Les Cités obscures

Note: 4.15/5
(4.15/5 pour 40 avis)

Angoulême 1985 : Alfred de la meilleure BD de l'année pour le tome 2 Will Eisner Awards 2022 : Best U.S. Edition of International Material (pour le tome "L'ombre d'un homme") Un univers tres prenant qui se base sur la narration d'histoires qui se déroulent dans plusieurs cités appartenant à un monde parallele au notre. Un univers complexe qui à donné lieu à de nombreux hors série et dont les lecteurs continuent à tisser la toile par leurs écrits notament sur internet...


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Née de la collaboration de François Schuiten et de Benoît Peeters, la série "Les Cités obscures" est aujourd'hui riche de douze albums, tous publiés en français chez Casterman, et traduits dans la plupart des autres langues européennes. Bien que nourris de références à notre monde, notamment sur le plan architectural, ces différents livres s'inscrivent dans un univers parallèle au nôtre, dont la cohérence s'affirme de plus en plus. Le mot même de Cités obscures dit assez le privilège accordé à la ville. Une formule célèbre, attribuée à l'architecte Luigi Snozzi, n'affirme-t-elle pas hardiment: "Les campagnes pour les chiens et les villes pour les hommes!" La Ville, en tant qu'institution autonome et modèle d'organisation, est le premier fondement des Cités obscures et constitue le principal système de gouvernement, un peu comme cela fut le cas en Italie pendant des siècles. Le phénomène le plus curieux est peut-être ces liens étranges qui unissent certaines des villes de notre monde à des Cités du monde obscur. On ne peut qu'être frappé par exemple par les nombreuses relations entre Bruxelles et Brüsel, Paris et Pâhry, Genève et Genova. N'oublions pas les villes imaginaires que sont Urbicande, Calvani. Il est impossible de vraiment décrire l'"histoire" des cités obscures, il faut pénétrer ce monde pour en prendre la véritable mesure.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Septembre 1983
Statut histoire Une histoire par tome 13 tomes parus

Couverture de la série Les Cités obscures © Casterman 1983
Les notes
Note: 4.15/5
(4.15/5 pour 40 avis)
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06/10/2001 | toce
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Par Jul
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Je n'ai lu que 3 tomes des cités obscures (+ le guide des cités). Mais j'éprouve vraiment une passion et une vraie attirance pour ce monde labyrinthique, froid et éthéré comme un univers parallèle. De plus la lecture de l’excellent guide des cités m'a fait connaitre, de loin, la géographie et l'historique (imaginaire) des autres régions de cet univers (et donc des autres bds), avec également ces passages entre ce monde et le nôtre (ça j'ai adoré). Je me sens donc un peu comme un touriste qui n'a pas encore tout visité: (Je mets les albums dans l'ordre où je les ai lus): - L'enfant penchée : **** . J'ai adoré. Extrêmement poétique, froid et mélancolique. De plus l'incrustation du roman photo est incroyablement bien gérée. C'était risqué comme idée mais ça marche. Les photos sont superbes et ce bâtiment vide au milieu des hauts plateaux de l'Aubrac est vraiment envoutant. Ce peintre qui repeint à sa manière toutes les salles puis qui disparait dans l'angle du mur et qui passe de l'autre côté ... sublime ! Dailleurs je crois reconnaitre la même bâtisse dans laquelle a été tourné la fin du film " C'est arrivé près de chez vous ". - Les murailles de Samaris - **** . Un des 1ers albums et c'est toujours aussi bon et magique. Toujours cette même ambiance vide et désolée d'architectures monumentales perdues en plein désert. Avec ces humains ressemblant plus à des fantômes errants qu'à des personnages de chair et de sang (même les héros). C'est peut-être rebutant pour certains mais moi c'est justement cette ambiance froide et inhumaine qui m'envoute. On est perdu et un peu désorienté, comme dans un rêve. L'histoire est vraiment passionnante et me fait un peu penser au film " Dark city ". Je n'en dis pas plus pour ceux qui ne l'ont pas lu. La tour - **** pour l'univers de cette espèce de tour de Babel sans fin. L'histoire perd un peu en intensité et en mystère au fur et à mesure mais c'est un monde vraiment énigmatique et encore une fois envoutant. J'use un peu toujours des mêmes adjectifs mais je manque un peu de vocabulaire désolé. Des couloirs sans fin, des précipices vertigineux, des zones abandonnées et oubliées, d'autres habitées et foisonnantes de vie (enfin foisonnantes n'exagérons rien nous sommes dans les cités obscures). Par contre les personnages sont à chaque fois assez vides et froids. Ce n'est pas le point fort de cette série. Non le personnage principal c'est vraiment ce monde et ses diverses régions. Les personnages sont comme écrasés et effacés derrière l’immensité de ces architectures. Même les histoires d'amour (pourtant présentes dans chaque tome que j'ai lu) sont assez fades comme vidées de leurs substances. Ce n'est ni sensuel ni sexuel. C'est froid. Comme si des fantômes essayaient de se réchauffer dans ce monde glacé balayé par le vent. Après lecture du 2ème tome " La fièvre d'Urbicande " je fais remonter cet avis que je fais passer de 4 à 5. Car chaque tome que je lis ne me déçoit jamais. Il ajoute à chaque fois un peu plus de profondeur à ce monde unique en son genre. J'ai donc adoré cet album. Peut être un peu plus froid et austère que les autres ( Samaris, la tour , l'enfant penché... ). Le dessin est très rigide tout en lignes droites dans les architectures. Mais cette histoire de forme géométrique qui grandit et fait "plier" en quelque sorte toute une population, qui n'a pas d'autre choix que de s'adapter à cette nouvelle architecture "virale" en constante évolution... Et bien ... c'est fort original ^^. On ne saura pas vraiment le pourquoi du comment mais là réside tout le mystère des cités obscures. Amis cartésiens au revoir ... ( alors que tout ça est dessiné dans un esprit d'architecte assez austère, tout le paradoxe). La magie froide des cités obscures (n'est pas obscure pour rien ...). C'est pourquoi je fais passer ma note de 4 à 5.

22/08/2013 (MAJ le 24/06/2015) (modifier)
Par bb
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Le duo Schuiten/Peeters fonctionne à merveille pour nous offrir ce monde des "Cités obscures". Dans la série, ma bande dessinée préférée reste "La Frontière invisible", même si comme beaucoup j'ai aussi un gros coup de coeur pour "La Fièvre d'Urbicande". "Les Cités obscures" sont un incontournable de la bande dessinée. Je les ai fait découvrir à de nombreuses personnes pour qui la bande dessinée n'évoquait guère plus que Astérix et Tintin, et qui se sont retrouvées fascinées par cette série, et ont (re)découvert la bande dessinée et le plaisir d'en lire, par-delà les incontournables de notre enfance. Par les splendides planches de François Schuiten et le scénario de Benoît Peeters, la série emmène le lecteur dans des villes marquées par des pouvoirs autoritaires, sans pour autant devenir des récits historiques ou des récits "jugeant" les comportements de leurs personnages, parfois même d'une certaine médiocrité de ceux-ci, et tout simplement de leur grande humanité, entre doutes, intérêts personnels et passions, résilience face au pouvoir. Mais le personnage principal reste chacune des cités. La ville comme personnage, c'est là le point fort de cette série, qui décale le regard. Chaque tome nous entraîne dans une des Cités obscures, sans jamais proposer une lecture répétitive. Les personnages sont autant "formatés" par leur métier que par chacune des villes qui sont leur espace de vie. La beauté des planches est mise au service d'un scénario qui ne lasse jamais. Incontournable !

13/04/2014 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Alix

J’adore cet univers crée par Peeters et Schuiten. Tout tourne autour des cités, de leurs mystères, de leur fonctionnement, de leur architecture, de leurs habitants… mais surtout de leur âme… elles sont presque vivantes, et constituent des personnages à part entière. Les histoires sont toujours fascinantes et oniriques, à la limite de la compréhension, ou en tout cas ouvertes aux interprétations personnelles. Il n’y a que le tome « Brüsel » auquel je suis resté un peu hermétique (en attendant une relecture je l’espère plus fructueuse). Les autres m’ont enchanté. Si je ne devais en garder qu’un, ce serait sans doute « La fièvre d'Urbicande », mais le choix serait difficile. Le dessin est absolument sublime, en noir et blanc ou en couleur. Tout y est magnifique : l’architecture des différentes cités (ah, la tour), les personnages, les paysages… Quelle précision, quelle créativité. Un grand bravo aux auteurs. Albums lus : : La fièvre d'Urbicande, Souvenirs de l'éternel présent : L'enfant penchée, La tour, Les murailles de Samaris, La Théorie du Grain de Sable, La route d'Armilia, L'ombre d'un homme, La Frontière Invisible 1 & 2 : Brüsel

11/04/2003 (MAJ le 29/01/2010) (modifier)