L'Homme à la tête de lion

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 6 avis)

Du fauve ou de l’homme moderne, qui est le plus féroce ?


Cirque & Saltimbanques Format carré Les Freaks et autres phénomènes de foire

On dit que le bonheur est une vocation. Celle d’Hector Bibrowski, né dans un cirque à la fin du XIXe avec des poils recouvrant tout son visage, ne le rend pas heureux, mais il ne l’a pas choisie. Comme son père avant lui, il fera la tournée des villes européennes en compagnie d’avaleurs de sabre, de soeurs siamoises, d’hommes-troncs et autres bêtes de foire. Mais tout le monde n’a d’yeux que pour « l’homme à la tête de lion » qui, derrière son visage sauvage, est passionné de littérature et capable de converser comme le plus instruit des gentlemen. Bientôt, l’opportunité d’intégrer le plus grand cirque des États-Unis l’emmène dans le moderne New York où s’élèvent les gratte-ciels et les ambitions démesurées des hommes. Dans ce monde qui a perdu toute échelle humaine et qui connaît les premiers balbutiements du cinéma, l’homme-lion restera-t-il le roi du spectacle ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Août 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Homme à la tête de lion © Sarbacane 2021
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 6 avis)
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05/09/2022 | Mac Arthur
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Par Ubrald
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Freak est un mot anglais qui signifie au sens premier du terme « monstre humain ». Nous suivons l’histoire d’un freak à l’époque où ils étaient exhibés dans des cirques. C’est très intéressant et agréable à lire. Le graphisme n’y est pas pour rien, il est très beau et participe à la fluidité du récit. Avec une touche philosophique : nous sentons bien la question en filigrane posée par l’auteur tout au long de l’histoire « Qui sont vraiment les monstres ? les freaks ou les autres humains dits ‘’normaux’’ ». A noter pour l’anecdote, que ce type de freak très velu (le personnage principal) a inspiré Georges Lucas pour créer son personnage Chewbacca. M’être ainsi senti immergé dans le monde des freaks grâce à cette bd m’a donné envie de revoir le super film « Freaks » de Tod Browning (1932).

05/02/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Ce qui m’aura particulièrement marqué à la lecture de cet album, c’est l’osmose qui se dégage du thème, du style graphique et du style narratif. Cette complémentarité entre ces trois éléments est pour beaucoup dans mon appréciation générale. Le thème central, comme l’indique on ne peut plus clairement le titre de l’album, se développe autour d’un personnage : l’homme à la tête de lion, monstre de foire que nous allons suivre durant une bonne partie de sa vie. Le portrait est sensible et complexe, le personnage n’est pas une simple victime exploitée même s’il souffre de sa particularité. Grâce à lui, Xavier Coste nous plonge dans le quotidien des grands cirques du début du XXème siècle, nous parle de ce qui fait d’un homme un humain et traite bien entendu de la différence et de son acceptation dans nos sociétés (monstres qui effrayent les visiteurs ou objets de curiosité qui émoustillent les médecins, qu’est-ce qui est le pire ?) La narration à la première personne nous plonge dans les pensées du personnage central et cet album se lit à la manière d’un journal intime. Ses réflexions sur sa vie, sur sa dualité homme/animal, sa frustration face à sa quête d’amour, son goût pour l’art, ses besoins de solitudes alors même que son métier exige de lui qu’il fasse représentations sur représentations… Tout cela nous le rend intime et touchant, même s’il présente de mauvais côtés. Enfin la grosse claque vient du style graphique, magnifique hommage à celui que l’on pouvait trouver dans les journaux de l’époque. Chaque planche est une composition, un tableau avec lequel joue l’auteur pour nous raconter son histoire. Je craignais que ce style soit usant à la longue… mais j’ai adoré du début à la fin, ne ressentant jamais aucune lassitude. Je ne sais pas ce que cet album aurait donné si un seul des trois éléments avait été différent. Qu'aurait donné cette histoire de cirque sans ce dessin à l'aspect vieillot ? Qu'aurait donné ce récit d'une vie de freak sans cet emploi de la narration à la première personne ? Qu'aurait donné ce dessin sur un autre sujet ? Je ne saurais dire. Ce qui est sûr, c'est que ces trois éléments associés se complètent parfaitement dans le cas présent. Franchement bien !

05/09/2022 (modifier)