Le Roi cassé

Note: 3.08/5
(3.08/5 pour 13 avis)

Le récit d'une guerre pas comme les autres, vue par l'oeil de Dumontheuil, passé maitre dans l'absurde en BD.


1914 - 1918 : La Première Guerre Mondiale Absurde Casterman : Un monde Dumontheuil La Mort Première Guerre mondiale

Il ne supportait plus la guerre, ses tranchées, ses gaz pourris… Il a déserté et se planque dans une masure abandonnée. L’armistice va être signé dans quelques heures, ce serait trop bête qu’il soit le dernier mort de cette sale guerre. Pourtant, quand il aperçoit deux soldats qui se dirigent vers lui, il tire et en tue un. Puis, il se précipite sur le second… et saute sur une mine. Il revient à lui dans le brouillard, et tombe sur son voisin, Monsieur Lespinasse, attablé et buvant un verre. Erreur, bien sûr : c’est la Mort qui a pris les traits de son voisin, et lui annonce tout à trac qu’il est passé de vie à trépas. Pourtant, la Mort est écœurée elle aussi par toute cette boucherie. D’où sa surprenante initiative : remonter le temps et revenir neuf mois en arrière, afin de modifier le cours de l’Histoire… Source : www.casterman.com

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mars 2005
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Roi cassé © Casterman 2005
Les notes
Note: 3.08/5
(3.08/5 pour 13 avis)
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04/09/2005 | pigou
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Par Benjie
Note: 3/5
L'avatar du posteur Benjie

Pour ne pas mourir bêtement à quelques heures de l’armistice, le poilu Virjusse déserte. Alors qu’il est prudemment planqué dans une cabane, il aperçoit deux soldats allemands et à la suite d’un quiproquo stupide, ils s’entretuent. On est alors à quelques minutes de la fin officielle des combats et Virjusse devient le dernier mort de la guerre ! A ce moment l’histoire bascule. C’est drôle et original. Notre héros rencontre la Mort qui lui propose de remonter le temps et de redémarrer 9 mois auparavant pour rejouer les derniers mois de sa vie. Tout le monde semble être complice de cette mise en scène à commencer par le président de la République et l’État-major. Nicolas Dumontheuil nous balade dans le monde de l’hypocrisie, de la manipulation, du complot politique, de la mauvaise conscience des uns et de la jalousie des autres. C’est un festival d’humour noir, de dénonciations et de propos cyniques qui n’ont rien à envier au cynisme de cette guerre. De ce point de vue, je trouve l’album intelligent, bien écrit. Le dessin de Dumontheuil, tordu dans tous les sens (un peu moins que d’habitude c’est sûr) est beau : les silhouettes, les tronches, les villes ont du caractère. Le bémol vient d’une certaine longueur au milieu d’album. Ca tourne en rond et c’est trop bavard. Le début de l’album est beau et surprenant, la fin moins convaincante. Cet album vaut surtout par ce qu’il dénonce avec force : l’absurdité de la guerre, les hautes sphères de la société qui regardent cette tragique boucherie de très loin, et les pauvres gars qui ne comprennent pas ce qu’ils font là et qui n’en connaissent ni les codes ni les enjeux.

14/09/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je ne connais pas toute l’œuvre de Nicolas Dumontheuil, mais les séries de lui que j’ai pu lire m’ont toujours paru intéressantes et originales dans leur traitement. Ici aussi l’originalité de l’histoire est au rendez-vous. En effet, l’idée de départ est assez loufoque et donne un bon potentiel d’absurde à exploiter. Un poilu, Virjusse, dernier mort de la Grande guerre (juste avant la fin des combats le 11 novembre 1918), se voit proposer un pacte par la mort, pacte validé par les hautes instances politiques : il « revit » neuf mois en arrière, neutralisant ainsi les combats jusqu’à la date fatidique, pour ensuite disparaître en tant que Virjusse pour renaître définitivement sous le nom de Frankeur. Durant ces neuf mois, Virjusse est « protégé » (il faut qu’il soit vivant pour mourir le 11 novembre !), adulé par la foule, etc. Cette partie est intéressante, mais trop longue à mon goût, trop étirée. Dumontheuil aurait sans doute gagné à resserrer ce long passage. Par contre, la partie finale, où Virjusse mort devient Frankeur, perdant ainsi son aura, voire sa réalité, est une nouvelle bonne idée, moins absurde finalement, et bien plus noire. Une conclusion ironique et désespérante pour ce bonhomme rejeté par l’histoire. Le dessin de Dumontheuil est ici moins « en courbes » que d’habitude, plus « classique » (mais dans la ligne moderne tout de même). C’est un album intéressant, malgré les longueurs, et dont je vous recommande la lecture. Note réelle 3,5/5.

12/04/2017 (modifier)
Par Superjé
Note: 3/5

Une fois n'est pas coutume (quoique ça m'était déjà arrivé avec Vitesse moderne), et je n'en suis pas fier, mais je n'ai rien compris à l'histoire. Pourtant d'habitude j'aime bien l'absurde...quoique là non plus je n'ai pas détesté, non, je n'ai juste pas compris où l'auteur voulait en venir. J'ai trouvé le point de départ du synopsis assez farfelu, et le développement de l'histoire ne m'a pas vraiment intéressé, mais encore une fois, je me demandais vers quoi l'auteur nous emmenait, quel était son but, son message, ses intentions... Je n'ai pas su répondre à tout ça lorsque j'ai refermé l'album. Le récit se lit juste bien, il y a quelques passages qui portent à sourire, la fin est plutôt réussie, mais le développement ne m'a pas passionné. Sinon, sans être un grand fan, j'aime plutôt bien le dessin de Dumontheil, bien tordu, mais quand même plutôt réalisé. Une lecture finalement assez plate.

11/11/2011 (modifier)
Par Ems
Note: 2/5

Encore un récit de Dumontheuil décevant. Il y a plein de choses intéressantes et des bonnes idées dans ce one shot. Mais malheureusement, ce que je craignais, s'est produit : le récit est décousu, manquant de fil conducteur réel et finissant un peu n'importe comment. Le dessin est agréable et bien mis en couleur. La narration est moyenne, relativement lourde. Les dialogues m'ont paru parfois trop bavards. Cette BD est relativement longue à lire et il faut reconnaitre que je me suis légèrement forcé pour aller au bout. Il n'y aura pas de seconde lecture, la première étant trop décevante par rapport aux attentes.

18/06/2009 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

Au début, j'étais un peu sceptique sur la qualité de l'album. Je trouvais l'idée vraiment farfelue. Puis, j'ai commencé à la trouver pas mal et finalement j'ai adoré cet album. Dumontheuil a très bien exploité son sujet. J'aime la façon dont il montre l'absurdité du monde et l'hypocrisie des gens. SPOILER Le 'rêve' du dernier Simon Virjusse se transformera ainsi en cauchemar. FIN DU SPOILER Il y a tout de même une chose que je n'ai pas aimée. La fin. J'aurais aimé un vrai final qui clôture l'histoire. SPOILER Même si c'est pas mal de voir que Simon est prisonnier d'une situation dont il ne peu plus s'échapper. FIN DU SPOILER

04/03/2009 (modifier)
Par JAMES RED
Note: 3/5
L'avatar du posteur JAMES RED

Quelle serait notre réaction si l’on apprenait que nous allions être le dernier mort de la Grande Guerre ? Voilà le point de départ de ce roman graphique signé Dumontheuil qui narre le sort de Simon Virjusse dernier « sacrifié national » de la guerre 14-18. Comme toujours avec l’auteur de qui a tué l’idiot : on flirte avec l’absurde et le surréalisme. Le Roi cassé c’est l’histoire de la schizophrénie d’un homme qui oscille entre le rôle de lâche et de déserteur qu’il se donne au combat et celui de héros national (dernier mort pour la patrie « tout un symbole ») que le gouvernement essaye de lui attribuer. Dumontheuil lorgne du côté de Tardi, autre grand spécialiste de la Première Guerre mondiale. Son propos est tout aussi sombre : dénonciation de la guerre, rôle trouble des officiers et des politiques, glorification d’un faux héros, réflexion sur la mort et le sens de la vie. Si l’histoire est plutôt originale, je dois, cependant, avouer avoir été moyennement passionné. Le titre de roi cassé n’étant pas, à mon avis, le plus adéquat. En réalité, il n’est que peu question de ce royaume souterrain où règnent les gueules cassées (moins d’une dizaine de pages dans le livre). Le dessin de Dumontheuil ne m’a pas toujours convaincu. La narration souffre parfois de quelques lenteurs (normal sur 96 pages). Malgré ces quelques défauts, cela vaut quand même la peine qu’on se penche sur la vie et la mort de Simon Virjusse.

27/12/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Il y a pas mal de choses que j'aime bien dans cette BD. J'aime bien son idée de départ et son idée d'ensemble. J'aime beaucoup son dessin, enfin surtout en ce qui concerne les décors. Les vues du Paris de 1918 me plaisent vraiment. Cependant, autant d'habitude j'aime l'absurde, autant là j'ai moyennement accroché. En fait, j'ai eu le sentiment qu'après un début engageant, la suite se tasse assez rapidement et est surtout assez tirée en longueur sur les 96 pages de l'album. En outre, le comportement des personnages autour du héros me parait trop artificiel, trop arrangé pour aller dans l'absurde, et par conséquent trop agaçant. Cependant, malgré ces reproches, j'ai plutôt bien apprécié ma lecture. Je suis juste... moyennement convaincu par l'ensemble.

01/11/2007 (modifier)
Par Pacman
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Que peut-on reprocher à cet album ? De ne pas traiter un sujet grave avec gravité? De ne pas fustiger les responsables de cette tuerie ? De ne pas dénoncer, avec le recul, l'absurdité de cette guerre ? Mais Dumontheuil fait tout cela, et à merveille. Ce pauvre Simon ne comprend rien à ce qui lui arrive, un peu comme tous les pauvres gars qu'on envoie au casse-pipe pour défendre des intérêts qui ne sont pas les leurs ou pour des raisons qu'ils ne comprennent pas vraiment. Ici l'auteur passe au crible toutes les raisons qui emmènent à ce genre de situation, étudie les comportements, sans pour autant juger les protagonistes. Et à regarder les choses en face, il y a de quoi devenir fou. Le pauvre Simon en vient à se demander s'il n'aurait pas mieux valu mourir à son heure que de devenir cet espèce de personnage conceptuel, ce soldat inconnu de son vivant. La Der des Ders, quelle rigolade ! Rien n'a vraiment changé depuis... Bravo Monsieur Dumontheuil.

13/02/2007 (modifier)

Premier album que je lis, de Dumontheuil, et, je l’espère, pas mon “préféré”. En effet, si au début j’ai accepté le postulat de départ, loufoque mais pour le moins original, par la suite, je n’ai plus joué le jeu. Trop absurde pour moi, et surtout exploité de façon trop outrancière, trop systématique et caricaturale. Etonnant tous ces auteurs qui représentent la première guerre mondiale de cette façon, à la fois absurde et cynique : Larcenet (“Une aventure rocambolesque de ...” Van Gogh, en l’occurrence), David B. (“La lecture des ruines”), Tardi ( “La Véritable histoire du soldat inconnu” ). Est-ce le sujet, trop grave, trop monstrueux, trop sujet à cinglante critique à l’égard des états-majors, qui fait prendre à ces auteurs le chemin de traverse du fantastique et de l’invraisemblance ? J’ai aussi découvert le style graphique de Dumontheuil, avec cet album, et je dois dire que j’aime assez sa façon de dessiner Paris. C’est déjà ça.

12/02/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Dans cet album, Dumontheuil m'a balancé une invraisemblable histoire d'un poilu de 14-18 à qui on propose de devenir le "dernier mort" de la Grande Guerre, et d'ainsi épargner les vies de tous les autres. Pour un postulat de départ, j'avoue que c'est plutôt accrocheur !... La suite ?... Une fois rentré dans la capitale, chez son père tenancier de bistrot, il est accueilli en héros. Mais il provoquera le rejet d'une population qui supporte mal la culpabilité que ce "sacrifice" leur renvoie. Cet album, c'est un peu le "Voyage au bout de la nuit" de Céline. Le Paris d'entre-deux-guerres ressemble à l'urbanisme d'un Nestor Burma ; et les catacombes ont un relent d'Adèle Blanc-Sec de Tardi. Le dessin de l'auteur est assez dégingandé et fait merveille. Dumontheuil dégage ici une aptitude à faire fleurir l'irréel. Il m'a fait entrer dans un scénario dont certains bons auteurs oseraient à peine en rêver. Petit bémol personnel : il manque juste une sorte de final qui aurait pu être flamboyant. Un final qui aurait assuré à cette oeuvre sa pérennité totale. N'empêche, c'est vraiment bien imaginé et réalisé. Ma cote : 3,5/5.

08/01/2007 (modifier)