Cadres noirs

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)

Adaptation du roman éponyme de Pierre Lemaitre


Adaptations de romans en BD Auteurs italiens

Alain Delambre est un cadre de 57 ans anéanti par quatre années de chômage sans espoir. Il s'engage corps et âme dans cette lutte pour regagner sa dignité. S'il se rendait soudain compte que les dés sont pipés, sa fureur serait sans limite.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Février 2022
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Cadres noirs © Rue de Sèvres 2022
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)
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18/04/2022 | pol
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Par Cleck
Note: 3/5
L'avatar du posteur Cleck

"Cadres noirs" est un thriller social, une histoire de cadre au chômage perdant peu à peu pied et prêt à tout pour retrouver un emploi, tant pour l'aspect financier que pour le rôle social qu'il lui ferait retrouver notamment au sein de sa famille. Cela aboutit à une prise d'otages dont les différents ressorts nous apparaîtront bien plus tard. Construite autour de flashbacks, cette BD ménage ses effets et par ce biais déroule une intrigue non-linéaire en permettant au lecteur de découvrir au compte-gouttes les véritables rôles tenus par les différents personnages. Les nouveaux éclairages imposent des réinterprétations des événements lus précédemment : qui finalement mène la danse parce qu'il détient telle information que les autres n'ont pas ou cachent ? Ce procédé est généralement assez ludique, plutôt habilement mené ici. Habile, correctement illustré (dessins ronds et colorés très classiques qui ne plaisent ni ne dérangent, mais aussi et surtout une mise en page assez dynamique avec de plaisantes plongées/contre-plongées et d'intéressants jeux sur les échelles de plans), non le problème est en fait ailleurs. Ce thriller social est au bout du compte bien léger côté social : tout y est tiède, les faits sont présentés, les conséquences délétères citées, mais sans la moindre passion, c'est totalement désincarné, platement descriptif comme le concevraient des journalistes désireux d'objectivité apolitique. Il n'y a pas de discours social, pas de colère, pas de dénonciation d'un système, mais simplement une histoire révélée tel un fait divers n'ayant d'autre sens que lui-même. Ma critique pourrait sembler abusive car régulièrement, via deux cases ici, telle bulle là, etc., le récit semble prendre de l'ampleur. Mais "semble" simplement, car il se contente d'évoquer les thématiques (de cocher des cases), non de les traiter. Un thriller habile donc, qui se lit agréablement, mais qui ne raconte finalement rien. Toujours difficile de conclure sans lourdeur un puzzle comme celui-ci, je souhaite à cette BD de s'en tirer honorablement dans le tome 3, en faisant preuve de davantage de malice ludique, de machiavélisme peut-être. Côté colère sociale et mise en perspective, mieux vaut ne rien espérer, cela évitera la déception.

03/08/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Pas lu le roman, je reçois donc cette histoire sans crainte et sans appréhension. Ce qui me dérange un peu encore dans ce type de narration, c'est que ça fonctionne par flashbacks et que ça commence par la fin, je n'aime pas trop ce procédé qui hélas est la tendance dans certaines Bd d'atmosphère ; et au cinéma c'est parfois pareil. Heureusement, le sujet est suffisamment fort, et l'ossature du scénario est suffisamment costaud pour m'avoir permis de surmonter ce désagrément. Cette première partie du récit prévu en 3 albums, pose bien ses jalons qui sont bien dosés et bien pesés pour donner envie au lecteur de connaitre la suite ; il va falloir attendre pour savoir le fin mot de cette histoire et savoir comment Alain Delambre va se sortir de l'engrenage inextricable dans lequel il s'est fourré. Le récit est complexe et n'hésite pas à multiplier les pistes, il y a des éléments crédibles et d'autres dont je doute ; en effet, cette histoire de fausse prise d'otages pour une phase de recrutement, j'ai un peu de mal à y croire. Je connais un peu le monde de l'entreprise à mon petit niveau, j'ai assez navigué là-dedans pour savoir que c'est un panier de crabes, une foire d'empoigne, mais là même si on tape dans les très hautes sphères de multinationales, je doute qu'elles se rabaissent à ce genre d'artifices aléatoires qui peuvent amener vers des dérives dangereuses. Je sais qu'elles sont capables de méthodes odieuses dans le recrutement et le management, qu'elles ne font pas toujours cas de l'humain dans les affaires, mais est-ce qu'elles seraient capables d'aller aussi loin ? J'ai l'impression que le trait est grossi à l'excès pour donner une dramatisation et donner au lecteur un aperçu délétère des entreprises. Ceci dit, la progression est bonne, on se laisse facilement prendre par la galère vécue par Delambre, c'est un excellent thriller financier et social qui est soutenu par un superbe dessin. J'avais découvert Liotti sur Narcos où son dessin se cherchait et se fondait dans un style lisse proche de Philippe Aymond ; ici, il a grandement amélioré son trait qui semble beaucoup plus soigné et travaillé, j'aime beaucoup ce dessin, comme quoi pour moi, je considère qu'un beau dessin contribue énormément à me faire aimer une Bd. Reste à espérer que la suite de ce récit soit à la hauteur, et ne sera pas décevante.

11/03/2023 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
L'avatar du posteur cac

Un bon premier album, l'inconvénient des séries est qu'il faille attendre des plombes pour en avoir la suite. Je n'ai pas lu le roman de Lemaitre mais j'ai vu la série avec Cantona donc je suis un peu familier de la vie de cadre en ressources humaines au chômage du personnage de Delambre qui sombre dans une spirale pour trouver un emploi. Il finit par accepter des emplois bien peu qualifiés par rapport à son profil. Il va tout faire pour décrocher un job à sa hauteur répondant à une annonce bizarre où on lui propose une simulation de prise d'otages. Et il se prépare à l'entretien d'une bien étrange façon. L'album est composé par flashbacks car on sait dès le début que ses actions l'ont conduit en prison. Ce qu'on veut savoir c'est le cheminement qui l'a conduit à en arriver là. Le dessin est assez conventionnel et sans surprise. Ensemble pas mal en attendant l'histoire complète.

27/06/2022 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
L'avatar du posteur pol

Cadres noirs est à l’origine un roman signé Pierre Lemaitre. Ce livre a déjà fait l’objet d’une adaptation très réussie en série télé, sous le titre dérapages, avec Eric Cantona dans le premier rôle. Et voici maintenant l’adaptation en bande dessinée. L’histoire est celle d’Alain Delambre, un quinquagénaire qui après avoir travaillé en tant que DRH, est au chômage depuis 4 ans. 4 longues années de galères, de doute, d’entretiens d’embauche ratés car trop vieux, de perte de confiance en lui, de petits boulots alimentaires pour joindre les 2 bouts. Bref c’est plutôt la déprime quand enfin il postule à l’offre de la dernière chance et qu’un nouveau vrai job semble lui tendre les bras. Il est prêt à tout pour ce boulot. Sauf que les dés sont faussés dès le départ et quand Alain va s’en rendre compte, il va péter les plombs. La construction du récit est une succession de scènes qui alternent entre le passé, et le présent où Alain est en prison. On ne sait pas pourquoi au début, mais cela laisse imaginer le pire, il a sans doute toucher encore un peu plus le fond. Au début on pourrait penser que les flash-backs vont nous raconter comment il a atterri en prison et que c’est la finalité du récit. Mais non, on devine peu à peu que l’histoire ne s’arrête pas là et qu’il se trame encore quelque chose. C’est malin. Ce découpage en forme de puzzle est rythmé. Cela a un coté efficace car c’est de cette manière qu’on découvre progressivement l’histoire d’Alain, comment il s’est retrouvé embarqué dans cette spirale de galères. De l’autre, c’est un peu déstabilisant car ce n’est pas toujours évident de comprendre ce qui lui arrive. Cela va vite, certains personnages n’appariassent que quelques cases, parfois un peu brutalement (l’homme qui l’aide à se préparer à une prise d’otage sort vraiment de nulle part). Pourtant ses séquences ont leur importance dans l’intrigue. La connaissance de l’histoire originale a été un plus niveau compréhension. On se laisse volontiers embarqué dans cette histoire de pétage de plomb. C’est crédible, on sent le désespoir puis la colère d’Alain, on a envie de connaitre le fin mot de tout ça. Au final on lit un mix réussi entre une chronique sociale et un polar. Tout cela est accompagné par un dessin soigné et détaillé qui met très bien en valeur le récit.

18/04/2022 (modifier)