L'Envers du divan ! - Dans la vie de ma psy
MAIS À QUOI PENSE-T-ELLE QUAND JE LUI PARLE ? Dans cette BD, Delphine Py, vraie psy dans la vie, vous fait entrer dans son cabinet.
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Découvrez son quotidien et celui de ses patients, personnages hauts en couleurs ! Léa et ses troubles du comportement alimentaires, Carole une mère en plein burn out parental, Léon un enfant avec un trouble oppositionnel, Jean et sa dépression… À travers leurs questionnements et leurs difficultés mais aussi leurs progrès, suivez l’évolution de tous ces personnages, au fur et à mesure de leurs séances. Addictions, angoisses, troubles obsessionels, hyperactivité… Delphine Py est psychologue spécialisée en thérapies cognitives et comportementales. Elle s’est également faite connaître sur les réseaux sociaux où elle oeuvre pour dédramatiser les sujets de santé mentale et rendre la psychologie accessible à tous. Elle est déjà l’autrice du Guide de ta santé mentale.Juliette Mercier, alias @stomiebusy, est illustratrice. Elle est l’autrice des bandes dessinées Ma Crohn de vie et #coupleparfait... ou pas ! chez Leduc Graphic. À travers toute une galerie de portraits amusants et intéressants, apprenez en plus sur les troubles psychologiques et leurs mécanismes.
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Date de parution | 24 Janvier 2024 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis
Précontemplation, contemplation, détermination, action, maintien, chute ou rechute - Ce tome correspond à une présentation de la vie de psychothérapeute par une praticienne, ne nécessitant aucune connaissance préalable, ni d’être allé consulter un psy. Sa première parution date de 2024. Il a été réalisé par Delphine Py, psychologue spécialisée en thérapies cognitives et comportementales, pour le scénario, et par Juliette Mercier pour les dessins et les couleurs. Il compte cent-cinquante-cinq pages de bande dessinée. Delphine Py a ouvert sa porte, comme si elle s’apprêtait à faire entre le lecteur dans son cabinet. Elle se présente : psychologue passionnée qui en a un peu marre des clichés et qui a décidé de dévoiler l’envers du divan. Alors, si en ouvrant ce livre il s’attend à voir des personnes à tendance sadique avec des entonnoirs sur la tête, des camisoles et blouses blanches, il risque d’être déçu, mais il saura enfin ce que c’est vraiment de consulter. Elle évoque le psy comme on se l’imagine, un cinquantenaire confortablement calé dans son fauteuil, indiquant que tout est la faute de la mère du patient, ça fera trois cent cinquante euros. Quelques qualificatifs : s’en fiche de son patient, n’a aucun problème ni trouble psy, barbant, régule parfaitement ses émotions, analyse tout tout le temps, ne pense qu’à l’argent, soigne forcément des fous, écoute à moitié, est un parent parfait. Une psy dans la réalité : concernée et compatissante, impatiente et observatrice, TDAH, émotive, imparfaite/humaine, très bavarde, parfois débordée avec ses enfants, marrante (un peu ?). Delphine Py se trouve dans sa salle d’attente et elle propose de commencer par le début, le triangle des Bermudes du patient : la salle d’attente. Les fauteuils sont confortables, même si, bien sûr, elle n’est jamais en retard ! Il y a des magazines, vive les derniers potins des stars ! Elle met à disposition des livres de psycho qui peuvent être empruntés par les patients et, souvent, eux lui laissent les leurs pour les autres. Elle a aussi des jeux pour occuper les enfants. Et, parfois, les plus grands. Et pour attirer encore plus de marins… Heu, de patients, elle met même de la musique. Dans la salle d’attente d’un psy, il y a plusieurs types de patients : celui qui n’assume pas. Celui qui est impatient. Celui qui est toujours à l’heure. Celui qui ne déconnecte pas. Celui qui se planque. Ou celui qui n’est pas venu. L’antre de la psy : on continue la visite avec son bureau, elle adore la jouer Valérie Damidot. Avec un bureau qui ne sert à rien car elle consulte toujours dans son fauteuil. Le fauteuil de la psy : il doit être hyper confortable, car elle y est assise plusieurs heures par jour. Le canapé des patients : avec la fameuse et indispensable boîte à mouchoirs, première cause de son découvert bancaire. La boîte à bidouilles : pleine de fidgets, d’antistress, de trucs à tripoter qui aident à parler, à focaliser son attention, à se détendre. Ils servent d’exutoire aux tensions ou à l’envie de bouger. Ici, les patients se confient, pleurent bien sûr, mais rient également et, surtout, apprennent à se connaître et à trouver des stratégies pour aller mieux. Là encore les patients sont tous différents. Le texte de la quatrième de couverture s’avère très explicite : Delphine Py, vraie psy dans la vie, fait entrer le lecteur dans son cabinet, pour découvrir son quotidien et celui de ses patients. C’est très exactement ce qui attend le lecteur : il est accueilli par la psy sur le pas de la porte de son cabinet. Puis elle évoque un psy comme on l’imagine, et comment elle se présente dans la réalité. Les dessins s’inscrivent dans un registre simplifié, agréables à l’œil, avec une petite touche caricaturale dans les expressions de visage, des yeux plus grands que la normale. Les cases sont dépourvues de bordure, avec une l’alternance de fond sous forme de camaïeu, et de fond vide et blanc. Dans le même temps, chaque séquence, chaque dessin comporte des accessoires spécifiques. Cela commence avec le modèle de fauteuil du psy comme on l’imagine, puis celui de Delphine, tous deux étant différents reflétant leur personnalité. Puis viennent les fauteuils de la salle d’attente, à nouveau d’un modèle différent et les fauteuils pour les enfants. Au fil des séquences, le lecteur apprécie cette forme d’aménagement fait sur mesure pour chaque endroit, chaque patient, avec des accessoires divers et variés : un cactus en pot, des tables basses, un canapé, des bureaux, un lavabo avec son meuble, une table à repasser, une table de salle à manger, un boulier, un banc dans un jardin public, des ordinateurs portables, une machine à café, des étagères, une baignoire, des déguisements, et même un dinosaure pour le plaisir. Le lecteur suit donc bien volontiers cette gentille psy qui lui montre son cabinet, qui lui présente quelques patients, sympathiques également, des individus très banals, un monsieur, une dame, un adolescent. La mise en couleurs montre plusieurs origines géographiques pour les personnages, sans qu’il soit possible de les nommer. Vient le moment d’établir la distinction entre psychologue, psychiatre, psychothérapeute, psychanalyste, psychopraticien, à l’aide d’un tableau à deux entrées, évoquant pour chacun leur titre, leurs études, le diplôme reconnu ou non par l’État, le remboursement des séances, la possibilité de prescriptions de médicaments et d’arrêt de travail. Il s’agit d’une page qui fonctionne sur la base de cellules de texte avec juste une minuscule illustration pour qualification. Deux pages plus loin, le lecteur découvre un portrait en pied en une unique illustration en pleine page : il fait la connaissance de Mick et de son starter pack, c’est-à-dire une présentation en deux phrases par lui-même et la liste de ses symptômes. En l’occurrence : masque sur le visage, déteste aller aux WC ; mains abîmées, propreté, est un grand fan de la série Monk, routine, dit regretter la belle époque du confinement, chiffre rassurant (le 5), gel hydroalcoolique, aime les parfums bon marché odeur javel, répétition de gestes et de phrases, danger, besoin de tout contrôler. Par la suite, le lecteur découvre également les starter packs d’Axel (adolescent fumant du cannabis), de Carole (jeune mère surmenée), de Léon (enfant hyperactif), Ella (jeune femme affligée d’une timidité maladive), Jean (quasi dépressif). Les uns et les autres vont revenir au fil des séquences, sans systématisme, pour évoquer les difficultés qu’ils rencontrent, la nature de la thérapie que la psy va mettre en œuvre. Bien sûr, les personnages papotent beaucoup, essentiellement sous la forme d’échanges avec leur thérapeute, et cette dernière effectue des commentaires, et fournit des explications. Il s’agit d’un ouvrage didactique, qui aborde la consultation chez la psy sous plusieurs facettes, par le biais de mises en situation, les clients avec leur starter pack personnel. Après la présentation de son cabinet et des différents thérapeutes, l’autrice développe le cas de Mick : il a des obsessions de contamination et de responsabilité. Elle évoque les aspects de son comportement qui sortent de l’ordinaire. Elle s’en tient à ces éléments comportementaux, sans s’aventurer sur le terrain de la psychanalyse. Puis vient le cas d’Axel. L’autrice s’abstient de tout jugement de valeur, mettant en lumière en quoi le comportement de l’un ou de l’autre induit un problème. Elle a alors recours à une roue sur laquelle sont listés les cinq stades du changement : 1 précontemplation, 2 contemplation, 3 détermination (ou préparation), 4 action, 5 maintien, sans oublier le risque de chute ou de rechute. À nouveau, en fonction de la phase de l’exposé, le dosage de cases et de cellules de texte varie, et la roue constitue une forme de diagramme ou de schéma. Delphine Py utilise à plusieurs reprises des schémas, des diagrammes pour expliquer au patient, et donc au lecteur, comme fonctionne un cycle de type cercle vicieux, des tableaux également pour lister des comportements ou des réactions en notant les heures, l’activité, l’humeur, ou encore une matrice avec Urgent/Pas urgent et Important/Pas important. Le lecteur ressent ces moments comme une explication simple et pragmatique, l’utilisation d’un outil vulgarisateur, et en même temps une visualisation dont le patient va pouvoir se servir, entre auto-diagnostic, et fiche de suivi de progrès. Ainsi, sans donner de leçon, elle aborde différentes facettes de la thérapie : la différence entre motivation et décision, les stratégies pour créer l’alliance entre psy et patient, les larmes, les hésitations à prendre la décision de consulter, les cercles vicieux en particulier d’évitement, le cycle de la dépression, la nature de la compassion, l’activation comportementale, les patients qui lui posent des lapins, la pleine conscience, la cohérence cardiaque, le stress, les freins au changement, la petite déprime de l’hiver, la charge mentale, les théories comportementales et cognitives, le changement de point de vue, etc. Le lecteur se rend compte qu’il suit la psychothérapeute dans la démarche avec différents clients, sans jugement, sans caricature, sans baguette magique. Il se dit que ce n’est pas si difficile que ça, et en même temps il perçoit bien qu’il serait incapable de mettre en œuvre ces outils sans pratique, sans recul, sans formation. Le titre promet de voir l’envers du décor d’un cabinet de consultation de psychothérapeute, de suivre une psy dans sa vie de tous les jours. La narration visuelle est très agréable, volontairement tout public, sans jugement de valeur sur les patients. Elle fonctionne sur la base d’échanges verbaux, laissant parfois plus de place aux cellules de texte, plus forcément de la bande dessinée, mais pas un exposé académique. L’autrice aborde son métier sous différentes facettes, très matérielles, également personnelles (elle n’est pas parfaite). Elle évoque une demi-douzaine de situations de patients, avec la mise en scène des techniques qu’elle utilise. Le lecteur voit comment elle écoute, comment elle catalyse les différentes étapes du changement, à chaque fois avec la participation du patient. Le lecteur éprouve la sensation d’accompagner la thérapeute dans sa journée de travail, tout assimilant des grandes notions sur la pratique psy, en voyant la mise en œuvre d’outils et de techniques thérapeutiques simples. Les promesses contenues dans le titre sont tenues avec simplicité, naturelle et avec une grande bienveillance.
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