Les Petits Monarques (Little monarchs)

Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)

Cela fait cinquante ans que la maladie du soleil a annihilé presque toute vie mammifère sur la Terre, et le monde retourne lentement à un état naturel. Les rares communautés humaines à avoir survécu se protègent sous terre, et ne peuvent sortir que la nuit. Mais aujourd'hui, deux humaines parviennent à vivre et à voyager librement à la lumière du jour : Elvie, 10 ans, et sa gardienne Flora, une biologiste qui a fait une incroyable découverte. À l'aide de quelques écailles issues des ailes de papillons Monarques, Flora a créé un antidote à la maladie du soleil.


Après l'apocalypse... Maladies et épidémies [USA] - Côte Ouest

Suivant la migration des Monarques à travers ce qui fut la partie ouest des États-Unis, Elvie et Flora sont déterminées à développer un vaccin et à le partager avec tout le monde. Vont-elles y parvenir ? Ou seront-elles victimes d'un désastre naturel, de la maladie ou des personnes mêmes qu'elles cherchent à aider ?

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 03 Juin 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Petits Monarques © Dupuis 2022
Les notes
Note: 3.75/5
(3.75/5 pour 4 avis)
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04/06/2022 | Ro
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai vraiment été séduit par cette lecture qui sort des sentiers battus. Jonathan Case réussit à nous proposer un récit dans un univers dystopique post apocalyptique qui sort du schéma classique bombe/régime facho/ violence à la Mad Max. Sa vision s'appuie plus sur l'épisode Covid qui a montré la grande vulnérabilité des hommes devant des phénomènes naturels imprévus. Ici point de virus mais un soleil qui change ses rayonnements sans que l'on y soit préparé. Un point de vue genre scientifique qui m'a paru très convaincant. Tout au long du récit, Case ne quitte pas cette épine dorsale scientifique grâce à ce road trip de Flora (biologiste) et Elvie (métis de 10 ans maligne et super futée) à la poursuite de ces Monarques : espèce de papillons à la migration si particulière. Le scénario est très bien construit entre les épisodes d'action/suspens et des pauses explicatives autour du carnet mi intime mi devoirs de classe bio de la pétillante Elvie. Case réussit admirablement à gérer la relation entre Flora et Elvie dans un monde vide puisque la quasi-totalité de la population a disparu. Tous les rebondissements proposés par l'auteur sont sur un mode réaliste et crédible sans tomber dans des raccourcis de secours. Le dosage entre le tragique et l'optimisme est bien dosé et permet à un public assez jeune d'accéder au récit sans déprimer. Le graphisme est très moderne avec une mise en scène bien tonique et un humour rafraichissant. Les extérieurs ne sont pas très détaillés mais cela renforce l'impression de vide proposée par l'auteur. Une mise en couleur très vive et une mise en page moderne complètent l'attrait pour un large public. J'ai trouvé cette histoire vraiment agréable avec un fondement original qui mérite une bonne lecture. Un très bon 4

05/07/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

On a là un road-trip post-apocalypse, c’est-à-dire a priori quelque chose qui arrive sur du déjà-vu, un truc pas mal balisé. Le plaisir de lecture – bien réel – vient avant tout de la façon dont le thème est traité, sans esbroufe d’une part, et avec un angle d’attaque assez original. Le scénario est globalement assez léger. Avare de personnages (on ne croise pas grand-chose de vivant dans cette histoire !), centré sur une jeune chercheuse accompagnée d’une gamine, qui traversent une partie des États-Unis du tout début du XXIIème siècle, après une catastrophe qui a anéanti la quasi-totalité de la vie. Avare d’action aussi. L’intrigue prend son temps, on flâne avec notre gamine qui remplit une sorte de « cahier de vacances ». Obsédés de séries d’action s’abstenir ! On n’est pas dans la veine de séries comme Hombre. Et pourtant (ou alors grâce à tout ça), c’est une lecture agréable, jamais ennuyeuse. La narration est fluide, la gamine est attachante (même si je l’ai trouvé un chouia trop « adulte », mature, dans certaines de ses réactions). Même fluidité pour le dessin (quelques airs de Peeters, avec quelques personnages aux traits un peu plus rondouillards). Surtout, j’ai trouvé original et équilibré l’utilisation de données scientifiques (qui ne tombe jamais dans le charabia ou le n’importe quoi), en particulier autour des papillons monarques, des données de géolocalisation, le côté « science pour s’amuser » développée par notre jeune héroïne, le tout s’insérant très bien dans le déroulé global de l’intrigue. Quelques montées de tensions – ça reste le plus souvent sous-jacent – mais c’est quand même, dans un univers pourtant mortifère avec une menace latente (communautés d’enfouis, séisme, etc) quelque chose d’apaisé qui nous est présenté. Sans trop spoiler, le choix de l’auteur pour sa conclusion est quelque peu original, mais pas trop frustrant. Après tout, c’est le voyage qui nous a intéressé. Chouette lecture en tout cas.

10/01/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Que voilà un récit post-apocalyptique qui parvient à sortir du rang ! Ni zombies amateurs de chair humaine, ni singes assoiffés de vengeance face à la race humaine ! Les personnages principaux ne dégainent ni fusil d’assaut, ni sabre, ni arbalète pour survivre à leurs rencontres. Vous pourriez penser que du coup on va quand même s’emmerder sur les bords… Mais moi, je ne me suis pas ennuyé une minute. J’ai aimé la manière habile dont le sujet nous est présenté. Nous entrons dans ce récit via une jeune fille et son journal mi scientifique mi intime et il nous faudra quelques temps pour bien comprendre la situation. Mélangeant la candeur et la naïveté de l’enfance à une rigueur mi-scolaire mi-scientifique, ce journal nous accompagnera tout le long du récit, rythmant les chapitres et apportant sa fraicheur au scénario. J’ai aimé le fait qu’ici, les connaissances scientifiques et plus particulièrement en botanique sont plus importantes que la maîtrise des armes à feu. Et cette idée d’user de la migration des Monarques comme moteur de l’histoire est également excellente. Etonnante par son processus, elle permet de justifier la structure en road-movie du récit. J’ai aimé le dessin, à l’aspect épuré mais expressif et agréable à lire. Cette spontanéité du trait cadre bien avec la narration puisque l’héroïne centrale est une jeune fille à la langue bien pendue. Dans les deux cas, c’est vif et un brin naïf. J’ai aimé le côté réaliste de cet univers post-apocalyptique dans lequel, du fait même de l’effondrement de la population humaine, les rencontres sont rares et peuvent être évitées si elles ne sont pas nécessaires. J’ai aimé la conclusion où nous abandonnons les personnages alors qu’ils s’apprêtent à faire la rencontre tant espérée (et à la quelle, par conséquent, nous n’assisterons pas). Il y a comme une forme de pudeur de la part de l’auteur à laisser ses personnages avancer sans nous à cet instant précis. En fait, j’ai tout aimé… même la lenteur du déroulement qui nous permet d’apprivoiser cet univers, de découvrir ces personnages, de partager leurs craintes et leurs espoirs.

19/12/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Les Petits Monarques est un récit post-apocalyptique. Il se déroule sur la côte Ouest des Etats-Unis en 2101, plus de 50 ans après que le soleil se soit soudainement mis à émettre des ondes perturbant le rythme cardiaque de tous les mammifères, entrainant leur mort par ce que les survivants ont appelé la Maladie du soleil. Seuls ceux s'étant trouvés à plus de 10 mètres de profondeur lorsque ça a commencé et qui ont compris qu'il ne fallait pas se rendre de jour à la surface ont survécu. Ils sont quelques milliers aux Etats-Unis, dispersés dans des abris souterrains, communiquant par radio et échangeant parfois par le biais de véhicules robotisés restés vaguement fonctionnels. Parmi eux, une jeune chimiste et biologiste a réussi à créer un antidote à la maladie permettant très temporairement de survivre en plein jour. Le souci, c'est que celui-ci nécessite des écailles de papillons qui ne sont pas présents en quantité suffisante pour produire des médicaments pour tout le monde. Alors Flora parcourt les routes, accompagnée d'une autre survivante, Elvie, 10 ans, astucieuse mais encore très jeune, qui l'aide au quotidien et sur qui elle veille en attendant l'hypothétique retour de ses parents. Ensemble, elle étudient la nature et recherchent davantage de papillons pour produire le médicament qui leur permet d'aller chaque jour un peu plus loin et d'espérer enfin réussir à mettre au point un véritable vaccin. Jonathan Case est autour de comics. Même s'il a travaillé sur Superman, il s'est surtout fait connaitre pour des séries indépendantes, dans de nombreux genres différents. Ici, nous sommes clairement dans un contexte de science-fiction, avec beaucoup d'éléments typiques du genre post-apocalyptique qui rappelleront d'autres oeuvres du genre. Mais l'aspect roman graphique est aussi largement mis en avant, avec un intérêt essentiel porté à la relation entre Elvie et Flora, et sur les réflexions et l'état d'esprit de la jeune fille elle-même qu'elle livre dans un journal où elle rapporte ses observations, note les faits scientifiques et se livre au lecteur. On sent une oeuvre personnelle de la part de l'auteur. C'est un livre généreux de plus de 200 pages où il prend largement le temps de mettre en place son histoire, ses personnages, le développement de leur relation et des péripéties qu'ils rencontrent. Son envie provient en partie des études qu'il a lui-même menées sur ce fameux papillon américain, le Monarque, dont le cycle de vie et migratoire est assez particulier. Il a voulu transmettre une part de son intérêt pour le naturalisme et sur ce papillon en particulier dans son oeuvre. Et il en a profité pour mettre en place cette histoire post-apo et y faire vivre ses deux héroïnes aux personnalités assez marquées. Le dessin lui aussi a un côté personnel. Le trait est maîtrisé mais pas formaté. Et surtout la colorisation réalisé par le dessinateur lui-même a un côté légèrement amateur. Associée au trait un peu épais, ces couleurs donnent un aspect proche de certaines séries jeunesse, qui contraste avec le rude réalisme du récit. Le réalisme, c'est le point fort de l'histoire. Nous ne sommes absolument pas dans de la science-fiction à grand spectacle, avec de l'action et du suspens. Le rythme est lent, l'accent est mis avant tout sur les relations entre protagonistes, ces humains que Flora cherche justement à éviter autant que possible. L'aspect survivaliste est crédible, le danger est réel, les évènements tiennent la route sur le plan scientifique et tout simplement matériel, même si les panneaux solaires et les moteurs électriques facilitent bien la vie des héroïnes, tout en restant là encore dans les limites du réalisme. Toutefois, cette recherche de réalisme et le temps que s'accorde l'auteur pour développer son récit entraine aussi un rythme très lent flirtant parfois avec les limites de l'ennui. On n'est pas véritablement pris par une accroche qui donne envie de savoir la suite. Et même les touches émotionnelles n'ont finalement pas réellement su m'atteindre, en partie aussi parce que je ne me suis pas attaché à la jeune Elvie. Il en résulte un bon récit, crédible et fourmillant de petites originalités malgré son contexte déjà vu, mais qui risque de rebuter les amateurs d'histoires rythmées et prenantes.

04/06/2022 (modifier)