comics aux deux géants ci-dessus interpelle forcement... alors j'essaierai de lire ca Sourire Merci !


Par hevydevy Le 27/02/2008 - 10:44 (Modifier)

… mais surtout Marshal Law, car les 2 autres n’ont pas spécialement besoins que l’on fasse de la retape pour eux (et comme les coups de cœur sur le site ne concernent pas les BD ayant 20 ans d’age…). Je considère qu’il y a 3 œuvres fondatrices du renouveau des comics américains à la fin des années 80 : Le Dark Knight de Frank Miller (1986), les Watchmen d’Alan Moore et Dave Gibbons (1987-1988 ), et le Marshal Law de Pat Mills et Kevin O’Neil (1987-1989 pour la première histoire) et cela, même si ce dernier, malgré un succès certain, n’a pas connu les chiffres de vente des 2 premiers. Si Dark Knight et Watchmens ont acquis un statut d’œuvre cultes incontournables pour beaucoup, il n’en est malheureusement pas de même pour Marshal Law, et j’aimerais démontrer dans ce topic que c’est à mon avis une injustice que cette œuvre ne soit pas reconnue au même titre que celles de Miller et Moore. Si le Dark Knight de Miller est un classique instantané, c’est d’abord pour avoir eu l’idée géniale de faire de Batman un personnage aux failles névrotiques aussi poussées que ses ennemis les plus emblématiques(1), c'est-à-dire un psychopathe introverti qui prend conscience d’être un loup parmi les loups (chapitre 1, dernière page, Batman regardant Harvey et y voyant son double maléfique : « … je vois un reflet, Harvey. Un reflet. ») et qui en tire même une certaine jubilation (fin du chapitre 2, montrant une Bruce Wayne souriant : « Un loup hurle. Je sais ce qu’il ressent »)(2). Le deuxième aspect qui révolutionne le genre, vient du fait que le lecteur participe entièrement à l’introspection du héros tout au long de l’histoire par l’intermédiaire de la matérialisation constante de ses pensées, en générale des classiques instantanés (« Ce serait une belle mort…mais pas encore assez belle », « La pluie sur ma poitrine me baptise…je suis né une seconde fois.. » et parlant de Superman « Il y a le Soleil, le ciel et lui…comme unique raison de tout ce qui est ici… Puis il parle et cela gâche tout »). Ni Batman, ni Superman (à la solde du gouvernement) ne sont plus présentés comme des personnages monolithiques mais comme des entités bidimensionnelles. Cet univers futuriste où certains héros sont tolérés par les pouvoirs publics et pas d’autres, assure la transition avec les Watchmen de Moore. Ici, aussi, le lecteur est convié à visiter le monde des gardiens à travers un personnage névrotique et psychopathe : Rorschach. On peut aussi noter des procédés similaires permettant l’immersion dans le background mondiale de ces univers alternatifs : les émissions TV dans le Dark Knight et le kiosque à journaux des Watchmen. Par contre, on passe de personnages très « larger than life », à des héros plus humains et encrés dans le quotidien. Le réalisme cru fait son entrée dans le monde des super héros, et plus rien ne sera jamais comme avant(3). Le héros de Mills et O’Neil qui naîtra au même moment, va réunir beaucoup des caractéristiques des œuvres précédentes (le lecteur entraîner dans l’aventure à travers les pensées du héros, les super héros confrontés à certaines réalités comme la guerre ou le chômage, des héros plus officiels que d’autres) en ayant même comme valeur ajoutée, une bonne dose d’humour noir. Sa première aventure va même théoriser et prophétiser le changement de ton que connaîtra l’industrie des comics dans la décennie suivante (des univers plus cynique et une multitude de création de personnages au « coté sombre » très marqué). Déjà, pour la première fois, Mills va pouvoir travailler sur un format cadré (contrairement à son écriture sérialesque dans le magazine 2000 AD), qui l’oblige à maîtriser davantage le rythme et l’intrigue de sa BD. En clair, il se disperse moins que d’habitude et s’oblige à une construction très structurée à l’avance de l’ensemble de l’histoire (ce que Moore a fait à la perfection sur Watchmen). Ensuite, Mills et O’Neil dotent leur personnage d’un pouvoir qui va accentuer le coté psychotique du héros : comme tous les « Screaming Eagles » vétérans de la « la Zone » (guerre anticommuniste menée dans un futur proche contre certains pays sud américains : Panama, Equateur, Brésil et Venezuela), on lui a implanté un stimulateur électrique qui a pour effet de bloquer toute information nerveuse relative à la douleur. Il ne ressent donc plus la douleur (un fait d’ailleurs symbolisé par la présence de fils barbelés autour de son bras)(4). Au premier abord personnage très monolithique (un policier chasseur de héros aux méthodes expéditives et à l’humour noir(5)), l’évocation de son passé et de sa personnalité civile réaliste en tant que Joe Gilmore (ouvrier au chômage vétérans de « la zone »), vont petit à petit densifier la perception que l’on en a au cours des 6 chapitres constituants cette première histoires. Si dans les histoires suivantes, les auteurs utiliseront énormément des super héros Marvel et DC pour illustrer leurs intentions(6), dans ce premier arc, ils y font très peu référence, le propos principale étant d’expliquer le dévoiement du rêve américain au travers d’une exaltation patriotique ayant pour but de glorifier aux yeux du public des guerres ou autres missions moralement douteuses (clairvoyant je vous dit !). Et donc, la cible principale ici, est l’image véhiculée par le héros et enfant chéri de la nation : le Super Patriote ( = Superman quand même). Les 6 chapitres sont par contre truffés de références bibliques et mythologiques, faisant en particulier de Marshal Law, la Némésis du Super Patriot(7) (si ce dernier cache une personnalité peu reluisante sous un costume flamboyant, c’est l’inverse pour le Marshal), l’Antéchrist du Super Messie (le masque du Marshal est quand même flanqué d’une croix renversée), celui qui provoquera sa perte. On pourrait en fait écrire une thèse entière sur cette première histoire (ce qui est d’ailleurs fait dans la BD elle-même), tant les idées abordées y sont foisonnantes et les thèmes abordés riches. Sans même parler de la foultitude de détails échappant toujours à la première lecture(8 ). Je m’attarderait juste sur la narration parallèle qui est mise en place dans le dernier chapitre, où souvent les thèses développées par la petite amie de Joe Gilmore, sont contrebalancées par l’attitude du Marshal(9). Je finirais en attirant votre attention sur les dernières pages du dernier chapitre, qui disent clairement que le Dark Knight et les Watchmen ne resteront pas un épiphénomène, et que le futur appartiendra sans aucun doute aux anti-héros ou autres vigilants dont Marshal Law est un modèle quasi exhaustif. Et là vous me direz que c’est bien beau (et j’espère tentant), mais que ce n’est pas forcément une BD facile à dénicher en français (les 3 tomes du premier arc sortis chez Zenda), et que les autres histoires en v.o. sont un peu trop dispersées chez pleins d’éditeurs différents pour avoir le courage d’y jeter un œil chronologiquement. Hasard et bonheur du calendrier, Top Shelf a récupéré les droits de l’intégralité de l’œuvre et prévoit la sortie d’un Omnibus pour 2009 (pour les anglophones). De là à ce qu’un éditeur français prenne le relais, il n’y aura qu’un pas que je conseille bien sûr à beaucoup d’entre vous de franchir(10) ! Et désolé pour la longueur du post, c'est un coup de coeur vieux de 20 ans quand même ! (1) : Même si les films de Tim Burton effleurent le sujet, le héros est quand même largement cannibalisé par ses ennemis. Espérons que le Dark Knight de Chris Nolan ne suivra pas cette voie. (2) : Ce genre d’analogie sera d’ailleurs reprise par Moore dans son Killing Joke, lorsque Batman et le Joker se rejoigne en fusionnant dans un même rire démoniaque à la fin de l’œuvre. (3) : ce que regrettera finalement Moore, qui essayera d’inverser le courant qu’il aura participé à créer avec des bandes comme « 1963 », « Supreme » et « Tom Strong ». (4) : Ce coté symbolique hautement masochiste (« Above all, Marshal Law want’s to feel pain again ») sera par ailleurs au cœur de l’histoire « Law in Hell », où le Marshal sera confronté au Pinhead de Clive Barker, figure emblématique du sadisme et de la douleur. (5) : Quelques citations savoureuses : les premières pensées de Marshal Law dans le premier épisode : « Je suis chasseur de héros… je chasse les héros… en ai pas encore trouvé », et leur miroir à la fin du dernier épisode : « Je suis chasseur de héros… je chasse les héros… en ai pas encore trouvé… mais je sais où ils sont » (au cimetière). « Beaucoup de gens disent que je hais les super héros… ce n’est pas vrai, vous savez… bon, enfin, c’est en partie vrai… ok, c’est vrai. », et son miroir lors du tabassage du Super Patriote : « Je ne pourrais pas m’imaginer frapper un homme à genoux… c’est vrai vous savez… bon, d’accord, c’est qu’à moitié vrai…ok, c’est un mensonge ». « Super Patriote… si c’est toi le nouveau Messie… je serai celui qui enfoncera les clous ». « Si ça peut vous consoler, j’en ai explosé dix ! », et « Souris quand tu me traite de connard ! ». A propos de l’article de Lynn et sa thèse sur le Super Patriote en tant que symbole phallique : « Je n’ai pas tout compris de l’article -ça vient sûrement de la forme de mon front- mais j’en ai compris l’idée générale. A vrai dire, ça cadrait avec ma théorie personnelle… ça faisait pas mal de temps que je soupçonnais le plus grand héros d’Amérique d’être une tête de nœud ». (6) : Par exemple, dans « Super Babylon », des super héros « zombifiés » (15 ans avant les Marvel Zombies, visionnaires je vous dis !) du golden age qui ont servi pour certain à glorifier l’effort de guerre américain, sont confrontés aux véritables héros de guerre, morts (sacrifiés ?) pour la patrie. Quand aux personnages de la Marvel, réputés plus névrotiques et fragiles que les icônes de DC, on les retrouvera logiquement tous internés dans un asile psychiatrique dans « Marshal Law Takes Manhattan »). (7) : Il est à remarquer que le nom civil du Super Patriote est Buck Caine, et donc que ce personnage est associé à Caïn dans la genèse (qui tuera son frère Abel dans un accès de jalousie). Caïn serra banni et marqué par Dieu (la « marque » de Caïn, titre du chapitre 5) afin que les hommes le reconnaisse. (8 ) : Tout d’abord toutes les inscriptions et autres graffitis disséminés ici où là par Kevin O’Neil. Il y a aussi et bien sûr les symboles phalliques : ce thème étant développé et explicité au sein même de la BD je ne m’y attarderais pas, mais il est néanmoins intéressant de jeter un œil à la 4ème case de la planche 13 de l’épisode 4. Quelques indices disséminés ici et là permettent dans le quatrième épisode de deviner l’identité des « méchants » (attention spoiler, donc à ne lire qu’après avoir lu la BD): épisode 4, planche 12, case 3 : « … je risquerais de grimper au plafond » (Virago en est littéralement capable) et case 5 (sans commentaire). Planche 15, case 2 : Danny (le Marchand de Sable donc) se regarde dans un petit miroir dans lequel on ne voit qu’un seul de ses yeux (cf masque du Marchand de Sable), miroir lui-même positionné près de la cage d’un oiseau (le Marchand de Sable est un des rares super héros à savoir voler). Avez-vous aussi remarqué où s’essuie un personnage apparemment aveugle dans la première case de la planche 24 de ce même épisode 4 ? Quand à la planche 16 du dernier épisode : le Marshal fait un bien vilain geste après s’être enfermé dans les toilettes ! Némésis est la déesse de la vengeance et de la douleur, et qu’est-il écrit sur le costume du Marshal à l’avant dernière page de l’œuvre ? (9) : Et là, on est pas aidé par la lecture de l’édition française. En effet, à la planche 22 de l’épisode 6, il manque dans la case 2 (panneau noir), la fin de la phrase : « Il ne doit jamais manifester de faiblesses honteuses, jamais s’effondrer en larmes ». Ce n’est pas anecdotique car cette attitude du Marshal contredisant le profil psychologique des super héros de la narration, peut alors faire écho à la troisième case de la planche 26, où à nouveau ce type de narration est utilisé (accentuant le fait que Marshal Law, n’est pas un personnage unidimensionnelle). On signalera aussi, sans être un problème de traduction, une inversion fâcheuse entre le texte des 2 premières cases des planches 22 et 24 de l’épisode 6. (10) : pas celui d’assurer la traduction et de financer la distribution, celui de le lire. Clin d