La Semaine où je ne suis pas morte

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Juliette, une adolescente de 16 ans qui cherche un sens à donner à sa vie, vit chez sa mère. Intelligente et imaginative, elle supporte mal la compagnie des autres lycéens et a tendance à se replier sur elle-même.


Adolescence Auteurs italiens La BD au féminin Nouveautés BD, comics et manga Suicide

Pourtant, parmi ses petits plaisirs, il y a ces balades en pleine forêt qui lui permettent d'ouvrir ses sens. Un jour, Juliette découvre un jeune homme de son âge qui dessine en pleine nature. Troublée, elle décide d'en savoir plus sur ce garçon qui est dans le même lycée qu'elle. Juliette s'ouvre alors peu à peu aux autres et retrouve le goût de vivre...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Septembre 2025
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Semaine où je ne suis pas morte © Dargaud 2025
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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21/09/2025 | Deretaline
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L'avatar du posteur Deretaline

L'adolescence, tout le monde est passé par là, tout le monde le sait, ce n'est pas un moment agréable. Plus tout à fait des enfants, pas vraiment des adultes, perdus dans le chaos des émotions et des hormones qui s'ajustent, les rôles et comportements sociaux exacerbés, souvent cruels même, les peurs face à l'avenir, … Bref, un moment complexe qui ne touche pas tout le monde de la même façon mais qui a bien souvent tendance à laisser des marques. Alors, si on joint à ça d'autres problèmes comme la dépression, l'isolement et le harcèlement, on se retrouve avec un cocktail proprement explosif. Comme vous vous en doutez, avec un titre et un résumé pareils, il est question ici du désespoir d'un individu et de la peur du passage à l'acte, du moment où la personne en aura eu assez et décidera de mettre fin à sa vie. Juliette a 16 ans, se sent perdue, craint pour son avenir, pour l'avenir de la planète et de l'humanité, voit ses paires comme des cadavres animés, préfère les voir comme ça car au moins ainsi elle les trouve beaux, n'arrive pas à communiquer ou à se sentir véritablement proche des autres, fuit le regard des autres même, et Juliette pense quelque fois à la mort elle-même. En un mot comme en cent : Juliette est salement dépressive mais n'arrive pas à suffisamment bien s'exprimer ou écouter pour créer et maintenir les liens sociaux qui lui manquent tant. Alors, quand un beau jour, par hasard, elle fait la rencontre d'un de ses camarades de lycée qui semble pleinement la voir, la comprendre, Juliette semble enfin commencer à remonter la pente. C'est un album qui est beau. Visuellement, déjà, car le dessin de Sara del Giudice a su pleinement me toucher, résonner avec moi. Ce petit style crayonné collant parfaitement avec la thématique du dessin présente tout du long, ces jolies touches d'orange et de rouge pour représenter le sang (tant comme symbole du vivant, sur les joues et le bout des doigts, que comme symbole de la mort lors du point d'orgue de l'intrigue), cette jolie métaphore animalière qui suit l'héroïne tout du long, … Oui, il n'y a pas à dire, visuellement l'album est charmant. Dans le fond, aussi, l'album est juste. Je ne suis pas pleinement fan de certaines tournures de phrases maladroites, où les mots ne m'ont pas semblé aussi bien trouvés que ce qu'ils auraient pu être, sans doute privilégiés pour imiter un phrasé adolescent, mais je reconnais tout de même au texte d'avoir bien compris l'un des fonds importants de la pensée dépressive, particulièrement chez l'adolescent-e : ce petit côté nombriliste. Je parle en connaissance de cause, mais, bien souvent, perdues dans leurs pensées négatives, isolées et seules, les personnes dépressives finissent par faire tourner toutes leurs pensées autour d'elles-mêmes. La narration quasi-constante de Juliette, toutes ses ouvertures dans son imaginaire que la mise en scène nous offre, ces explosions de couleurs pour nous retransmettre ses émotions, son ton qui se montre parfois un peu supérieur, la révélation de certaines de ses blessures passées, … tout l'album tourne autour d'elle. Même si j'ai trouvé l'écriture quelque fois maladroite je reconnais tout de même que le fond, lui, est intéressant, que le sujet a bien été compris. Et puis, je suis dure, même si de manière générale le texte ne m'a pas paru aussi bon que ce que j'aurais souhaité, j'admets tout de même que certaines répliques sont joliment dites. La fin, tout particulièrement, m'a semblé juste (attention spoiler). Ce petit rien pour les autres qui a des conséquences désastreuses sur la psyché de la protagoniste, ce sentiment désespérant qui engloutit soudainement Juliette, ce côté très juste dans le fait qu'un seul évènement, aussi insignifiant puisse-t-il être, peut déclencher ou stopper un passage à l'acte. Un album intéressant. Pas parfait mais juste, joliment illustré et pratique pour aborder le sujet auprès de jeunes concerné-e-s.

21/09/2025 (modifier)