Dernier week-end de janvier

Note: 3.17/5
(3.17/5 pour 6 avis)

Denis Choupin, dessinateur reconnu de la série Opération Hitler, arrive à Angoulême pour le traditionnel Festival International de la Bande Dessinée


Gobelins, l'École de l'Image Nouvelle Aquitaine Profession : bédéiste

Entre séances de dédicaces, repas sur le pouce et vieux copains croisés en coup de vent, cette édition ne semble pas vraiment devoir sortir du lot jusqu'à ce qu'il fasse la connaissance de Vanessa, l'épouse d'un collectionneur de BD. Sur les quelques jours du festival, cette rencontre va bouleverser leurs deux vies, jusque-là sans histoire.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 31 Août 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Dernier week-end de janvier © Casterman 2022
Les notes
Note: 3.17/5
(3.17/5 pour 6 avis)
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07/09/2022 | Hervé
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Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Je suis assez client de Bastien Vives, qui sait m'intéresser à ses histoires et dont j'apprécie le trait. Cette BD ne fait pas exception et je vois qu'elle a une certaine polarisation des avis, ce que je comprends après l'avoir lu. Bastien Vives divise pas mal les critiques. Pour ma part, j'ai été client de cette BD qui présente le trait habituel de l'auteur dans un enrobage de nuances de gris. Il en ressort quelque chose d'assez sobre, ou le mouvement importe plus que la précision. Les décors, les détails s'oublient pour se concentrer sur ce qui importe : les humains, leurs attitudes et leurs comportements. C'est parce que Bastien Vives aime travailler sur le silence, les non-dits et les moments où ce qui se joue est dans l'expression. Il accentue pas mal cet aspect dans son récit et dans son œuvre au global, ses histoires étant assez souvent concentrées sur le mouvement. L'histoire peut ne pas plaire, mais pour ma part je trouve qu'elle fonctionne. Elle a des gouts de regrets, d'envies fugaces dans un moment unique. Le festival d'Angoulême est bien présent dans le récit, ce mélange de lecteurs de tout genre (que Bastien Vives ne se prive pas de saisir dans toutes leurs nuances parfois très drôles) et d'auteurs blasés, fatigués, malade ou au contraire enthousiaste, ravi et dynamique. J'ai trouvé que ça respirait les anecdotes réelles (d'autant que j'ai reconnu des lieux que j'ai moi-même vu), et c'est déjà une bonne ambiance qui s'installe. Sur la question de la relation, je dois dire que je l'ai trouvé fonctionnel : sans trop savoir pourquoi et même sans réellement comprendre comment c'est possible, j'y ai cru à cette relation qui émerge progressivement et se concrétise dans le foutoir qu'est ce festival où tout est compliqué, envahi de monde et sans temps disponible. Après je suis conscient des quelques défauts de l'œuvre et de ce qui peut rebuter des personnes, mais je trouve que ça marche. En plus j'ai l'impression de voir dans l'opposition entre le mari et le dessinateur une opposition entre deux personnes qui représentent deux façon d'être, comme si Marc était un double négatif de l'auteur. Sa volonté d'écrire des histoires mais de ne jamais avoir eu le temps, même dans le dessin qui oppose les visages par son traitement. Je ne sais pas trop comment, mais j'ai la sensation d'y voir un commentaire sur la vie du dessinateur, comme une mise en perspective. Pour ma part, une belle découverte !

02/11/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 J'ai un peu hésité à mettre 3 étoiles, mais au final je mets 2 parce que bof est plus proche de mon état d'esprit face à cet album. J'ai aimé les parties sur le petit monde du festival d'Angoulême qui semble très vrai. Si le récit portait sur l'ennui d'un auteur durant le festival, ça aurait pu m'intéresser sauf que Vivès colle une histoire d'amour adultère qui m'a ennuyé et même agacé. Dès la première scène de la belle femme que notre auteur va finir par taper, j'ai trouvé que leur relation sonnait faux, était forcée et superficielle. Rien ne m'a semblé crédible (alors que tout le reste semblait si réel) et leur histoire d'amour ne m'a pas du tout intéressé parce que je comprends même pas pourquoi la femme voudrait se taper un auteur à l'allure banale. J'imagine qu'il faut prendre ça comme un fantasme, une revanche pour tous les pauvres auteurs qui ont un jour croisé un fan plus beau et riche qu'eux et qui avait en prime une superbe femme. Perso, ça ne m'intéresse pas trop. Heureusement que la narration est fluide, l'album se lit sans problème. Sinon, je ne suis toujours pas fan du trait de Vivès même si je reconnais qu'il a le sens de la mise en scène. La tête du mari riche cocu (on dirait le fils caché de Largo dessiné par un sous-Jean Graton) est tout de même moche je trouve.

22/06/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

Je me retrouve complètement dans l’avis de Ro. Vivès ne m’a pas emporté avec cette histoire d’adultère façon parenthèse enchantée. Je n’ai jamais cru aux personnages, pire ils m’ont énervé !! L’auteur a du talent pour rendre une histoire fluide mais mauvaise pioche pour moi sur ce coup là, je n’y ai descellé aucune poésie ou moment de grâce.

20/03/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Un album qui m'aura ennuyé tout du long et dont je ne me serai jamais senti proche des personnages. On y suit un dessinateur de BD un peu désabusé, qui vient participer au festival d'Angoulême fatigué et sans passion. Là, il croise une femme qu'il trouve belle et aura l'occasion de s'accrocher à elle car son mari est fan de BD et apprécie l'occasion de cotoyer cet auteur. Le mari est beau et riche, une sorte de mélange entre Largo Winch et Michel Vaillant. L'auteur de BD est un vieux moustachu un peu rabougri. Et contre toute attente, la belle femme se fait séduire par le dessinateur et ils vivent tout deux 24 heures d'adultère, oubliant l'un et l'autre leurs familles respectives. Je n'y ai pas cru un instant. Qu'est-ce qui peut bien attirer une belle femme, mère d'un enfant depuis à peine 4 ans et qui a visiblement une vie bien remplie, vers un type morne qui se contente de s'accrocher à elle et de l'emmener dans une soirée d'adolescents ? D'autant plus que de manière générale, tous les récits qui traitent de l'infidélité me rebutent et m'emmerdent. Il n'est rien ressorti d'intéressant à mes yeux dans cet album, ni le dessin de Bastien Vivès que je n'ai jamais vraiment aimé (je parle du dessin, je ne connais pas l'homme), ni rien dans l'histoire du début à sa fin. Seules la fluidité de la lecture et la clarté narrative, ainsi qu'une certaine curiosité de voir où l'auteur voulait en venir, m'ont maintenu en éveil, mais une fois la dernière page atteinte, j'ai refermé l'album sur un bof sincère.

12/02/2023 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur iannick

Vraiment un bel album ce « dernier week-end de Janvier » ! Tout en finesse, en subtilité, en délicatesse et également en sensualité ! Pourtant, l’auteur, Bastien Vivès, n’a rien inventé de neuf dans ce récit puisqu’il s’agit d’une énième variation sur le thème de l’amour. Seules originalités de cette histoire : ça se passe pendant le festival de bandes dessinées d’Angoulème où on peut y reconnaitre facilement de nombreux lieux, sentir l’atmosphère particulière de cet évènement, et le personnage principal est un… dessinateur qui se soumet en trainant les pieds aux séances de dédicaces ! Mais tout cela ne présente pas l’intérêt essentiel du « Dernier week-end de Janvier » car Bastien Vivès a centré son récit sur la rencontre entre deux adultes bien établis : Denis, c’est-à-dire le dessinateur, et Vanessa. Quelques regards entre eux, quelques mots… et c’est le coup de foudre… et au diable leurs train-train habituels ! Et au placard, leurs vies de couple bien monotones et sans saveur ! Oui, il y a de l’adultère dans l’air… Je ne vous ferai ni un dessin pour que vous compreniez, ni la morale, je vous laisse juge ! Mais qu’est ce que ce récit est attachant et subtil ! Il faut dire que j’aime beaucoup le coup de crayon de Bastien Vivès et son sens de la narration qui siéent à merveille avec son scénario. Il suffit de feuilleter, parmi d’autres, la séquence en boîte de nuit pour entrevoir le talent de cet auteur, un régal de fluidité et de sensualité ! Et puis, Vanessa… qu’est-ce qu’elle est charmante ! Un bon, un très bon roman graphique, voilà ce que je retiens du « Dernier week-end de Janvier ». Bastien Vivès a un tel talent qu’il peut transformer facilement un récit banal en une histoire attachante et joliment mise en page. Vivement son prochain album !

13/09/2022 (modifier)
Par Hervé
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Hervé

Bastien Vivès nous offre, après un très décalé "Burne-out", un ouvrage plus sage avec "Dernier week-end de janvier", très belle chronique sur fond de festival d’Angoulême. Sur près de 180 pages, Vivès prend le temps de nous présenter les personnages : un dessinateur assez blasé par les séances de dédicaces, un chasseur de dédicaces presque caricatural aussi bien sur le plan graphique (son visage, à la Largo Winch, tranche volontairement avec la galerie de portraits de l'album), que sur le plan personnel. Et surtout, une femme, Vanessa, fragile, attachante, complètement étrangère au monde de la bande dessinée, pour qui le lecteur ne peut que ressentir une certaine sympathie. Ayant fréquenté, à une époque de ma vie, le festival d'Angoulême, j'avoue avoir retrouvé à travers cette bd, l'atmosphère de cet événement. Vivès nous offre une histoire presque banale, digne d'un film de Claude Sautet, mais qui par son traitement graphique mérite de s'y attarder Car, il faut l'avouer que les planches sont magnifiques, avec mention spéciale pour les scènes de danse, qui sont parfaites Même les scènes d'amour au lit, que le lecteur attendait vu le précédent album sulfureux de Vivès, sont d'une sensualité et d'une délicatesse sans pareil Cet album va rejoindre des titres comme Polina ou encore Une Soeurque je relis régulièrement avec plaisir Un très bel album, une très belle chronique où on se demande où s'arrête la réalité et où commence la fiction J'en recommande évidemment la lecture.

07/09/2022 (modifier)