L'heure H (L'ora H una storia di lotta continua)

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Un aperçu brutalement réel de l’Italie des luttes ouvrières à travers le filtre d’un des quotidiens politiques les plus influents de ce pays.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Auteurs italiens Italie Luttes des classes & conflits sociaux

Sara et Sebastiano vivent leur amour à l’ombre de l’entreprise de sidérurgie Italsider. Ils luttent pour un avenir juste et équitable où les ouvriers ne travailleraient plus à la pièce, ne seraient plus exploités et où les usines seraient un lieu de travail, de droits et non de mort. Ils font partie d’une des plus importantes formations de la gauche extraparlementaire italienne, active de la fin des années 1960 à la première moitié des années 1970. Leur militantisme tumultueux se déroule dans les rues de Tarente, accompagné jour après jour par les articles du quotidien Lotta continua, organe officiel du groupe politique du même nom. La voix de leur protestation s’élève haut et fort avec celle d’une foule d’autres jeunes, jusqu’au moment fatidique, attendu depuis toujours, jusqu’à ce que sonne l’Heure H. Texte : L'éditeur

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Août 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série L'heure H © Futuropolis 2021
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
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10/12/2021 | Gaston
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L'avatar du posteur bamiléké

Je serais moins sévère que mes deux prédécesseurs car j'ai bien aimé cette série. Je ne connais pas l'oeuvre de Erri de Luca mais j'ai trouvé intéressant ce plaidoyer sous forme de souvenirs de jeunesse d'un engagement militant non exempt de contradictions et d'interrogations à postériori. Bien sûr cette série intéressera surtout les amateurs de politique et d'engagement militant. J'étais trop jeune à l'époque pour suivre ou combattre les idées de De Lucca mais la situation italienne (et allemande) a tellement marqué l'Europe des années 70 que cette série a fortement résonné en moi. Le scénario travaille sur trois époques de luttes syndicales au sein du groupe sidérurgique Italsider, géant industriel implanté à Tarente dans une logique d'implantation industrielle au fil de l'eau assez logique (Fos en France suit la même logique). Comme le soulignent Noirdésir et Gaston, à part quelques banderoles et manifs on ne voit pas grand-chose de l'action syndicale. C'est de la narration empruntée au journal Lotta continua sans beaucoup d'analyses ni d'approfondissements du sujet. Je trouve cela assez logique car De Lucca ne faisait pas partie des négociateurs. L'intérêt de l'ouvrage est autre. Il nous montre comment une jeunesse intello enfermée dans une idéologie bâtie sur une phraséologie souvent prédigérée a pu faire le choix de l'action violente (Brigades Rouges) ou non (De Luca). Cela mènera aux terribles années de plomb qui culmineront par l'enlèvement et l'assassinat en 1978 d'Aldo Moro (DC), deux fois premier ministre à l'époque. J'ai beaucoup aimé la conclusion de l'oeuvre qui nous maintient dans un vrai suspens sur les intentions du couple. La réponse de Sara et Sebastiano me convient parfaitement dans le choix de leur heure H. Je suppose que les auteurs ont amplifiés quelques thèmes assez contemporains comme l'écologie ou les sans domiciles qui existaient mais qui avait moins de retentissement à l'époque. Le graphisme est sobre presque crayonné comme si l'image révolutionnaire du rejet d'un esthétisme bourgeois voulait supporter le récit. Cela crée une ambiance assez intello dans les scènes intimistes du couple. Les scènes d'extérieurs sont plutôt arides et rudes comme le paysage de la région. Une lecture pour les passionnés d'histoire politique qui renvoie à une époque charnière des rapports sociaux en Europe.

18/05/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Le sujet de l’engagement syndical et politique, dans certains mouvements de l’ultra gauche dans l’Italie des années 1970 m’attire, a priori. Et il y a dans cet album des choses intéressantes (en tout cas j’ai appris des choses sur les luttes syndicales du sud de l’Italie dans ces années noires). Mais je suis globalement sorti déçu et frustré de ma lecture. En effet, je n’ai pas été touché par les personnages, auxquels on ne s’attache pas, ce qui rend un peu aride le sujet. Sujet qui ne nous livre pas non plus toutes les clés (contexte élargi, bilan de ces luttes syndicales, etc.). Le dessin est assez sommaire, mais pas désagréable. C’est juste le sujet qui m’est apparu quelque peu effleuré, c’est dommage. Note réelle 2,5/5.

10/08/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 L'éditeur dit qu'on va avoir un aperçu des luttes sociales dans l'Italie des années 70 et le mot aperçu est bien utilisé parce que c'est vraiment ce que j'ai ressenti en lisant cet album : un aperçu d'un sujet que j'aurais aimé voir plus approfondi. Il faut dire qu'on ne suit pas des travailleurs, mais deux militants qui passent surtout leur temps à parler des situations inégales. J'ai donc une idée de ce qui se passait en Italie à cette époque dans les milieux de gauche (il faut dire que les revendications étaient pratiquement similaires partout en Occident), mais je trouve que le sujet est traité de manière superficielle. C'est comme si on avait fait un album sur mai 68 et il n'y aurait que quelques cases montrant les barricades et que le gros de l'action se focalisait sur un couple de militants qui vivent en dehors de l'action et raconte ce qui se passe dans les manifs et dans les usines. Pas vraiment captivant et cela s'oublie assez rapidement. Le dessin est pas mal, mais je trouve que c'est un style qui vaut mieux pour de l'illustration que pour une BD. C'est froid et ne fait pas ressentir les émotions des personnages.

10/12/2021 (modifier)