Le Marquis (G. Davis) (The Marquis)

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

18è siècle, Le ministère de l'inquisition règne d'une main de fer sur les terres de Venisalle, où la foi n'est pas seulement une religion mais aussi ce qui détermine votre droit de vie ou de mort. C'est dans ce monde de répression que les démons reviennent de l'enfer pour pécher, tuer et exercer leurs vils instincts en prenant possession des vivants. L'inquisiteur Vol de Galles reçoit le don de distinguer ces âmes damnées, de plonger dans les âmes et de voir derrière les masques.


1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières Dark Horse Comics Oni Press

Guidé par Sainte de Massard, il traque les démons qui trouvent refuge parmi les plus sombres de nos péchés. Mais au fur et à mesure de sa sainte croisade, les contours du bien et du mal deviennent bien difficiles à cerner, et il devra livrer une lutte intime opposant sa foi et sa raison, et qui le mènera aux portes de l'enfer. Bienvenue dans la ville imaginaire de Venisalle crée par l'esprit bouillonnant de Guy Davis, qui fait bien sûr penser à la ville de Venise. Mais ce dernier se défend bien de toute réalité historique, l'environnement et la religion du Marquis constituant un monde à part entière. Davis crée un décor reconnaissable, puis le métamorphose en quelque chose de décalé, un univers plongé dans un hiver perpétuel et gouverné par un système religieux qui apporterait l'ordre aussi bien dans la foi que dans le péché. Une ville de masques, de peur et de maux cachés. Un monde de répression stricte, mais aussi de libertinage, autant d'éléments qui ne constituent pourtant qu'une toile de fond : Guy Davis ayant surtout à cœur de raconter le récit intimiste d'un homme, Vol de Galles face au diable.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Janvier 2005
Statut histoire Série terminée (Une ou plusieurs histoires par tome) 2 tomes parus

Couverture de la série Le Marquis (G. Davis) © Les Humanoïdes Associés 2005
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

01/02/2007 | Chalybs
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Le dessin est à la fois fouillis et fouillé, hésitant, mais aussi très précis par endroit, avec un trait fin utilisant bien le Noir et Blanc (seules quelques planches sont en couleur, dans le premier tome, pour mieux matérialiser l’enfer). Ça n’est pas toujours d’une très grande lisibilité, mais globalement j’ai bien aimé ce dessin qui, par son trait rageur, m’a parfois fait penser au travail de Guido Buzzelli. Concernant l’intrigue, disons que, là aussi j’y ai trouvé de l’intérêt, mais qu’il était temps que ça prenne fin. En effet, je me suis un peu lassé à certains moments des longues tirades de notre ange exterminateur, s’adressant à la statue de Sainte Massard. Mais il y a des choses intéressantes quand même dans cette vision assez noire et désespérée de l’Inquisition, dans un territoire dont le nom ressemble à Venise, où beaucoup de personnages (le héros en premier) portent un masque. Mais des longueurs, un récit souvent trop aride à mon goût, ont progressivement fait baisser l’intérêt de la lecture, c’est dommage. Note réelle 2,5/5

26/09/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

C'est vraiment le type de série qui me prend la tête. Je n'y puise rien de vraiment intéressant ni dans le scénario et encore moins dans le graphisme. Ce type de héros déglingué, sanguinaire au discours mystico-vaseux et qui parle à une statue m'insupporte. Son invulnérabilité le rend insignifiant et son parler pompeux et ampoulé le rend ridicule. L'auteur a voulu faire baroque, j'ai trouvé qu'il a juste fait brouillon et surchargé. Vraiment pas mon truc.

15/03/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Eh ben. C'est la première fois que je vois une série comme ça. Tout d'abord, les dessins en noir et blanc sont remarquables, même si ça fait un peu brouillon par moment. La seule partie colorée est lorsque le marquis va en enfer avec un beau rouge très bien utilisé. Le scénario est un peu inégal. La psychologie des personnages est très bien montrée, surtout celle du marquis qui devient presque fou à cause de sa grande foi. La révélation à la fin du tome 1 est assez surprenante et inattendue. Enfin, c'était le cas pour moi, mais certains pourraient le deviner. Sauf que passée la révélation, il ne se passe pas grand chose d'intéressant. Le tome 2 ne se résume qu'au marquis qui tue des démons et à la police et à l'inquisiteur qui veulent se débarrasser de ce fléau que constitue le marquis. Ça manque un peu de rebondissements et ce n'est pas très passionnant à lire. De plus, il semble qu'il y a une suite, mais rien n'est encore sorti.

02/01/2008 (modifier)
Par Chalybs
Note: 4/5

Voilà un album surprenant comme je les aime, contrasté comme je les aime, polémique comme je les aime… J'ai longtemps hésité à le classifier. Je penchais initialement pour du Fantastique avant, de par la narration, d'opter pour du roman graphique. Sous des dessous assez repoussants selon mes critères je dois avouer que la lecture est extrêmement plaisante. Ces dessous sont principalement un dessin noir et blanc assez brouillon, comme inachevé par bien des aspects. Des traits grossiers, imprécis dans LE trait, mais l'ensemble est parfaitement homogène et précis dans LES traits. L'impression globale est qu'il n'y a aucun trait individuel qui soit droit. Aucun trait 'long' n'est fait d'une traite, soit il sera interrompu sur une courte distance puis continué, soit il sera formé de plusieurs traits se chevauchant. C'est assez perturbant au début. Et pourtant, ce style de dessin dans le contexte de cette BD pourra être qualifié de baroque. Et pour ce 18ème siècle, à la représentation baroque cela convient plutôt bien. La tortuosité du trait pour représenter la tortuosité de l'âme. Mais ce qui m'a encore plus fait mal aux yeux, est l'impression des planches. On dirait que l'imprimante était une 20 dpi. Les nuances de gris font comme les vieux journaux d'il y a 60 ans avec les pixels gros, gras qui sautent aux yeux. Alors, je commençais par regarder les images à bout de bras afin de faire disparaître ce défaut énorme, puis revenant à distance normale, je lisais le texte. Après quelques pages, je me suis habitué, mais cela nuit vraiment à l'ensemble de l'œuvre. Bizarre pour un dépôt légal de janvier 2005… Une fois passé ce récif, passons au récit. Nous avons affaire à Vol de Galle, fidèle serviteur de l'église, qui toute sa vie durant a combattu le pêché avec les moyens humains. Et puis un jour, à force de croire et de prier Saint de Massard, celle-ci répond à son appel et lui délivre les armes absolues pour son combat. A travers les yeux du masque, il verra le démon qui a pris possession du corps humain et avec ses pistolets et son épée, il pourfendra les chairs et renverra le démon aux enfers. Son long combat commence alors. Obligé de taillader les corps, de découper les chairs des démons, les corps retrouvés sont abominablement mutilés. La mort des possédés est alors assimilée par tous les autres habitants de Venissalle à l'œuvre d'un démon qui tue des innocents. La question éternelle sur la lutte entre le bien et le mal, sur la frontière entre ces deux notions entrera alors pleinement en jeu. La foi de Vol de Galle, que tous les démons appelleront 'Le Marquis' sera mise à rude épreuve. Son combat est il juste ? Tuer des êtres humains, même possédés par le malin ne va-t-il pas à l'encontre de son enseignement religieux ? Mais les pontes de l'église eux-mêmes, on le verra utilisent des procédés à la limite de la justice afin d'obtenir les aveux qui alimentent en haine et en simili justice leur vie et leur volonté. Briser des volontés afin de renforcer la sienne… Le monde parallèle inventé par l'auteur est très proche du nôtre. Venissalle ressemble étrangement à Venise, avec les masques et les bâtiments baroques. Le confessionnal, où les hommes à l'abri de leurs masques font se soumettre les gens à toutes les débauches fait froid dans le dos. L'univers de Guy Davis est sombre, malsain, perturbant mais hypnotisant. Malgré quelques rebondissements prévisibles, malgré un sujet peu évident et forcément à polémique, qui plus est de nos jours, la question du bien et du mal est traitée de manière intelligente, surprenante et au final, jamais la limite entre les deux n'aura été si mince, si vulnérable, jamais l'existence de l'un n'aura été autant dépendante de l'existence de l'autre. Une fois refermé on comprend peut être mieux la manière dont l'album a été dessiné, le bien et le mal, le noir et le blanc.

01/02/2007 (modifier)