Les Mères

Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)

Recueil de gags et d'histoires courtes ayant pour sujet la grossesse et ses angoisses. L'album date du début des années 80 et offre donc une vision assez datée du sujet traité.


Claire Bretécher La BD au féminin Maternité / paternité

Etre enceinte au début des années 80. A une époque où il est de bon ton de faire un bébé toute seule. Cela peut se révéler angoissant (aussi pour le papa).

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1982
Statut histoire Strips - gags 1 tome paru

Couverture de la série Les Mères © Editions Bretécher 1982
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 3 avis)
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26/03/2010 | Mac Arthur
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Par Bruno :)
Note: 5/5
L'avatar du posteur Bruno :)

... Utile, Claire Bretécher ? Carrément nécessaire, oui ! Qui d'autre oserait s'attaquer au dogme de cette sacro-sainte représentation de la moitié de l'Humanité dans son rôle biologiquement imposé et Ô combien mis en exergue par l'autre moitié du groupe susnommé -et que ça arrange bien, en plus !- comme l'aboutissement ultime de la féminité ?! Avec un humour imparable de justesse et d'équité -elle est la meilleure ambassadrice de la parité dans l'univers de la Bande Dessinée, car les deux sexes en prennent systématiquement pour leur grade à part égale !- elle témoigne des difficultés inhérentes à l'expérience de la maternité en ces temps dits "modernes" ; pointant la lâcheté ordinaires de parents incapables de concilier leurs aspirations les plus hautes avec la réalité quasi préhistorique de leur rôle. Mais, aussi, les nombreux artifices mis à leur disposition pour les amener tant bien que mal à continuer de remplir leur part de contrat génétique et social, à savoir croitre et se multiplier... De la redistribution des rôles -au mieux gaguesque !- aux impitoyables manipulations des unes en passant par la fuite ou l'indifférence banale (et traditionnelle !) des autres, elle démontre en se faisant rire (et nous avec, si on en a le courage !) l'absence de réelle évolution dans le domaine et, même, le durcissement des positions genrées au travers d'arguments spécieux visant à valider les acquis casse-gueule hérités de la Révolution sexuelle des années soixante. La transgression est plus que jamais nécessaire au discours politique et Claire Bretécher, en toute bonne foi, ne peut qu'illustrer -avec encore une fois un talent inégalé pour le juste milieu entre le propos et sa représentation graphique- la vacuité de nos efforts pour échapper à notre condition humaine, aussi laborieuse nous semble-elle au travers de ses obligations et devoirs millénaires, en ces temps de "choix" multiples. De l'art utile, et même majeur, puisqu'on rit à la lecture de nos pathétiques errances contemporaines pour tenter d'assumer toutes les contradictions imposées par notre héritage culturel moderne, et en complet porte à faux avec les exigences de nos instincts les plus vitaux.

10/12/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Claire Bretecher est une auteure avec laquelle j’ai toujours eu beaucoup de mal, mais sur laquelle je suis revenu à plusieurs reprises, cherchant à trouver l’importance que certains ont bien voulu lui accorder. Son récent décès l’a remise en lumière, et j’ai une nouvelle fois tenté l’aventure avec plusieurs albums, dont celui-ci. Eh bien ce n’est pas encore cet album qui me fera changer d’avis, car je l’ai lu sans enthousiasme, parfois avec ennui, n’y trouvant que très peu d’intérêt. D’abord je ne suis pas fan de son dessin. Dessin certes plus adapté à la presse, dans laquelle Bretecher publiait ses crobards. Mais son trait minimaliste n’est pas compensé par un punch, ou une poésie, ou tout autre chose qui par exemple m’ont souvent fait apprécier le dessin de Reiser ou de Sempé. Nous avons là un recueil d’histoires courtes (le plus souvent une page, plus rarement plus long ou plus court – quelques simples dessins quand même dans le lot) autour des mères – le plus souvent des futures mères d’ailleurs, des femmes enceintes. Mais voilà, l’humour de Bretecher ne me touche pas, et je ne pense pas que ce soit uniquement une question d’époque, c’est tout à fait le genre vaguement sociologique, illustrant un article du Nouvel Obs, du bobo convenu, du vachard consensuel mou, sans âme et sans risque. C’est souvent lourd et lent, et on est anesthésié lorsque la chute arrive, le gag étant alors noyé dans un verbiage mollasson. A lire uniquement comme un témoignage d’une certaine forme de dessin de presse, peut-être, mais je doute qu’aujourd’hui beaucoup y trouvent leur bonheur.

04/03/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Claire Bretécher fait partie de ces auteures qui illustrèrent avec talent une certaine époque. Malheureusement, avec le recul, ses albums nous paraissent aujourd’hui extrêmement démodés. « Les mères » n’échappe pas au phénomène et cette vision de la grossesse m’est apparue on ne peut plus archaïque. Cependant, si on se replace dans le contexte de l’époque, les observations sont pertinentes et, parfois, drôles. Mais le style de l’époque est également très bavard et ça, à l’heure actuelle, ça a du mal à passer chez moi. Le deuxième gag, d’ailleurs, qui s’étale sur un nombre incalculable de planches, m’est apparu on ne peut plus soporifique. Certains gags sont, également, mal construits et je n’en ai pas toujours compris la chute. Au niveau graphique, le style Bretécher est proche du dessin de presse. C’est vif, spontané, expressif mais ni précis ni toujours très clair. Bof, quoi. A lire si vous voulez savoir comment hommes et femmes abordaient l’idée de la maternité il y a un demi-siècle.

26/03/2010 (modifier)