Orval

Note: 3/5
(3/5 pour 6 avis)

Jean-Claude Servais s'empare de l'histoire de l'Abbaye d'Orval (en Belgique), dont il nous conte, à travers l'évocation d'épisodes choisis, la grandeur et la décadence à travers les siècles. (texte de l'éditeur)


1789 - 1799 : La Révolution Française A travers les âges Consensus sur une BD Servais Wallonie

Grandeur et décadence de l'Abbaye d'Orval (en Belgique) Le Val d'Or, c'est ce lieu merveilleux de beauté et de richesses naturelles que des moines bénédictins découvrent en l'an 1070, au cours de leur périple à la recherche de l'endroit idéal pour édifier leur abbaye. Observants de la règle de Saint-Benoît, ils vivent dans la simplicité et le silence, loin de la cupidité et de la violence du monde. Celles-ci franchiront pourtant le clos de l'abbaye, apportant avec elles leur lot de souffrance et de désolation...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Novembre 2009
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Orval © Dupuis 2009
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 6 avis)
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09/11/2009 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Avec ce nouveau diptyque, Jean-Claude Servais continue à explorer les richesses de « sa » Gaume. L’abbaye d’Orval en est un des lieux les plus emblématiques et en retracer l’histoire est, à mon avis, une bonne idée. Mais, comme d’habitude chez Servais, l’histoire nous est présentée sous la forme d’une fiction qui verra s’opposer un jeune moine et un commerçant cupide. A nouveau, le manichéisme est très présent dès le début de ce récit. Je ne peux pas dire que cela m’enchante mais l’artiste m’a tellement habitué à ce procédé que je ne suis pas vraiment surpris de l’intrigue qui sert de support à cette évocation du lieu. Malheureusement, l’album met du temps à démarrer. Dans les premières planches, l’artiste remonte à la source de la création du site. Et c’est le moins que l’on puisse dire puisque l’on apprend même l’origine de l’ordre des moines bénédictins (cisterciens, si l’on veut être plus précis), propriétaires de l’abbaye ou encore l’origine du nom d’Orval d’après la célèbre légende évoquée en couverture de cette première partie. Mais la partie la plus intéressante du récit débute après une bonne trentaine de pages. J’ai vraiment bien apprécié la description du lieu peu avant la révolution française. L’abbaye est alors au sommet de sa démesure et bien éloignée de ses valeurs charitables. Paradoxalement, c’est également la plus grosse « entreprise » de la région, avec une section « sidérurgie » d’importance. J’aurais aimé que Jean-Claude Servais se concentre sur cet aspect. Certains détails me laissent espérer que ce sera le cas dans la seconde partie du récit. Comment une petite abbaye de province est-elle devenue un énorme pôle économique, au point de sombrer dans la mégalomanie et l’exubérance, et d’attiser les jalousies d’une population qui, à l’origine, ne lui était pas réfractaire ? Voilà vraiment le sujet qui m’intéresse dans ce récit, et cette première partie me frustre quelque peu. Reste l’aspect graphique. Magnifique, une fois de plus, pour les amateurs de dessin classique dans mon genre. Je constate cependant une légère évolution du trait vers une certaine simplification (mais est-ce le terme exact ?). L’artiste ne hachure plus autant ses planches et laisse ainsi plus de latitudes à Raives (son coloriste). Le relief de ses visages est ainsi plus suggéré par des nuances d’ombre et de lumière issues de la colorisation qu’auparavant. Cet aspect n’est pas pour me déplaire. Par contre, je trouve, par moment, les couleurs trop vives et un peu artificielles. Malgré ce petit défaut, les planches qui composent cet album sont des « accroches l’œil » imparables. J’ai régulièrement interrompu ma lecture pour m’attarder sur ce dessin, et plus particulièrement certains vues d’ensemble du site, tout simplement magnifiques. Le bestiaire de Servais est, quant à lui, toujours aussi admirable, et l’artiste multiplie les présences d’oiseaux et d’insectes, qui enrichissent encore ces planches. Très beau graphiquement, et pas totalement convaincant au niveau du scénario, cette première partie d’Orval confirme finalement mon opinion sur ce très grand artiste qu’est Jean-Claude Servais (voir mes autres avis à ce sujet). Un coup de coeur graphique, cependant, pour cette évocation d'un lieu qui m'est cher. PS : ne croyez pas trouver ici une quelconque allusion à la bière. Les moines Trappistes ne se sont installés à Orval qu’en 1927, soit bien après l’époque évoquée dans le présent album. La brasserie sera alors créée afin de financer une partie du chantier de reconstruction de l’abbaye … mais ceci est une autre histoire.

09/11/2009 (modifier)