Passage en douce

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Angoulême 2000 : Alph-Art du meilleur album étranger 2000 : Prix France Info de la Bande dessinée d’actualité et de reportage. Voyage en catamaran pour oublier la guerre qui se trame dans leur pays au début des années 90 : la Yougoslavie.


Angoulême : récapitulatif des séries primées Format à l’italienne Prix France Info

Quand ils ont décidé de mettre les voiles, Helena, son mari et sa petite fille ne pensaient pas quitter leur pays aussi longtemps. Mais la guerre les empêche de rentrer chez eux et les voilà transformés en drôles de touristes A chaque étape du voyage, Helena tient son carnet de bord. Un récit improvisé au jour le jour, au dessin brut, visionnaire, parfois découragé, inachevé... évoluant au gré de ses humeurs.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 1999
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Passage en douce © Fréon édition/L'Atelier d'édition 1999
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

13/09/2007 | cac
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Le dessin est inégal, parfois simple crayonné, d’autres fois un chouia plus élaboré, mais toujours une sorte de carnet, plus ou moins rehaussé au lavis. Cet aspect graphique renforce le côté « carnet de notes » de l’ensemble. Plusieurs personnages (un couple d’artistes et sa petite fille) accompagnent, plus ou moins incrédules, l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, découvrant en Slovénie, en Croatie, lors d’un petit périple en bateau, l’exacerbation des haines nationalistes. Ils poursuivent ensuite leur route en Méditerranée (Adriatique surtout, le long des côtes yougoslaves, grecques ou albanaises), même si des flash-backs nous ramènent en ex-Yougoslavie au début des années 1990, alors que les tensions montent sérieusement. Ils évoluent au milieu de touristes et de réfugiés de diverses nationalités, dans une ambiance un peu oppressante, gagnant comme ils peuvent leur vie en croquant des portraits de touristes. Ça se laisse lire facilement, plutôt agréablement, sans être palpitant. Mais ça donne une vision originale des événements yougoslaves – qui n’apparaissent le plus souvent qu’indirectement. Note réelle 2,5/5.

01/05/2021 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

"Carnet d'errance" est le sous-titre de cet album. Ils sont croates, enfin encore yougoslaves à l'époque (1). Et en effet ils "errent" sur leur catamaran de fortune construit de leurs blanches mains en faisant un tour partiel de l'Adriatique, à défaut de se lancer un jour dans un véritable tour du monde. Partis de Zagreb où la vie d'artiste n'est pas toujours facile, ils tentent leur chance en se disant que c'est le moment ou jamais de partir, de fuir cette guerre naissante à laquelle ils ont du mal à croire. Mais pourtant elle divise des voisins, des compatriotes même à l'étranger entre serbes et croates. Avec leur petite fille qui n'est certainement pas la plus ennuyée par ce voyage, l'auteur et son mari abordent entre autres Corfou, l'Albanie ou l'Italie se battant régulièrement avec les autorités pour faire renouveler leurs visas de tourisme. Elle fait des portraits dans la rue pour financer ce petit voyage, et à côté de cela elle dessine très certainement une bonne partie ce qui vient constituer cet album. Le dessin est assez particulier, présenté avec 1 à 3 cases par planche dans un format à l'italienne tout en longueur qui conduit à un gros pavé de près de 300 pages. Le style aquarelle est très beau, les décors sont plutôt pauvres et on peut encore voir la trace du crayonné sous la plume. La figuration des personnages est originale. Entendez par là que certains personnages ont un visage qui illustre la perception du dialogue tel qu'il est ressenti par l'auteur, un homme peut ainsi se voir affublé d'un tronc d'arbre en guise de tête. Ceci est sûrement fait par l'auteur dans l'intention de ne pas humaniser des personnages qui sont là pour lui poser des contraintes, les personnes amicales qu'elle rencontre, tels ces 2 hommes russes un peu barjo, ont le droit à une vraie tête. J'ai été assez déçu par la fin, elle arrive un peu trop brutalement, et je n'ai pas trop saisi d'où sortait le dernier personnage, la lady anglaise. Et surtout on aimerait savoir la suite de cette aventure qui ne faisait que commencer en quelque sorte. Cela donnera peut-être naissance à un nouvel album, bien que l'auteur a peut-être moins de péripéties à narrer maintenant que lors de ce voyage. Malgré cela, Passage en douce est un très bon carnet de voyage de "désagrément". (1) Je vous invite si comme moi vous n'êtes pas très familier de l'histoire de la Yougoslavie et sa chronologie à vous référer au très bon article de Wikipedia francophone.

13/09/2007 (modifier)