Le Bateau-usine - Shinyaku Kanikôsen

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Adaptation libre et transposée dans un cadre de science fiction du Bateau-usine, roman contestataire japonais de Takiji Kobayashi datant de 1929.


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Une fois de plus, le bateau-usine part en quête de nourriture. Une fois de plus, l'angoisse étreint la population de marins devant embarquer pour une campagne de plusieurs mois sous l'autorité d'un capitaine sadique et cruel. Ils savent tous que tous ne reviendront pas, dévorés par une créature aquatique mutante, ou succombant sous les coups de fouet du capitaine. Mais dans ce futur post-apocalyptique, où l'eau a disparu, où les bateaux voguent dans les airs, où les crabes et les pingouins font la taille d'un éléphant, peu de choix s'offrent aux marins. Sinon peut-être celui de mener une révolution à bord !

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 08 Septembre 2023
Statut histoire Série en cours (prévue en 5 tomes) 4 tomes parus
Dernière parution : Moins d'un an

Couverture de la série Le Bateau-usine - Shinyaku Kanikôsen © Vega 2023
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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13/09/2023 | Ro
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Par Ro
Note: 3/5
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Le Bateau-usine est un roman prolétarien datant de 1929 et écrit par Takiji Kobayashi. Il raconte le calvaire de pauvres employés d'un bateau de pêche japonais confrontés à des patrons abusifs et capitalistes, et qui n'ont plus que la révolte comme seule échappatoire. Ce roman est célèbre au Japon et a déjà fait l'objet d'une adaptation assez rigoureuse. Dans cette nouvelle série manga, l'auteur a fait le choix de transposer très librement ce récit dans un cadre de science-fiction plus ou moins post-apocalyptique, les mers du nord du Japon étant remplacées par une planète dont les océans se sont évaporés et où les navires évoluent dans les courants de vapeur aériennes, pêchant des créatures marines monstrueuses et mutantes. Dans ce monde, deux nations se font la guerre et rivalisent sur le plan économique et en particulier de la pêche, l'une purement capitaliste et l'autre a priori communiste, alter ego du Japon et de la Russie du roman original. Les marins des gigantesques navires de pêche sont des déclassés, des ouvriers sans le sou, des orphelins vendus ou encore des condamnés de droit commun. Ils sont à la merci des maitres du bord et en particulier de la cruelle contremaitresse qui prend un plaisir sadique à les humilier, torturer voire les exécuter sans autre forme de procès. Le héros subit cela depuis trop longtemps et a juré de survivre jusqu'à pouvoir enfin s'extraire de cet enfer. Graphiquement, Shinjirô fait du bon boulot, avec un trait très maîtrisé et des planches soignées. Les quelques décors, quand il y en a, sont réussis même si je n'ai toujours pas bien compris si le bateau-usine volait ou évoluait au sol. Les créatures mutantes sont elles aussi réussies même si là encore on ne les voit pas toujours très clairement. Le dessin se focalise avant tout sur les personnages et c'est une réussite. Je trouve toutefois que l'affreuse contremaitresse est très caricaturale avec son physique de Lolita-SS qu'on croirait issue d'une version manga d'un film de nazisploitation. Au niveau du récit, difficile là aussi de faire plus caricatural dans la dénonciation des abus de l'ultra-capitalisme et de la violence qu'il engendre. Les ouvriers de ce fameux bateau-usine sont de purs esclaves, soumis et susceptibles d'être aussi bien torturés qu'envoyés à la mort par les chefs de bord. La contremaitresse est une pure sadique, prenant plaisir à faire le mal et à faire souffrir ces fameux ouvriers. Et ces derniers en rajoutent en se montant les uns contre les autres, s'humiliant et s'agressant mutuellement dans une ambiance de haine et de violence généralisée. Un enfer, mais un enfer un peu trop poussé et artificiel pour être crédible. Pour autant, il y a une certaine fascination à découvrir cet univers terrible et sa transposition du combat prolétarien, sorte de manifeste communiste post-apocalyptique. Et comme le récit est bien mené et rythmé, on le lit avec intérêt et l'envie de savoir où il va nous mener.

13/09/2023 (modifier)