Sur les Terres d'Horus

Note: 3.68/5
(3.68/5 pour 22 avis)

Enquêtes dans l'Egypte Ancienne.


Egypte Egypte Ancienne La BD au féminin

Mérésankh est la secrétaire particulière du seigneur Khaemouaset, fils du roi et grand prêtre de Ptah. Lors de l’inspection d’une tombe profanée, ils découvrent que d’étranges rites funéraires ont eu lieu, mais surtout que la momie supposée être une femme est un homme ! Un curieux dessin est reproduit sur la momie, un dessin qui remémore de vieux souvenirs à Mérésankh… Il faut donc mener une enquête et découvrir qui est cette morte inconnue. Escortée par Iméni, le garde personnel de Khaemouaset, Mérésankh va parcourir l’Égypte en quête de réponses.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Novembre 2001
Statut histoire Série terminée 8 tomes parus

Couverture de la série Sur les Terres d'Horus © Delcourt 2001
Les notes
Note: 3.68/5
(3.68/5 pour 22 avis)
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11/11/2001 | Kael
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Par Katz
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Dans Sur les Terres d'Horus, c'est à une captivante croisière, qui déborde largement le Dieu Fleuve, qu'Isabelle Dethan nous convie. Des marais de Pa-Yom, aux déserts brûlants de Nubie, des escarpements rocheux de la Vallée des Rois, aux splendeurs de Pi-Ramsès, le trait d'Isabelle Dethan nous restitue une envoûtante Égypte pharaonique, en ces temps lointains dénommée Kemet — La Terre Noire. Noire dans certaines de ses âmes certes, mais sous le pinceau de notre scribe moderne, cette Égypte aujourd'hui disparue brille d'une myriade d'éclats chatoyants, qui nous donneraient fort envie d'y avoir vécu, ou de pouvoir nous y transporter par le biais de quelque magie possédée par les anciens prêtres de ce fascinant pays. Alors, certes, l'Égypte qui revit ainsi par les aquarelles lumineuses d'Isabelle Dethan est une Égypte fictive. Et il serait assez illusoire de prendre Sur les Terres d'Horus pour un pur documentaire historique, car l'Histoire connaît des lacunes et des hésitations que les auteurs de fiction n'ont pas, et ne peuvent guère se permettre d'avoir. Il en va ainsi de la cour de pharaon, dont un égyptologue m'avait tranquillement expliqué qu'elle est ce que nous connaissons le plus mal de l'Égypte ancienne, et qu'il faut donc oublier espérer en restituer quoi que ce fut qui soit historique. De la vie de cour de pharaon, nous n'avons que des aperçus. De sa vie intime ou privée, il va de même. Si l'on excepte le harem, mieux connu, en particulier grâce au fameux complot qui eut lieu sous Ramsès III. Mais le harem et la cour, ce sont deux mondes différents. Ces précautions étant posées, et malgré quelques autres simplifications regrettables (les vêtements, qui sont tous blancs ou presque, alors que les Égyptiens savaient teindre et tisser des vêtements multicolores), la tentative de restauration que propose Isabelle Dethan est bien trop sublime pour qu'on se laisse point emporter par elle en une douce contemplation rêveuse au fil d'un Nil remontant, ou descendant. Et c'est d'ailleurs à elle que cette oeuvre doit l'essentiel des quatre étoiles que je lui ai attribuées. Car si les décors sont sublimes, les aventures, elles, sont beaucoup moins convaincantes. La première histoire, centrée autour de Seth, m'a fait craindre le pire quand au réemploi d'un cliché éculé, et par ailleurs totalement faux. Néanmoins, Isabelle Dethan, qui s'était bien documentée, parvient à l'éviter. Cependant, voici encore une sourde conjuration sectaire orchestrée autour de Seth... Pas très original au final. Non plus que dans le lieu où se clôt le premier diptyque, grandiose certes, mais qui est un cliché vu et revu de la littérature d'aventure "dans l'Afrique méconnue" depuis le XIXe siècle. Le second diptyque est, lui, certes un peu plus original, mais étalée sur deux tomes, cette histoire qui n'en valait qu'un ou un et demi perd en intensité ce qu'elle gagne à peine en profondeur. L'ennui, souvent, se profile à l'orée des pages du quatrième tome... Cependant, et c'est là ce qui explique finalement les quatre étoiles au lieu des trois, Isabelle Dethan me semble réussir une belle galerie de personnages au fil de ses intrigues. C'est d'ailleurs en eux, dans les relations qui se tissent, se nouent et dénouent, dans l'évolution de leur psychologie, qu'Isabelle Dethan semble avoir porté toute son attention, faisant de ses intrigues policières presque un simple canevas secondaire. Du moins à mes yeux. Les eut-elle cependant réussi, que cette BD — une des rares de qualité sur l'Égypte — eut incontestablement mérité la note maximale, avec les applaudissements enthousiastes du jury. Quant à la suite, sise en Babylonie, voilà qui laisse le même jury des plus sceptiques. L'Égypte recélait-elle si peu de trésors qu'il fallut déjà l'abandonner ? Je comprends certes le désir d'Isabelle Dethan d'aller voir ailleurs, néanmoins nous voilà bien loin des Terres d'Horus, et j'eus de loin préféré que la restitution fictive de Kemet fut approfondie, et de nouvelles pistes ouvertes et explorées. Espérons que cela vienne pour de nouveaux tomes.

15/05/2007 (MAJ le 29/09/2008) (modifier)