Havank (Une aventure de)

Note: 2/5
(2/5 pour 2 avis)

Dans les années 1930, dans une Provence d'opérette, un inspecteur aux méthodes peu orthodoxes cherche à retrouver un document diplomatique compromettant.


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale En Provence...

L'Otriche a décidé de fraterniser avec son voisin et d'unir son sort avec celui de l'Alleumagne. Derrière cette version officielle se cache un coup d'État, dont certaines preuves écrites ont été subtilisées. La dernière copie du texte est aux mains d'un aventurier réfugié dans une petite ville de la Côte d'Açure. Tous les services secrets du monde s'y pressent afin de mettre la main sur ces documents d'un haut intérêt stratégique. L'inspecteur Havank, dit l'Ombre, est envoyé sur place par Paris pour débrouiller l'affaire…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Août 2008
Statut histoire Une histoire par tome 2 tomes parus

Couverture de la série Havank (Une aventure de) © Glénat 2008
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 2 avis)
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30/08/2008 | Eric2Vzoul
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Du problème de la traduction dans le domaine littéraire … Cet album résume à lui seul toute la problématique. En effet, il souffre (et le mot est faible) d’une traduction francophone insipide et inadéquate. La langue de Vondel est riche en expressions imagées, et les traduire mot à mot est un non-sens absurde. Du fait de cet aspect des choses, je n’ai pas apprécié cet album comme il l’aurait mérité. Oui, comme il l’aurait mérité car, d’une part, l’intrigue tient honnêtement la route, même si elle n’a rien d’extraordinaire, et, d’autre part, le graphisme est remarquable et séduira à coup sûr n’importe quel fan de franco-belge humoristique. A revoir. La série nécessite soit un dialoguiste audacieux qui n’hésitera pas à s’éloigner du texte original, soit un scénariste francophone. Mais cette traduction approximative et inadéquate, tant qu’elle perdurera, demeurera une réelle épée de Damoclès pour Havank.

23/09/2009 (modifier)
L'avatar du posteur Eric2Vzoul

En feuilletant cet album chez le libraire, son ambiance graphique a instantanément séduit l’amateur de BD belge classique que je suis. Nous sommes dans un univers qui évoque irrésistiblement la grande époque du magazine Spirou, entre (excusez du peu) Tillieux, Will et Franquin. Le résumé de l’histoire, en quatrième de couverture, évoque même irrésistiblement le chef d’œuvre de ce dernier « QRN sur Bretzelburg ». C’est donc sans hésiter que j’ai fait l’acquisition de cette bande dessinée. Si le dessin tient parfaitement ses promesses, il n’en est malheureusement pas de même du scénario, sans originalité et des dialogues, consternants de vacuité. Pourtant, Danier (pseudonyme de Daan Jippes) a adapté un roman d’un auteur de polars néerlandais très connu (aux dires de l'éditeur), Hendrikus Frederikus van der Kallen (?), dont le personnage s’exprime paraît-il « dans un sabir comparable à celui de San-Antonio » (je cite la préface). Et Danier connaît visiblement ses classiques. Tout y est ! Les fameux documents ne jouent qu'un rôle de « MacGuffin » et le contexte vaguement historique s'efface derrière les nombreuses péripéties du scénario. Attentats mystérieux, enlèvements, courses poursuites en voiture, interventions de personnages secondaires hauts en couleur, fausses pistes… s’enchaînent à un rythme effréné, à tel point que l’on ne sait plus guère ce que cherche l'inspecteur, ni quelle est sa stratégie ! L’Ombre, le personnage principal est un petit bonhomme rondouillard, bronzé, entre deux âges, porté sur les jolies femmes et la bouteille, chaussé de sandales de moine et de chaussettes grises (le personnage est d'origine néerlandaise, même si ce n’est pas une excuse…) ; il conduit une guimbarde rouge sang baptisée « Tomate » et semble se complaire à arborer des déguisements ridicules, qui ne dupent personne… Une sorte de Jean-Claude Brialy que l'on aurait croisé avec Artemus Gordon, plutôt sympathique, mais pas vraiment attachant. Dans la version originale, la principale caractéristique semble provenir de son langage ampoulé, dont les traducteurs signalent d’ailleurs qu’ils ont essayé de restituer le côté « fleuri » et les « jeux de mots à la Tillieux ». On peut dire qu’ils ont raté leur coup, puisque l’album est parsemé de dialogues déclamés sur un ton étrange et le plus souvent décalés par rapport à l’action, dont l’humour supposé tombe à plat (comment faut-il comprendre une réplique du genre : « Ceci pourrait bien se terminer comme le cas de cette grosse dame au maillot trop étroit : une histoire captivante ! » ???). En somme, « Casse-tête » est un album très agréablement dessiné, mais mettant en scène des personnages finalement superficiels et une histoire invraisemblable, parsemée d’aphorismes étranges, sans doute mal traduits… Peut-être arriverait-on à quelque chose en réécrivant tous les textes en français fluide, mais n’est pas Tillieux qui veut. Hélas !

30/08/2008 (modifier)