Il était une fois une fille que j'ai rencontrée deux fois

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Il était une fois, en l'an de grâce 1998, un garçon et une fille qui ne s'étaient jamais vus et qui vivaient à 600 kilomètres l'un de l'autre. Il se sont rencontrés sur un tout nouveau système de communication : Internet. A cet époque MSN s'appelait ICQ et on se rencontrait sur des Chatroom à la vitesse d'un 56k. Au bout d'un an, ils perdent contact... 8 ans plus tard, la fille retrouve la trace du garçon, grâce a Google...


Paris Photo et dessin

"Il était une fois..." est une belle histoire d'amour auto-"blog"raphique qui n'aurait pas été possible sans les nouvelles technologies. Aujourd'hui on ne drague plus avec des lettres, aujourd'hui on chat sur MSN, on s'envoie des SMS remplis de tendresse, on se séduit en wifi. Un hommage aux outils technologiques mais aussi à Paris, cadre rêvé pour une histoire d'amour. L'album a été entièrement réalisé avec des outils numériques, photo numérique et tablette graphique. Cette bande dessinée est là pour contredire les gens arriérés qui ont peur du virtuel... Avec l'édition de cette BD et cette histoire vraie, le virtuel n'a jamais été aussi concret. Au verso : "Papa, maman, une maladie et moi" Lorsque notre père est malade, l'univers se craquelle. Tout est remis en question, sa vie, lanôtre... mais cela va plus loin, c'est la vie au sens large qui perd sonsens. Comment se préparer à la mort de son papa ? Comment ne pas devenir fou lorsque l'on se prend notre impuissance en pleine gueule ? Cette bande-dessinée parle de ça...et de deux ou trois autres trucs.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 27 Juin 2009
Statut histoire One shot (deux histoires) 1 tome paru

Couverture de la série Il était une fois une fille que j'ai rencontrée deux fois © Adalie 2009
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Je ne connaissais strictement pas Davy Mourier avant la sortie de cette BD. Après prise de renseignement, il s'avère que c'est un geek touche-à-tout connu des téléspectateurs de la chaine TV NoLife, chaine que je ne capte pas de chez moi. J'ai vu également sur son blog que le personnage qu'il s'est créé semble être un mélange de doute psychologique et d'humour volontairement très lourd à base de bites à tout va. Heureusement pour moi, ce dernier aspect n'apparait pas, ou presque pas, dans cet album de bande dessinée. Il y a dans cet ouvrage deux histoires strictement indépendantes. Il convient donc d'en parler séparément. La première raconte les retrouvailles et l'histoire d'amour naissante entre l'auteur et une fille qu'il a rencontrée de nombreuses années auparavant sur le net. Ils se retrouvent, n'arrivent pas vraiment à communiquer mais se plaisent. Le dessin en lui-même est très simple, seuls les personnages à l'avant-plan étant dessinés de manière stylisée et épurée. Difficile de parler de prouesse technique dans le trait même si le résultat reste assez efficace. Les décors, eux, sont des photos retouchées. L'assemblage des deux rend plutôt bien, d'autant plus que le traitement des couleurs et les photos en elles-mêmes sont assez jolies. Pourtant, je dois dire que je n'ai pas été touché par cette histoire. Tout simplement parce que j'en avais lu une autre très similaire il y a peu de temps (Virginie, une histoire qui sent la colle Cléopâtre, par un autre geek d'ailleurs du nom de Kek) et celle-là n'apporte pas grand chose de neuf ni au niveau des péripéties ni au niveau émotionnel à mon goût. La deuxième histoire, par contre, m'a touché bien davantage. Elle met en scène l'auteur et ses parents. Elle présente de manière sincère et très bien amenée les personnages et surtout la maladie de son père et la façon dont ce dernier la nie et évite de se faire soigner. Plein d'émotion, j'ai trouvé ce récit franc et assez instructif au final. En outre, l'auteur fait le choix de désamorcer en permanence par l'humour la lourdeur du récit qui, vu son contenu, aurait pu être nettement plus triste. C'est à la fois drôle et touchant. Dommage que le texte prenne un peu trop souvent l'avantage sur le dessin au point de ressembler parfois plus à une prose illustrée qu'à une bande dessinée. Au final, cette bande dessinée contient deux histoires de bon niveau dont la lecture est plaisante et intéressante. Seul le prix assez élevé de cette publication m'empêche d'en conseiller pour de bon l'achat.

11/07/2009 (modifier)

Animateur télé, comédien, scénariste, réalisateur, producteur et maintenant dessinateur, Davy Mourier est l’homme orchestre du 21e siècle. Cette semaine, il sort, aux éditions Adalie (http://www.editions-adalie.fr), sa première BD sous la forme d’un album double. Sur une face : « Il était une fois une fille que j’ai rencontrée deux fois », sur l’autre : « Papa, maman, une maladie et moi ». On lui doit NerdZ (http://nerdz.over-blog.net), une série délirante et débile sur un groupe de Geeks complètement déjantés qui passent leur temps à le perdre devant un écran de télé. L’humour est tantôt virulent et incisif, tantôt absurde et complètement con. Mais Davy Mourier n’en est plus à son premier « coup ». On peut même dire qu’il les multiplie. Présent dans tous les lieux de la culture Geek, du Manga et de l’univers parallèle de la jeunesse, Davy Mourier filme, écrit, gueule, raille et caricature le monde des gens sérieux aussi bien que celui de ses congénères. No Life, la petite chaîne du câble et du web qui monte ne s’y est pas trompée en lui offrant une place au chaud pour lui permettre d’exercer son talent aux facettes multiples. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Davy Mourier (http://www.badstrip.net) a la tête dure et quand il a une idée, il ne cède pas. Depuis ses débuts, en Ardèche, il veut écrire et dessiner pour la BD. Manque de chance, le marché est saturé. L’époque est aux produits marketing du genre Soleil Prod et aux Mangas venus d’outre-espace. Alors pour un auteur qui affirme sa différence et n’adhère à aucune convention, le parcours est rude. D’abord ignoré, puis moqué, il abandonne l’idée pendant un temps pour se consacrer à la télé et aux séries courtes, percutantes et originales. Mais voilà, l’idée fait son chemin et à la faveur des événements et des rencontres, la BD revient comme une grippe mal soignée. Cette fois le virus est incurable. Davy Mourier accouche de deux titres que les Editions Adalie vont éditer et sortent ce mois-ci. Le trait est original, le ton résolument moderne, les histoires ancrées dans ce monde parallèle dans lequel les gens n’osent pas pénétrer et qui leur fait peur, le monde des Geeks. Que se passe-t-il dans la tête d’un Geek ? Des tas de choses et beaucoup plus que ne le laissent imaginer les portraits imaginés et imaginaires des journalistes et des observateurs du monde. L’univers intérieur de Mourier n’est pas vide. Il est riche, varié, acide, cohérent et parfaitement sensible. On y découvre tous les sujets que la BD tourne en divertissement pour ne pas y penser. L’amour, l’amitié, la souffrance, la joie, l’impossible relation aux autres et à soi-même. Mais la véritable valeur des récits de Mourier réside dans l’actualité. Il nous parle de maintenant, des jeunes qui existent dans la vie, la vraie, et non dans des séries télé américaines ou pire, françaises, ou encore dans les nouvelles consternantes du JT. « Il était une fois une fille que j’ai rencontré deux fois » et « Papa, Maman, une maladie et moi » sont certainement des BD d’aujourd’hui. Elles frappent au bon endroit, disent la force et la détresse d’une génération et racontent la vie de ceux et de celles qui vivent de le monde parallèle, celui où le fric, la crise, les peoples, la politique et le réchauffement climatique ne sont que des épisodes d’un mauvais scénario de série télé. Si vous voulez savoir ce qu’il se passe dans la tête de la nouvelle génération, allez lire le double album de Davy Mourier, aux éditions Adalie.

09/07/2009 (modifier)