Godefroid de Bouillon

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

La légendaire histoire de Godefroid de Bouillon, premier roi de Jérusalem.


987 - 1299 : Moyen-Âge et Capétiens Biographies Les Croisades Séries avec un unique avis Wallonie

Fils de sainte Ide d'Ardenne, héritière des ducs de Basse-Lotharingie et d'Eustache II, comte de Boulogne, du royaume de France, Godefroy de Bouillon est un descendant de Charlemagne et, comme son illustre ancêtre, un personnage de légende. Suivez son histoire depuis sa rude éducation d'aspirant chevalier jusqu'aux murs de Jérusalem. Réalisée en 1946 et éditée en 1950, cette oeuvre figure parmi les plus légendaires de son auteur, le regretté Sirius.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1950
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Godefroid de Bouillon © Dupuis 1950
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

06/11/2009 | Mac Arthur
Modifier


L'avatar du posteur Mac Arthur

Amis des vieux trucs tout moisis bonjour, Dans la série « mon arrière-grand père a lu ça », je vous présente le Godefroid de Bouillon de Sirius. Réalisé en 1946 dans le style réaliste de l’époque, cet album m’a permis de me replonger dans une autre conception de la bande dessinée. Et vous voulez que je vous dise ? C’était pas mal du tout ! Bon …, un peu prêchi-prêcha et sentencieux, franchement moralisateur mais pas mal quand même … Pourquoi ? That’s the question … Tout d’abord, le trait de Sirius, pour démodé qu’il est, n’en demeure pas moins agréable à l’œil, dynamique et très lisible. De plus, ardennais moi même, je ne pouvais qu'être intéressé par le personnage, légendaire s'il en est. Ensuite, le scénario est très dense. Bien sûr, cet album n’échappe pas au grand défaut des biographies (selon moi), à savoir le nombre élevé de raccourcis nécessaires pour condenser une vie très riche en événements marquants en un petit nombre de planches. Mais, avec un nombre minimal de 8 cases par planches et une narration très présente, ce récit se révèle, dans la pratique, assez long. Ce format permet à Sirius d’aborder un grand nombre d’évènements, et même d’en développer certains. Je regrette cependant qu’il se soit autant attardé sur la jeunesse de Godefroid au détriment de son sacre à la tête de Jérusalem. Je suppose que l’accent était à l’époque bien plus placé sur l’aspect éducatif d’un récit destiné à la jeunesse que sur l’aspect historico-politique. En insistant autant sur la formation de Godefroid de Bouillon, sur les sacrifices consentis, sur ses efforts sans cesse renouvelés durant ses jeunes années, Sirius obéissait donc sans doute à la demande des éditeurs et de la censure de l’époque. De plus, avec un récit aussi dense, Sirius ne néglige pas certains aspects intéressants de la légende de Godefroid de Bouillon. Le passage concernant la vocation religieuse du héros m’a bien plu. Bien sûr, à nouveau, il faut se mettre dans le contexte de l’époque. En 1946, l’église catholique est toute puissante, il est inconcevable de ne pas aller à la messe et les éditions Dupuis sont clairement cataloguées catho. Par conséquent, j’ai effectué cette lecture avec beaucoup de recul, et le simple fait que Sirius motive ce départ en croisade par un événement peu glorieux de la vie du héros est pour moi la preuve d’un réel souci de nuance et de profondeur. Sirius aurait pu se contenter de dire que Godefroid de Bouillon part en croisade parce que le Pape le lui demande, mais il n’en est rien. Ce départ est motivé et expliqué (tout en restant dans des domaines « acceptables » pour les mentalités de l’époque). Intéressant ! En définitive, si j’ai autant apprécié cet album, c’est parce que j’ai su prendre le recul suffisant pour le considérer comme un vestige d’une autre époque. Au-delà de la légende de Godefroid de Bouillon, j’ai entraperçu une conception de la bande dessinée différente et, culturellement parlant, intéressante. Et si les idées véhiculées sont aujourd’hui dépassée, le récit est suffisamment bien écrit et bien dessiné pour maintenir mon attention tout en m’amusant par son ton moralisateur d’un autre temps. Distrayant et instructif … mais plus pour les même raisons ni pour le même public qu’à l’époque. A réserver aux curieux de l’histoire de la bande dessinée.

06/11/2009 (modifier)