Planète football

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Quand le football influence les relations internationales.


Bichromie Documentaires Football Séries avec un unique avis Sport

Si le football est bien parti à la conquête du monde, c’est de façon pacifique, en tant que puissance douce, désirée par les peuples conquis. S’il y eut beaucoup d’empires, aucun n’a été si étendu. À la fois géopoliticien et passionné de football, Pascal Boniface revient sur l’histoire de ce sport devenu empire et livre des anecdotes et ses analyses. Passionnant… que l’on soit amateur ou pas de football !

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Mai 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Planète football © Steinkis 2018
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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11/05/2023 | Noirdésir
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S’il y a bien plusieurs planches de pure BD, la plupart du temps celle-ci est réduite à la portion congrue, pour illustrer les propos de Pascal Boniface, chercheur spécialiste des relations internationales qui a pas mal écrit sur le sport. C’est donc un essai qui s’attache au football en tant que sujet et acteur des relations internationales, au travers de très courts chapitres reprenant exemples célèbres, le tout ponctué de citations assez diverses. Et ce depuis la création de ce sport jusqu’à nos jours (l’album a été publié à l’occasion de la Coupe du monde de 2018). Disons que ça se laisse lire, y compris par quelqu’un qui ne connaitrait pas grand-chose de l’histoire, voire des règles du foot (ou qui ne s’y intéresserait pas plus que ça). Mais si beaucoup de ces petits chapitres sont intéressants (certains relèvent de l’anecdote, et Boniface, à la suite de certaines citations, accorde souvent plus d’importance réelle au foot et à ses acteurs qu’il ne le devrait dans les relations internationales), j’ai eu l’impression à les lire d’une accumulation de petits faits qui ne font pas forcément sens. Un peu fourre-tout et pas assez développées, ces petites notes me laissent sur ma faim. De plus, je trouve que Boniface pèche par excès d’optimisme. En surévaluant le rôle, le pouvoir du foot. Mais aussi en éludant certains sujets qui auraient tout aussi bien pu et dû être intégrés à son étude. Qu’il n’évoque pas le phénomène des hooligans passe encore (encore que le racisme brièvement évoqué ne soit pas non plus liés aux relations internationales), mais le rôle de l’UEFA et surtout de la FIFA dans la marchandisation du foot, son exploitation économique éhontée (les super profits de ces organisations étant défiscalisées), la complaisance de la FIFA vis-à-vis des dictatures auraient pu être mieux précisés (certes, l’organisation de coupes du monde dans des dictatures est évoqué, mais rapidement, sans citer Havelange, pas trop critique vis-à-vis des dictatures, et précurseur de l’affairisme, de la corruption, poursuivie ensuite par Blatter, là non plus ces affaires ne sont pas évoquées). Certaines remarques sont malvenues je trouve. Par exemple concernant le demi finale France-Allemagne de la coupe du monde 1982. Si comme beaucoup de ceux qui l'ont vu à l'époque - et après, j'ai été scandalisé par l'agression du gardien allemand contre un joueur français, et de l'erreur d'arbitrage, je ne vois pas comme Boniface en quoi l'Allemagne a "montré sa face sombre". En quoi un homme, fut-il débile, dangereux, manquant de fair-play, est-il représentant de plusieurs millions de personnes ? Il y a là une généralisation étonnante de la part de quelqu'un qui se prétend scientifique. Bref, un sujet qui aurait pu être mieux développé, plus percutant, qui reste à la surface des choses et qui élude ce qui fâche je trouve. Quant à la partie proprement BD, le dessin de David Lopez est simple et efficace, utilise une bichromie sympathique. Mais cette partie de l’album est secondaire. Note réelle 2,5/5.

11/05/2023 (modifier)