L'Enfer est vide, tous les démons sont ici

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Nouvelle bande dessinée des auteurs de L'Abolition - Le Combat de Robert Badinter, L’Enfer est vide, tous les démons sont ici en est le prolongement thématique. La réflexion sur la peine de mort se poursuit et s’insère dans un nouveau cadre historique propice au débat et à la discussion en posant la question des limites. Y a-t-il une exception à l’abolition de la peine de mort pour une société s’il s’agit du pire de ses bourreaux ?


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Bichromie Israël Journalistes La BD au féminin Nazisme et Shoah Peine de mort Procès Proche et Moyen-Orient

Adolf Eichmann est l’un des grands architectes de la « solution finale » mise en place par le IIIe Reich. Après la guerre, celui qui a mis tant d’acharnement à organiser et optimiser l’annihilation des juifs parvient à s’exiler en Amérique du Sud où des agents du Mossad le capturent en 1960. Son procès à Jérusalem, l’année suivante, est un événement historique : pour la première fois, les juifs vont eux-mêmes juger officiellement un de leurs bourreaux. Le monde entier a le regard braqué vers la capitale israélienne et les caméras filment l’ensemble de la procédure, du jamais vu. Au cours d’un procès qui dure huit mois, le récit technique de l’industrialisation de la solution finale et les documents d’archives sont présentés, disséqués, commentés. Cent onze rescapés de la Shoah sont appelés à comparaître, chacun d’eux bouleversant l’auditoire. Ce procès judiciaire d’une forte ampleur médiatique et historique - mais également politique - s’enrichit de débats intellectuels, comme le travail d’Hannah Harendt sur la « banalité du mal ». Dans ces mois difficiles, une leçon d’humanité doit passer. Passera-t-elle par une condamnation à mort d’Adolf Eichmann ? L’exécution de celui qui s’est employé à organiser l’extermination de 6 millions d’êtres humains a-t-elle un sens ? Jeanne Amelot, Shimon Abécassis et Hannah Arendt, tous trois présents en tant que journalistes pendant les audiences, s’interrogent. Texte: L'éditeur

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Septembre 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'Enfer est vide, tous les démons sont ici © Glénat 2021
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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10/06/2022 | Gaston
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L'avatar du posteur Noirdésir

C’est le deuxième album de ce duo que je lis, après L'Abolition - Le Combat de Robert Badinter. Ils semblent décidément être particulièrement sensibles aux débats autour de la peine de mort – y compris pour les monstres, comme c’est ici le cas avec Eichmann, puisque cet album traite de son procès à Jérusalem. La fin de l’album ne laisse en tout cas pas de doute à ce propos, et l’on comprend ce qui peut les rapprocher de Robert Badinter, plusieurs fois cité ici. J’avais il y a longtemps lu « Eichmann à Jérusalem » d’Hannah Arendt – qui apparait d’ailleurs dans cet album, qui était lui aussi tourné à la fois sur le procès lui-même, mais aussi sur des réflexions philosophiques autour de la notion de mort, de criminel. Ici, une jeune journaliste française, sensée couvrir le procès pour le journal L’Express, joue les candides, et pose des questions à Arendt et à au journaliste israélien chapeautant la couverture médiatique du procès. Comme Arendt l’a fait dans son livre, c’est donc la notion de mal qui est questionnée, par-delà les cas concrets évoqués lors du procès. Nous suivons le déroulé du procès, puis les débats qui ont suivi la condamnation (de nombreux intellectuels, tout en condamnant le monstre Eichmann, demandant de ne pas l’exécuter). Un album sobre, sur un sujet douloureux, qui soulève bien des questions. En tout cas un album intéressant. Note réelle 3,5/5.

25/09/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaston

3.5 Les auteurs parlent de la peine de mort dans un contexte difficile : fallait-il exécuter Adolf Eichmann, un homme responsable de crimes atroces et qui en plus ne semblait exprimer aucun regret ? Le récit met en scène deux journalistes fictives, l'une israélienne et l'autre française. On croise aussi des figures historiques comme Hanna Harendt. Le scénario est bien ficelé et intelligemment écrit, on voit bien les arguments des deux camps. Comme je connaissais déjà l'issue du procès d'Eichmann et aussi sa défense ('c'est pas ma faute j'ai juste suivis des ordres'), je pensais pas que j'allais trouver le déroulement de son procès passionnant, mais très vite j'ai trouvé que c'était raconté de manière captivante. Il faut dire qu'Eichmann lui-même est un personnage troublant tant il reste froid la plupart du temps. J'ai aussi appris quelques trucs, notamment que des personnalités juives étaient contre l'exécution d'Eichmann. Le dessin est très bon et la narration fluide. Bref, l'album traite d'un sujet, la peine de mort, de manière intelligence en posant des bonnes questions (faut-il faire une exception contre un homme qui a commis le pire ?). À lire si on aime ce genre de BD.

10/06/2022 (modifier)