Tonton Marcel

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

Histoires parodiques de la vie d'un grand industriel français.


Les années (A SUIVRE)

Marcel est un grand capitaine d'industrie. Un très grand même. Mais c'est aussi un éternel râleur, un inculte notoire et un vrai ringard. Pas facile de diriger son énorme entreprise; surtout qu'il passe le plus clair de son temps à emm... "son" Bénin, fidèle confident mais aussi un véritable souffre-douleur.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 1983
Statut histoire 4 tomes parus

Couverture de la série Tonton Marcel © Casterman 1983
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
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12/10/2006 | L'Ymagier
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Par Canarde
Note: 3/5
L'avatar du posteur Canarde

J'ai lu des dizaines de fois cette BD pendant mon adolescence et j'étais à chaque fois pliée de rire, mais lisez l'avis d'Agecanonix, il explique tout bien sur le contexte et le pitch de l'affaire, et aussi le fait que ça a un peu vieilli. Ce que je peux ajouter c'est que ce tonton Marcel jouait un peu le rôle de notre cher Nicolas Sarkozy, une sorte de Louis de Funes en vrai: très bête et très puissant, avec ses obsessions (contre Mitterrand, par exemple), son laquais obséquieux, son neveux incapable, ses clients japonais qu'il considère comme des petits insectes imbéciles. Mais le tout en beaucoup plus statique : toujours vissé derrière son bureau, avec ses accessoires de bureau, le téléphone, les cocottes en papier, la maquette d'avion, et parfois une poupée où planter des aiguilles, représentant qui Mitterrand, qui Mauroy, suivant l'inspiration. Des fois il s'emmerde au bord de sa piscine, ou il passe à la radio, voire même il discute avec son chauffeur et l'embobine pour lui faire dire ce qu'il veut entendre (pour le ridiculiser ensuite). Mais toujours sans un mouvement avec seulement des répliques bien senties et un ricanement mauvais imperturbablement scotché sur le visage. Bref le vrai grand patron imaginaire. Je parlais de De Funes parce qu'il joue exactement ce rôle dans Carambolages, un film de Marcel Bluwal de 1963 avec des dialogues d'Audiard (un des rares films où De Funes meurt avant la fin et c'est Serrault qui lui pique la vedette). Une petite sortie pour vous donner l'esprit: "On raconte n'importe quoi sur moi : tenez, par exemple, j'adore mon chien, personne ne l'écrit jamais ça... Oui celui qui vous a mordu tout à l'heure..." je viens de trouver un autre tome (après Tonton Marcel, capitaine d'industrie) Tonton Marcel, roi de l'opposition. Une autre facette de M Dassault (son addiction à Playboy, l'ombre de Hersant, de Le Pen et des délégués CGT) mais légèrement moins juste que le premier tome... Bizarrement l'excès du premier avait un coté à la fois familier et bien observé (en particulier dans les rapports avec ses subordonnés), ici certaines planches sont trop grossières (avec la CGT par exemple)

09/02/2015 (MAJ le 30/04/2023) (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai lu les deux premiers tomes, plutôt avec plaisir. Cette caricature (mais finalement pas tant que ça, hein ?) de l’homme d’affaires et industriel Marcel Dassault est assez drôle, quelques passages savoureux faisant oublier ceux qui ne sont qu’anodins. Le Marcel, qui se rêve maître de la France – avant le monde ? et qui, de son bureau, commente l’actualité, dresse des plans sur la comète, pérore, dénonce, éructe, se vante et assène ses vérités sur les autres et le monde est assez croustillant. Son neveu parasite, sa femme futile, son « conseiller » aux dents longues mais obséquieux, bref, les proches, souffrent plus ou moins calmement les humiliations, tentant parfois de se rendre maître du maître. Reste que les allusions à l’actualité de l’époque (années 1980) vont forcément passer au-dessus des lecteurs contemporains trop jeunes pour avoir connu cette époque et ce monsieur. Et son fils et successeur (qui vient de décéder), s’il avait les mêmes ambiations (économiques, politiques), n’avait pas l’étoffe de son père, le fondateur de l’empire… A emprunter plus qu’à acheter je pense.

18/08/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Après Le Café de la plage à l'humour sophistiqué, Régis Franc changeait de ton avec "Tonton Marcel", parodie grinçante et assez sévère mais très libre de Marcel Dassault. Le héros est un vieux pdg amer, aigri et méchant, grisé par le pouvoir, marié à une femme snob et parvenue, harcelé par son neveu, un marginal glandeur et stupide qui ne pense qu'à l'argent (surtout le sien ), et dont la victime favorite reste Bénin, son assistant, en fait, un vil flagorneur au ton obséquieux. A travers ce portrait de capitaine d'industrie dictatorial, égocentrique et aux élans paternalistes, Régis Franc se livre à une critique décapante et acide de la société. La bande adopte aussi un ton politico-humoristique lorsque Tonton Marcel se livre à des monologues réactionnaires, où il prend plaisir à tirer à boulets rouges sur Mitterrand ; ça devient même obsessionnel car depuis 1981, on était en plein miterrandisme, et quelques Bd ne se privaient pas pour charger le régime socialiste à la Miterrand qui déjà vacillait en 1984-85. Malgré des décors réduits au minimum, un trait incisif proche de la caricature que je n'aimais pas trop, et des personnages anthropomorphes un peu statiques, je trouvais la bande assez réussie dans son vitriol de dialogues qui font mouche, le dessinateur toucha d'ailleurs un public de plus en plus large, mais la bande s'arrêta en 1986 avec la mort de son modèle, Marcel Dassault. Ce n'était certes pas la première Bd de ce type que je lisais dans le mensuel A Suivre, mais elle remplissait son rôle de fouteur de merde. Seulement qu'en est-il aujourd'hui ? Je crains que les lecteurs n'arrivent pas à trop capter cet humour très en rapport avec les années Miterrand, à moins de bien connaître cette période...

15/12/2013 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 2/5

Mwouais... "Tonton Marcel" fait ses débuts dans "A suivre" n° 45 d'Octobre 1981. J'ai lu -enfin, j'ai essayé- ses deux premiers tomes. Le postulat de départ est assez féroce et grinçant : Franc parodie à qui mieux-mieux ce grand patron qu'était Marcel Dassault (créateur -entre autres- du "Mirage", un des fleurons de l'aviation française). Le texte est efficace, c'est vrai (il y en a peu), mais je n'ai pas apprécié le graphisme. Le style minimaliste peut parfois avoir de bons effets, soulignant une ou des caricatures ; mais ici il ne m'a pas attiré le regard. C'est peut-être efficace sur certains points, tant humoristiques que politiques, mais -avis personnel- il en faut plus, beaucoup plus pour m'esbaudir. "La critique est aisée, mais l'art est difficile", me direz-vous peut-être. Quel art ?...

12/10/2006 (modifier)