Christophe Colomb (Jijé)

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

La biographie du découvreur de l'Amérique par l'un des pères de la BD Franco-Belge.


1454 - 1643 : Du début de la Renaissance à Louis XIII Best of 1940-1949 Biographies Jijé Journal Spirou

Christophe Colomb a découvert l'Amérique en 1492. Pour y arriver, il a du faire bien des choses et affronter la jalousie de plusieurs hommes. Il rencontrera aussi bien d'autres obstacles après sa découverte...

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1946
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Christophe Colomb (Jijé) © Hélyode 1946
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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24/12/2009 | Gaston
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Par Josq
Note: 4/5
L'avatar du posteur Josq

Je suis toujours impressionné par la capacité de Jijé à écrire des scénarios assez complexes mais toujours fluides dans leur déroulement. J'avais déjà adoré Blanc Casque pour son habileté à manier des thèmes pas si faciles en les traitant sans manichéisme. Si mon coup de cœur pour Christophe Colomb est un peu moins immédiat, cette lecture me prouve une nouvelle fois combien j'apprécie l'art de Jijé. Mon amour pour le vieux papier m'a poussé à me procurer l'édition originale de 1946, et je ne le regrette pas un instant. Certes, la qualité d'impression est discutable, les couleurs sont souvent hésitantes et approximatives, rendant le dessin parfois confus, mais j'aime cette impression de découvrir l'oeuvre originale dans son jus, impression que je n'aurais probablement pas eue en lisant les rééditions. Et quand on aime les revues d'époque, quel plaisir ! Le dessin de Jijé n'est pas forcément toujours bien mis en valeur, mais il dégage une âme indéniable, qui le rend instantanément agréable à contempler. Il est peut-être un peu dommage que l'auteur ne cherche que rarement à élargir ses cases pour nous proposer des vues plus larges et plus immersives, mais sa patte graphique n'en est pas moins efficace. Ce qui compte le plus, toutefois, c'est la qualité de l'écriture du scénario et à ce niveau, Jijé nous gâte. Il faut bien différencier la rigueur scénaristique et la rigueur historique. Je connais assez peu dans le détail le récit purement historique de Christophe Colomb, et je me doute qu'il faut prendre ici beaucoup de pincettes. On voit bien qu'on est un peu dans l'hagiographie, Jijé transformant son protagoniste en héros sans peur et (quasiment) sans reproches. Néanmoins, l'auteur nous offre un scénario aux personnages très travaillés, avec des rebondissements pas toujours attendus. Si l'attitude de Christophe Colomb n'est jamais remise en question, Jijé ne bascule jamais dans la légende dorée de la colonisation, mais adopte un recul étonnant en dépeignant la majorité des colons comme assoiffés d'or et totalement désintéressés par le rôle que Colomb attend d'eux. En exergue, on voit l'impuissance de l'explorateur, qui essaye tant bien que mal de lutter contre les excès de ses hommes, mais n'y arrive pas. En témoigne une conclusion assez sombre à laquelle je ne m'attendais pas, qui tranche bien avec le tout-venant et rappelle que Jijé n'était pas homme à s'effacer devant la difficulté. Ainsi, même si on n'échappe pas à certaines caricatures habituelles, Jijé ne se trompe pas dans la répartition des camps, car l'opposition qu'il effectue ne se situe pas entre colons et colonisés, mais entre colons, incapables de s'accorder sur ce qu'ils viennent chercher dans ces nouvelles terres. Tout est alors représenté : ceux qui veulent mettre avant tout leur mission civilisatrice en avant, ceux qui viennent piller l'or, ceux qui veulent en tirer le plus de gloire, et ceux qui sont persuadés du bien-fondé de leur cause et de la légitimité des rois espagnols à venir s'installer ici... Cette description assez travaillée est pour beaucoup dans la grande qualité de cette bande dessinée. Avec peu de manichéisme, il synthétise assez bien les grands enjeux de cette période historique et rappelle que les hommes de bien sont malheureusement trop souvent minoritaires et peinent à faire entendre leur voix dans les grands conflits de l'Histoire. Finalement, que Christophe Colomb ait été un homme de bien ou non, comme le dit cette bande dessinée, importe peu. La leçon qu'en tire Jijé est grandiose et intemporelle. Et ça, ça mérite bien de fermer les yeux sur quelques ellipses narratives maladroites et sur une légère tendance à enjoliver certains aspects de l'Histoire.

19/12/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

J'avais repéré cette Bd sur BDT depuis déjà longtemps et j'ai fini par trouver le tome 1 tout à fait par hasard chez un nouveau bouquiniste ; ce n'est pas que j'aime particulièrement Christophe Colomb, car je trouve que c'est un aventurier cupide comme les autres qui ne pensait qu'à se remplir les poches, un mystificateur qui fut sans cesse dans l'erreur jusqu'à nommer les autochtones Indiens parce qu'il croyait arriver aux Indes, et que c'est à cause de lui si tous les autres conquistadores sont venus ensuite piller les Amériques. Enfin si ça n'avait pas été lui le premier, ça aurait été un autre... Dans cet album il n'est évidemment pas question de développer de tels propos (ça n'engage que moi hein), c'est de la BD bien lisse, académique telle que les jeunes devaient en lire à l'époque (parution en 1942 dans Spirou), et qui ne cautionne pas le mensonge le plus incroyable de l'histoire des découvertes qu'on colportait depuis les écoles primaires de mon temps scolaire (ça a sans doute changé), à savoir que Colomb a découvert l'Amérique ; il n'a découvert que l'amorce du continent américain, Cuba étant la première île où il a posé le pied, puis sa base sera Hispaniola dans les Antilles. Il faut donc arrêter de dire que Colomb a découvert l'Amérique (du Nord), c'est faux. Ce postulat ici prouve que Jijé n'a pas succombé en 1942 à ce vieux cliché erroné, et que sa doc devait être sérieuse. Sur le modèle de Don Bosco, il conçoit donc une bio qui se veut fidèle, avec un côté très formaté conformément à l'époque, mais pas trop didactique quand même, juste ce qu'il faut pour que les parents des années 40 voient que la Bd était instructive tout en étant ludique. Les nuances sont de ce fait, pratiquement absentes, et le dessin typique de l'époque n'est pas franchement désagréable (pour moi) mais il peut faire sourire les jeunes générations ; il y a bien pire croyez-le, d'autant plus que c'est une belle édition Hélyode qui a fait disparaître les couleurs baveuses de l'édition originale parue chez Dupuis en 1946 (voir planche de galerie). Si je trouve le tome 2, je l'achèterai sûrement, mais ce n'est pas pressé.

25/04/2014 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Ça c'est de la bande dessinée moisie ! C'est tellement moisi que si j'avais lu l'édition originale, je pense que j'y aurais trouvé des champignons. J'ai lu l'édition Hélyode qui découpe l'album en deux parties et qui a été redessinée en partie ou totalement (je ne sais pas trop) par le fils de Jijé, Lorg. Je dois dire que pour un truc aussi vieux, c'est pas mal. Évidemment, c'est de la vieille BD alors il ne faut pas s'attendre à quelque chose d'extraordinaire au niveau de la psychologie des personnages. Ils sont très lisses et sont dans deux catégories : les méchants qui font des trucs de méchants et les gentils qui font des trucs de gentils et qui gagnent contre les méchants. De plus, j'aurais préféré une histoire un peu plus palpitante. Les péripéties se règlent rapidement car Jijé veut montrer toute la vie de Colomb en seulement 80 pages. Malgré ces défauts, cela reste une histoire lisible qui passionnera sans aucun doute les enfants qui rêvent d'aventure. En revanche, les adultes risquent de s'ennuyer. Le dessin est un peu vieillot et manque parfois de dynamisme, mais je l'aime bien quand même.

24/12/2009 (modifier)