Murmure

Note: 2.86/5
(2.86/5 pour 7 avis)

L'histoire symbolique de Murmure, un personnage qui ignore tout de sa propre identité et qui, dans un lieu mystérieux, va chercher à découvrir qui il est.


Auteurs italiens Cimoc Les coups de coeur des internautes

L'histoire symbolique de Murmure, un personnage qui ignore tout de sa propre identité et qui, dans un lieu mystérieux, va chercher à découvrir qui il est. Affublé d'une tache rouge sur le visage, Murmure se réveille sur une île étrange auprès de deux petits personnages joyeux et colorés comme des poupées. Na sachant plus qui il est et pourquoi il est là, il va errer et rencontrer les personnages et lieux qui peuplent cet endroit onirique. Il rencontrera Säfran, le pêcheur de poissons-cerfs, un hôtel abandonné et mystérieux, une présence féminine et réconfortante, un sous-marin menaçant, des visiteurs étrangers à sa recherche... Tout un monde mêlant onirisme et symbolisme et qui va permettre peu à peu de cerner l'identité de Murmure et qui va être pour lui une étape initiatique à la recherche de sa vraie personnalité.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 1989
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Murmure © Casterman 1989
Les notes
Note: 2.86/5
(2.86/5 pour 7 avis)
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01/03/2005 | Ro
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Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
L'avatar du posteur Présence

Vie intérieure - Il s'agit d'une histoire complète et indépendante de toute autre, initialement parue en feuilleton dans un journal indépendant "La dolce vita". Les différents chapitres ont été regroupés en album en 1989. le scénario est de Jerry Kramsky (nom de plume de Fabrizio Ostani), et les dessins de Lorenzo Mattotti. Il s'agit d'un récit de 42 pages de bandes dessinées. Il a été réédité dans "Feux / Murmure". Quelque part sur une grande plaine herbeuse battue par les vents, Murmure se réveille et voit 2 silhouettes au dessus de lui, 2 personnages à la peau bleue et aux formes bizarres qui s'appellent Hanz et Fritz. Ce sont eux qui lui donnent le nom de Murmure à cause de la manière dont il s'exprime. Son visage présente une grande trace rouge, comme une brûlure. Hanz et Fritz se mettent à courir pour aller plus vite qu'un pétrolier qui navigue au loin. Ils croisent le sinistre pêcheur noir qui s'exprime dans un sabir évoquant un mélange de français, de latin et d'allemand. C'est un pêcheur de poissons-cerfs. La nuit arrive, Murmure et ses 2 compagnons se mettent à jouer aux cartes, en utilisant comme mise, les bandes dessinées d'une vieille collection. Dans une interview, Lorenzo Mattotti a précisé le mode conception de l'histoire, ainsi que les intentions des auteurs. Il indique : "J'ai dessiné la nature et placé dans le décor deux petits personnages de gomme. [...] Il s'agit d'un récit découpé en courts chapitres comme autant de rêves. [...] Nous ne savions pas vraiment où nous allions. [...] Il n'était pas question de composer une histoire classique. Chaque fois que la piste d'une aventure se précisait, il nous fallait bifurquer pour aller nulle part. [...] le personnage ne trouve rien, si ce n'est le vide, la solitude, l'attente. C'est un départ permanent." Ainsi prévenu le lecteur sait qu'il s'agit d'une lecture exigeante, dans laquelle il devra s'investir pour interpréter ce qui lui est montré. "Murmure" a été réalisé après "Feux", en intégrant d'autres expériences professionnelles réalisées par Mattotti dans l'entredeux, en particulier des dessins de mode. Effectivement au départ, le lecteur nage dans l'expectative. Murmure s'éveille auprès de diablotins dont il est impossible de connaître la nature, il n'a pas idée de comment il est arrivé là et il n'est pas soumis aux contingences matérielles, si ce n'est le sommeil. En termes d'intrigue, le lecteur est amené à suivre Murmure du début jusqu'à la fin, dans ses déambulations et découvertes, ainsi que dans ses souvenirs très partiels et ses réflexions. Il y a bien une forme clôture au récit. Néanmoins de nombreux événements relèvent du surnaturel ou de la fantasmagorie, comme une image dans un miroir déformant fortement la réalité, ou participant de l'inconscient du personnage. En suivant les pistes données par Mattotti dans son interview, le lecteur peut dans un premier temps se concentrer sur les images, non pas comme une suite participant à une narration, mais pour leur valeur unitaire, détachée du récit. Page après page, le lecteur contemple des visions enchanteresses, oniriques ou sourdement inquiétantes, où la couleur est très présente, mais moins que dans "Feux". Quelques exemples : l'herbe en train d'ondoyer sous le vent en page 1, vu de dos et de loin Murmure se tenant la tête entre les mains en contemplant l'avancée de noirs nuages en page 2, les traits exagérés du visage de Safran en page 3, etc. Certaines images sont plus fortes que d'autres : les poissons-cerfs dans la mer, l'hôtel dans la lumière rougeoyante du soleil couchant, le soleil noir sur la façade de l'hôtel, sous le lierre, etc. Comme dans "Feux", Mattotti réalise plusieurs cases s'apparentant à des œuvres d'art abstraites (ne prenant leur sens que dans le contexte des autres cases), ainsi la forme des nuages contre le ciel, une giclée de blanc sur une surface rouge, une coulée de rouge sur fond noir, etc. Une autre manière d'aborder cet ouvrage est de l'aborder en suivant les conseils de l'auteur : lire un chapitre à la fois, comme autant de voyages différents, sans trop se préoccuper de l'itinéraire complet. Chapitre 1 - le lecteur reste indécis devant le sens des éléments symboliques. Un pétrolier : l'image d'un long voyage maritime, mais il ne s'agit pas d'un voyage d'agrément. Cette impression que le récit est sous le signe de l'utile est confortée par l'image des 2 diablotins qui s'apparentent plutôt à l'insouciance de la jeunesse. Cette lecture opposant monde adulte et vestiges de l'enfance est confortée par Mattotti qui envisage cette œuvre comme son adieu à l'adolescence. Par contre, le symbole qui se cache dans les poissons dotés de bois de cerf reste impénétrable au regard des autres éléments de ce chapitre (et des suivants). Dans le chapitre 2, Murmure pénètre dans une bâtisse évoquant aussi bien une forteresse qu'un foyer, et il fait face à la figure du père, puis à la figure de la mère. Là encore, la mise en situation évoque la position de l'enfance, observer son père avec crainte sans bien comprendre ses activités, éprouver le réconfort prodigué par la mère. Chapitre 3, Murmure est à nouveau confronté aux activités de l'inquiétante figure paternelle, sans réussir à établir un début de communication. Il est possible d'y voir l'opposition adolescente systématique et bornée. Chapitre 4 - Il s'agit certainement du plus poignant car Murmure observe sa mère avec déjà une forme de détachement, en constatant que "elle mettait de l'ordre dans la cuisine comme seule une maman sait le faire". En fin de ce chapitre, il constate que "Il faut avoir couvert une certaine distance pour pouvoir se retourner sans se bercer de l'illusion que l'on peut encore revenir en arrière". Chapitres 5 & 6 : une forme de réalité reprend ses droits. le lecteur découvre des explications prosaïques sur la situation de Murmure, les marques sur son visage, le rôle de sa mère. Mais aussi, Mattotti réalise les pages les plus abstraites et les plus conceptuelles dans ces chapitres. le lecteur de "Feux" pourra retrouver la flamboyance des couleurs, les formes abstraites, et la prise directe avec les éléments primordiaux de la nature (lave, vent, mer, terre). Avec cette histoire, Lorenzo Mattotti ne refait pas "Feux", ne lui donne pas une suite. Par contre, il continue de construire sur la profession de foi que constitue "Feux", quant à l'importance prioritaire de la couleur dans sa façon d'aborder la bande dessinée. Il est possible de parler d'intrigue au travers de ces 6 chapitres, l'évolution progressive d'un personnage au travers d'épreuves de nature psychologique et même psychanalytique. Il est aussi possible d'isoler chaque chapitre comme autant d'unités, évoquant la vie intérieure du personnage, à chaque fois un état d'esprit différent aboutissant à une appréhension du monde différente, à des significations différentes, dont certaines indéchiffrables (les poissons-cerfs, l'avion). Quoi qu'il en soit, il s'agit d'une aventure de lecture peu commune, enchanteresse, vaguement inquiétante, une redécouverte du monde qui nous entoure au travers de cet individu esseulé, rebelle et fragile.

30/04/2024 (modifier)
Par Titanick
Note: 2/5
L'avatar du posteur Titanick

C’est le dessin de la couverture qui m’a attirée. Je n’ai pas été déçue par l’intérieur, les planches sont pleines de poésie, graphiquement j’entends. En revanche, la narration m’a laissée dubitative et je crois que je n’ai pas compris l’histoire, si histoire il y a. L’ensemble est certainement trop onirique pour moi. J’ai cru entrapercevoir, au milieu du volume, une espèce de fil conducteur sur un personnage blessé, grand brûlé, qui serait tellement diminué et contraint physiquement que son esprit vagabonderait au-delà de toutes limites… et puis finalement les dernière pages me laissent perplexe. Donc finalement je ne sais pas et je ne suis pas entrée dans cette rêverie. Reste ce beau dessin.

12/12/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

« Murmure » est un album assez vite lu, car peu de cases et de texte, mais dans lequel il n’est pas facile d’entrer. En effet, le texte de Kramsky est souvent très littéraire – poétique plutôt – et en cela s’accorde à l’histoire, déroulée de manière peu linéaire. C’est assez planant, et j’avoue ne pas avoir tout compris – si ce n’est la recherche de soi-même d’un individu, dans un univers mal défini. La fin est un peu bizarre, avec un retour à la réalité, à un décor presque « normal ». Une fin qui ne livre pas toutes les explications attendues après la lecture de cet album très original. Reste le dessin de Mattoti, lui aussi éloigné du main stream, qui a son charme, qui est adapté aux rêveries de Kramsky, mais que je n’arrive pas à apprécier – question de goût seulement.

02/09/2017 (modifier)
Par Ems
Note: 2/5

Attention OVNI !!! Cette BD a un dessin ultra personnel presque inqualifiable !!! Il est parfois beau, parfois déroutant, un peu de tout en fait.... La galerie permet de se faire une proche idée sur le contenu graphique de ce one shot. Le scénario m'a plus dérangé. Il est onirique, très onirique, trop onirique : il finit même par être incompréhensible. Je n'essaierai pas de fournir une théorie sur le sujet... La curiosité pousse à aller jusqu'à la dernière page. Dans le cas présent la curiosité est bien un vilain défaut car il n'y a pas d'intérêt à aller aussi loin. Je met quand même 2/5 pour l'originalité du dessin qui m'a plu que certains aspects, certaines cases étant très belles à regarder.

26/05/2010 (modifier)
Par cac
Note: 2/5
L'avatar du posteur cac

Un album de Mattotti avec des jolies couleurs. Au niveau de l'histoire, c'est vraiment bizarre, onirique avec ces poupées qui parlent, un univers spécial. On ne sait pas trop si on est dans un rêve du personnage, celui-ci affublé d'une altération de son visage est peut-être en attente d'une opération. Bref on ne sait pas trop si c'est une métaphore et s'il y a un lien avec une réalité, ou un message sur la différence. En fait ça ne m'a pas passionné plus que cela alors j'ai mis 2/5

21/06/2006 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

Bien que ne connaissant pas l'oeuvre de Mattotti, mon avis rejoint de manière assez étrange celui de Ro ci-dessous. Ainsi, la lecture de cet album ne peut laisser indifférent. On peut adorer, on peut détester. Pour ma part, je ne sais trop sur quel pied danser. D'une part je n'aime vraiment pas les expressions des visages des personnages, j'ai un peu de mal avec certaines couleurs... Mais j'aime bien l'aspect pictural de la plupart des planches. Mattotti semble avoir été très inspiré par les mots de Kramsky. Les mots. Bien plus que de scenario, on peut parler de mots, de la beauté du langage écrit par Kramsky, véritable poète sur cet album. Un album onirique, aux accents étranges, souvent assez peu compréhensibles, mais qui nous... murmure une musique enivrante et lénifiante à la fois. Oui, c'est un album assez fascinant.

07/03/2005 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

J'ai toujours des impressions mitigées avec les albums illustrés par Mattotti. A chaque fois, autant le scénario que les dessins me plaisent et me déplaisent en même temps. Le dessin de Mattotti est talentueux mais surtout spécial. Je n'accroche pas toujours à son choix de couleurs, couleurs qui sont pourtant sa marque de fabrique. Et autant je trouve certaines cases trop "symboliques", parfois même trop "naïves", autant certaines autres cases sont superbes de lumière et de profondeur. J'accroche pas trop mais cela vaut indéniablement le coup d'oeil, voire de s'y attarder. Quant au scénario, je craignais du purement onirique et symbolique comme dans d'autres albums illustrés par Mattotti. Mais Kramsky a su mettre juste ce qu'il fallait de concret dans son récit pour qu'il y aie véritablement un fil rouge à suivre et une histoire à comprendre. Le tout reste néanmoins de l'ordre de l'onirique et du symbolique, mais il y a une réelle intrigue, une histoire qui a su m'intéresser et non pas me perdre comme cela m'arrive trop souvent dans ce genre de BD. Les textes sont en outre bons et surtout ne détonne pas vis-à-vis du dessin : aucun ne prend le dessus sur l'autre. Bref, même si le dessin n'a pas totalement ma préférence et même si je n'ai guère compris la fin de cette histoire, je trouve que c'est une BD pas mal qui vaut le coup d'oeil et plus si affinités.

01/03/2005 (modifier)