Palais (Goong)

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Une dynastie a survécu en Corée, le saviez-vous ? En vérité, la Corée du Nord comme du Sud sont des républiques, mais c’est sur ce postulat « uchronique » d’une Corée gouvernée par la dernière dynastie régnante (disparue en 1910) que Park So-Hee a basé un étonnant shojo manga. Non, ce n’est pas Lady Di à la cour des Windsor, mais Chae-Gyeong à la cour de Corée. Et c’est beaucoup moins tragique (mais pas toujours très gai).


Corée La BD au féminin : le manga Les Uchronies Manhwa

Shin Chae-Gyeong est une lycéenne comme les autres. Oui, comme tous les autres d’un lycée d’une Corée où règne un monarque, et où l’on fête les anniversaires royaux. Une uchronie, dirait-on en science-fiction : un temps alternatif, un monde parallèle, où tout est comme chez nous, sauf qu’il y a un roi. Et une famille royale. Et sauf que Shin Chae-Gyeong n’est pas si quelconque que cela, car elle est promise au futur roi. Et oui... Car feu le roi l’avait promis à son grand-père. Or l’actuel roi a bien l’intention de tenir cette promesse, et de marier son fils à la très roturière (et très fauchée) Shin Chae-Gyeong. Or celle-ci a eu l’occasion de rencontrer le prince héritier, et le déteste cordialement... Que répondre à la royale proposition ?

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Août 2006
Statut histoire Série abandonnée (26 tomes parus en Corée, éditeur disparu) 11 tomes parus

Couverture de la série Palais © Samji 2006
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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30/01/2008 | Katz
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Par Foliana
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Palais fait partie de ces manhwas qui divise parfaitement ses lecteurs : soit on aime soit on n’aime pas. Il n’existe pas de demie-mesure. On aime parce que c’est différent. Oui mais « différent comment ? » me demanderez-vous. « Parce que bon, les histoires d’amours qui n’en sont pas puis qui le sont, ça cours les rayons. » Je vous dirais que vous n’avez pas tout à fait tort … tout en étant assez éloigné du fond de l’histoire. Car ici, bien que promise au fils du roi, la jeune épouse est tout sauf une grande cruche qui sait à peine épeler son nom. Son but ultime : le divorce. Tout en passant par la case du « comment ennuyez (restons polie) mon époux en dix leçons ? ». Doublée par un mari tout aussi manipulateur, on ne peut qu’attendre de bonnes scènes bien croustillantes, remplies de coups bas, de plans machiavéliques et autres petites piques pas si petites. On aime aussi pour la grande finesse, le souci du détail de So-Hee Park. Bien que ses SD (super deformed) soient totalement hideux, les images des inters-chapitres sont époustouflantes lorsqu’on prend la peine de les regarder plus en profondeur. Mais il n’y pas que les moments humoristiques qui font de ce manwha une bonne surprise. Dans le fond se trame un complot pour renverser le prince et prendre sa place. Et ce n’est pas du petit complot : tout y est soigneusement agencé, organisé et montré sans être montré, pour donner une petite touche de suspense, car avouons-le, nous connaissons déjà la toute fin. Mais on peut aussi ne pas aimer. Tout d’abords pour le dessin, typique des sunjungs mais plus atypiques encore que les shojos. Les hommes se ressemblent tous, filiformes, sans muscles aux traits anguleux et aux grands yeux noirs bordés de longs cils noirs que parfois l’on se demande s’il arrive à voir quelque chose. Les filles, c’est encore pire : elles ont des lèvres charnues, gonflées, aucune forme et on mise sur la maigreur. En fait, si le lecteur à un temps soit peu pitié de ses pauvres yeux, il s’enfuit en courant, laissant Palais en plan. On n’aime pas aussi à cause de son prix et de sa qualité d’impression. Le prix, exorbitant, désespérait les jeunes lecteurs, visés, d’essayer leurs marchandises. Et le papier, n’en parlons pas ! Il faut les tourner avec précaution sinon les pages s’arrachent, voire encore de jolies coulées d’encres. On croirait presque re-voir J’ai Lu. Mais pour le moment, rien ne bouge. En Corée, la série bat son plein et est déjà à sa deuxième saison en tant que sérié télévisée, preuve que cette série est plus qu’appréciée. Si jamais une maison d’édition passe par ici, je vous en prie, reprenez cette série ! Elle vaut vraiment le détour !

08/05/2008 (modifier)
Par Katz
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Palais, c’est à la fois une heureuse, et une désagréable surprise. Une heureuse, de par sa qualité même, à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Une désagréable, parce que Gochawon, la collection manhwa de Soleil, a cessé d’exister. Résultat, les trois tomes actuellement parus en France risquent longtemps d’attendre leur suite, laquelle se monte déjà à seize tomes en Corée, à l’heure actuelle... Des coups pareils, ce serait à se tourner vers le scantrad (traduction des planches scannées en Corée (ou au Japon, pour les mangas) par des équipes d’amateurs français, opérant sur le net), pour connaître la suite d’un manhwa dont on peut sérieusement se demander si elle verra le jour sous nos latitudes. D’un autre côté, si Gochawon n’avait pas fermé ses portes, aurais-je découvert Palais ? Parce que, honnêtement, si les trois premiers tomes n’avaient pas été bradés à 15 euros le lot, il est fort possible que j’ignorasse encore que Palais fut si bon. Il faut dire que, jusqu’à l’instant même d’ouvrir ce manhwa, j’étais persuadé qu’il s’agissait d’une énième histoire de fantasy ou pseudo-fantasy, voyant une jeune roturière être promise au roi dans un quelconque royaume d’opérette plus ou moins vaguement inspiré des contes chinois. Étant informé que la Corée est une république, je n’imaginais bien sûr pas une seule seconde que ce manhwa put se dérouler « de nos jours ». Enfin, « de nos jours... parallèles ». Découvrant cette caractéristique avec les premières pages du manhwa, j’ai été certes intrigué (« tiens une idée assez intéressante, qui change de l’ordinaire, et limite casse-gueule : comment va-t-elle traiter cela ? »), en même temps que j’étais alarmé (« ouh la la, je crains le pire du pire... »). Le pire, j’ai d’ailleurs pensé le voir survenir lorsqu’il m’a semblé que cette histoire s’orientait façon « Lady Di en Corée », Lady Di s’appelant là-bas Shin Chae-Gyeong. Sauf que, non. En vérité, Park So-Hee réussit un excellent manhwa, réaliste malgré les passages comiques et SD, nous faisant partager les doutes et les angoisses de son héroïne, les lourdeurs protocolaires d’une monarchie qui aurait sans doute trouvé Louis XIV et son étiquette un peu rustre et libertine... Le tout avec quelques moments d’humour, de légèreté, qui n’empêchent cependant l’histoire, de par sa nature, de baigner dans une atmosphère aussi pesante que la cour est guindée, l’ensemble formant, néanmoins, une histoire assez captivante. Et au final, donc, l’envie de pousser un cri de détresse : mais pourquoi diable Soleil a-t-il cessé Gochawon ? Et, ô dieux de l’olympe, se trouvera-t-il un éditeur pour reprendre Palais ? (S’iou plaît... S’iou plaît...) L’histoire ayant donc reçu son lot de fleurs tressées et de louanges, un petit mot sur le dessin, qui, typique du sunjung (shojo coréen), m’aurait presque autant rebuté que l’histoire m’a passionné. Déjà que je n’aime pas le dessin shojo « typique » (silhouettes longilignes, gars efféminés), là, le sunjung typique... Je dois avouer avoir eu du mal avec ces visages d’un triangulisme étrange, ces lèvres presque adipeuses, ces regards presque toujours sombres (on a l’impression que les gars ont constamment du rimmel). Mais si cela m’a gêné, le dessin ne m’a pas empêché d’apprécier l’histoire, pas plus qu’il ne m’empêcherait d’acheter la suite, et au prix fort... *ceci était un message subliminal à un éditeur généreux et audacieux qui voudrait bien passer par là, merci d’avance...* *y’a pas quelqu’un qui voudrait bien me prêter quelques centaines de milliers d’euros pour racheter les droits, lancer la production, etc. ?* *hein, dites ?* Enfin, votre information ne serait pas complète si je ne vous signalais que Palais fut adapté en drama (série télévisée avec des acteurs) en Corée, sous le nom de Goong (qui ne signifie autre que « palais » en coréen). Lequel drama fut un carton d’audience, suite à quoi le Korean Times conclut : « sortir des sentiers battus peut se révéler payant » (ceci était un nouveau message subliminal...). Bref, cette série étant arrêtée, je ne saurais théoriquement en conseiller l’achat, mais en même temps, au prix où elle est, si vous pouvez encore dégotter un pack bradé...

30/01/2008 (modifier)