Wild School

Note: 2/5
(2/5 pour 1 avis)

De la baston et des filles au Pays d'un Matin pas si Calme que cela...


Baston Manhwa Séries avec un unique avis Shonen

You-Geon, lycéen totalement ordinaire, ainsi qu'il convient au genre du "sonyun" ("shonen" en coréen) est miraculeusement sauvé de la noyade par une étrange jeune fille. Qui se révèle être un agent top secret de la Corée du Nord. Soucieuse de regagner son pays, la belle et charnelle espionne impose à notre "héros" sa présence troublante 24 heures sur 24. Il n'y aurait là qu'à s'en féliciter, me direz-vous petits canaillous. N'eut été que la "belle" se révèle plus froide qu'un iceberg, et que le sort final de You-Geon pourrait bien révéler très écologique : nourrir les gros poissons qui nagent dans la mer de Chine, ou servir d'engrais pour golf pas bio. Etrangement, You-Geon ne semble guère enthousiasmé par de telles perspectives. Mais face au "super top agent secret" du moment, que peut faire ce pauvre quidam ?

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Septembre 2006
Statut histoire Série terminée 4 tomes parus

Couverture de la série Wild School © Tokebi 2006
Les notes
Note: 2/5
(2/5 pour 1 avis)
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23/04/2007 | Katz
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Par Katz
Note: 2/5

Un beau, voire un excitant, postulat de départ : la cohabitation forcée d'une "espionne" venue de Corée de Nord, et d'un simple lycéen de Corée du Sud. Par un "grand", du cinéma, de la littérature ou de la bd, voilà qui aurait pu donner une oeuvre passionnante, qui nous aurait subtilement révélé l'implicite plutôt que l'explicite : tout le vécu, le ressenti et les non-dits des relations plus que passionnelles qui unissent la Corée du Nord à la Corée du Sud. Et comment eut-il pu en être autrement entre ces deux pays qui, en vérité, n'en sont qu'un, atrocement déchiré dans sa chair même, avec tout ce que cela implique de relations ambiguës, fusionnelles, distendues, chaotiques, désespérées et paranoïaques tout à la fois ? Je ne formais certes point une espérance aussi ambitieuse en ouvrant ce manhwa de Kim Jeong-Han, néanmoins, j'escomptais à travers une oeuvre "mineure" ressentir tout l'indicible qui unit ces deux pays. C'est en effet, parfois, à travers des oeuvres qui n'ont pas prétention de "dire" qu'on en apprend le plus... Ainsi, que peut imaginer et percevoir de la relation entre les deux Corées un manhwaga ? Que peut-il en restituer dans un "shonen", genre terriblement contraint par ses codes ? Que pense-t-il qu'il en soit "dicible" à son jeune public ? Autant de questions passionnantes... dont vous n'obtiendrez jamais la réponse dans ce manhwa. Voilà qui est d'autant plus dommage que sur le plan formel l'oeuvre de Kim Jeong-Han est loin d'être dépourvue de qualités. Certes, le style est on ne peut plus classique, pour un "shonen", du moins est-il agréable à l'oeil, eu égard à d'autres qui le sont beaucoup moins. Mais la bouille toute ronde de l'anti-héroïne est pour le moins originale et surprenante. Enfin, Young-Geon, s'il est "simple" lycéen n'est pas pour autant falot. De plus, l'aspect glacial de l'espionne nord-coréenne est assez parfaitement restitué dans le trait du manhwaga, et ses relations avec le "héros" évitent le plus souvent la caricature pour un rendu qui friserait (presque) celui d'un roman. En achevant la lecture du premier tome, même le lecteur exigeant pourrait se sentir conquis par ce manhwa, malgré ses stéréotypes assumés (ceux d'un James Bond, mais d'un bon James Bond, et du shonen), et certaines invraisemblances ou légèretés, qui tiennent certainement aux stéréotypes susdits. Oui, mais... Que le dit lecteur exigeant s'en tienne à ce premier tome prometteur (à défaut d'être totalement convaincant), car l'excitant postulat qu'on espérait voir se déployer dans les tomes suivants, l'auteur l'oublie complètement. C'est ainsi, et il faut s'y faire... Mais Wild School ne porte pas le nom de "Ecole Sauvage" pour rien. Car ce dont il est question, en vérité, dans ce manhwa, c'est d'abord et presque uniquement de baston, essentiellement entre lycéens. A cet égard, le site de Tokebi ne ment pas sur cette série. In fine, l'auteur se rappelle tout de même que son "héroïne" est un agent secret nord coréen, et il nous gratifie donc d'un final james bondesque (mais d'un James Bond moyen) en relation avec cette identité bien oubliée durant la majeure partie de son "oeuvre". Au final, après avoir cru qu'une sorte d'autocensure avait empêché l'auteur de développer plus avant l'aspect des relations nord-sud à travers ses personnages, j'ai refermé le quatrième tome avec le sentiment que la belle mais glaciale espionne venue du Nord n'était qu'un prétexte, un ajout pseudo-original à un manhwa de baston "lycéenne". Elle est super forte, elle bat tout le monde, elle est charnelle et glaciale (au niveau du fantasme de l'espionne, c'est d'ailleurs une réussite) et elle est... Nord-Coréenne. Elle eut tout aussi bien pu être Américaine, Russe ou Martienne que cela n'eut pas changé grand chose. Cependant, au-delà de cette déception, Wild School s'achevant sur une fin ouverte, je me suis pris à espérer fortement que l'auteur, malgré tous ses défauts, donne une suite à son oeuvre plus que mineure, afin de développer, et de conclure, le postulat de base de son histoire. Qu'il nous gratifie, enfin, non d'un Wild School, mais plutôt d'un Wild Spy... Car le bougre n'est point dépourvu de talents, et s'il s'en donnait la peine, il pourrait certainement accoucher d'un sonyun (shonen) qui émergerait largement au-dessus du lot courant. Vous me direz, on peut toujours rêver...

23/04/2007 (modifier)