Versatile

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Petite Célimène est partie en guerre... Était chiffonnière et finira reine !


Ecole Emile Cohl La BD au féminin La BD, une histoire de famille

Versatile est un monde, inspiré du XVIIIe siècle européen, dans lequel le rang social des habitants est déterminé par le nombre de piastres qu’ils possèdent. Monnaie universelle, elle reflète la réputation de chacun, se perd ou s’acquiert selon que votre popularité augmente ou diminue. Dans les bas-fonds de la ville, la jeune Célimène, chiffonnière à la volonté inflexible, se lance dans « La Course aux honneurs », une aventure risquée, pleine de ruses et de sacrifices, pour s’élever au plus haut rang de la société.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 26 Mars 2025
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Versatile © Casterman 2025
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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03/04/2025 | Cacal69
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Le dessin de Clothilde Chauvin est intéressant. Un trait moderne et léger au rendu plaisant. Je note juste un peu d’irrégularité (et un rendu un peu moins soigné sur certaines cases vers la fin). Je n’ai pas non plus accroché au visage de profile de Célimène, surtout son nez, comme atrophié. Mais pour le reste, dessin et colorisation sont plutôt sympas. Le texte est assez littéraire parfois, jusqu’au jeu de mot final qui semble avoir été amené dès le départ et le choix du prénom de l’héroïne. En tout cas les dialogues s’insèrent très bien dans cette vision de la cour de Versailles au XVIIIème siècle (un peu comme avait pu le faire sur un autre registre le très bon film « Ridicule »). Le fait de nommer la cour et le royaume Versatile joue habilement sur le double sens, en sus du mot détourné, cela donne aussi une clé de lecture : quoi de plus mouvant que la réputation à la cour ? C’est dans cet univers que nous suivons Célimène, qui cherche à tout prix – mais vraiment à tout prix ! (Les scrupules ne l’étouffent pas) – à gravir l’échelle sociale le plus vite et le plus haut possible. Obnubilée par cet objectif, elle en oublie de réellement vivre, et refuse de sacrifier cette ascension sociale sur l’autel de l’amitié, de l’amour. Le final assez ironique est cruel, car elle a côtoyé très tôt celui qui aurait pu la contenter dans tous les domaines, mais sa fierté mal placée l’empêche de le voir – c’est-à-dire d’admettre qu’elle s’est trompée, et que la « réussite » d’une vie pouvait être obtenue sans accumuler des « piastres » (la monnaie qui étalonne à Versatile la position de chacun). Un petit conte cruel bien scandé par « l’horloge de la réussite » introduisant chaque chapitre, dont on devine d’emblée que, à l’instar des montres, une fois votre heure passée, la suivante recommence un nouveau cycle : la chute est si près du sommet… Une petite lecture sympathique et recommandable.

24/06/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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C'est la première BD des sœurs Chauvin, Hosanna au scénario et Clotilde au dessin et à la couleur. Le résultat est très bon. Hosanna a transporté la cour de Versailles dans le royaume imaginaire de Versatile, et celui-ci porte très bien son nom. Un royaume qui a une particularité, on peut gravir les échelons sociales suivant les actions réalisées (ou non réalisées), des piastres (la monnaie royale) tombent alors automatiquement dans une bourse et on peut voir où l'on se situe grâce à une sorte de montre à gousset (voir la deuxième image de la galerie), l'aiguille pointe sur la position sociale du moment. Une aiguille qui peut tout aussi bien grimper, que descendre. On va suivre le parcours de Célimène, elle est née chiffonnière et veut devenir reine. Pour monter les échelons, il n'y a pas 36 façons de le faire, soit on travaille dur et on est méritant, soit on écrase la concurrence et tous les coups sont permis. Célimène va choisir la deuxième option, et ce choix aurait dû me la rendre antipathique, car évidemment elle sera garce, mais elle a aussi un côté désespéré qui m'a touché. Un personnage complexe qui sera amené, le long de son ascension sociale, à côtoyer son contraire, Dorval. Un duo que tout oppose, deux visions différentes de la vie et de l'amour. Un rythme soutenu, des personnages fouillés, l'esprit XVIIIe siècle est bien rendu et le récit tient en haleine. La morale sera-t-elle sauve ? Je vous laisse le découvrir, mais vous aurez un peu votre mot à dire. Le dessin de Clotilde est racé, il me plaît beaucoup, je lui trouve un charme fou et une texture singulière qui dégage de l'émotion. Les couleurs sont superbes. J'en redemande. Un duo d'autrices que je vais suivre. Coup de cœur.

03/04/2025 (modifier)