Capacity

Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)

Voyage dans la tête de Théo Ellsworth.


Comix Séries avec un unique avis

Ce roman graphique du jeune américain Theo Ellsworth est pour le moins étonnant. Invité en un voyage surréaliste dans les méandres de l'esprit de l'auteur, le lecteur est embarqué dans un dédale de forêts, de villes et de cavernes extraordinaires, dans un univers onirique peuplé de monstres bienveillants qui ne sont pas sans rappeler les Maximonstres de Maurice Sendak. Nous proposant d'effectuer ce voyage à la première personne, il propose une vision inédite de l'esprit du créateur, complexe, tortueux, fascinant, d'une richesse infinie. Comme dans un rêve, Ellsworth enchaîne les aventures - nos aventures - avec une chaleur et une sincérité qui séduisent immanquablement. Son sens du détail très poussé nous entraîne dans chaque page, dont chaque relecture propose de nouvelles découvertes. Si l'exploration de l'inconscient de l'artiste n'est pas un sujet neuf, on peut sans peine dire que ce roman graphique s'y livre de manière visionnaire et, sans nul doute, est de ceux qui marquent profondément ses lecteurs.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Septembre 2013
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Capacity © Ici Même 2013
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 1 avis)
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13/11/2021 | Noirdésir
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L'avatar du posteur Noirdésir

C’est inégal, et il y a clairement des longueurs, certaines maladresses (dans le dessin ou la narration), mais j’ai pris beaucoup de plaisir à lire cet album, d’un auteur indé américain que je découvre ici. Je suis plutôt amateur de cette forme de production indé américaine, qui a des accointances avec le travail de Woodring, de Millionnaire ou de Rickheit par exemple, des auteurs souvent originellement publiés par fantagraphics (même si ce n’est pas le cas pour Ellsworth). Cela faisait quelques temps que cet album me faisait de l’œil (attiré que j’étais par les quelques images et retours sur lesquels j’avais pu tomber). Un passage et feuilletage sur le stand d’Ici Même au festival Quai des Bulles m’a permis de sauter le pas et d’enfin découvrir cette histoire, à la fois simple et sophistiquée. Simple et sophistiquée, une histoire qui développe donc un oxymore, mais cette remarque est valable pour le dessin comme pour la narration. Pour faire simple donc, nous suivons les questionnements de l’auteur, ses réflexions, son introspection, avec un dessin au trait un peu brouillon, faussement simpliste. Mais en fait ce dessin se révèle bien plus riche qu’il n’y parait, avec des planches parfois très chargées. Quant à « l’intrigue », elle part un peu dans tous les sens. Nous pénétrons dans la tête de l’auteur, cheminons au fil de ses pensées et des images plus ou moins fantastiques, voire surréalistes qui y fleurissent. Le lecteur est même souvent directement interpellé, devient presque un personnage, invisible mais nécessaire au bon déroulement des « dialogues ». Il faut clairement être réceptif à ce type d’oeuvre, qui fait la part belle au rêve, à une certaine poésie, parfois enfantine (beaucoup de monstres ressemblent à ceux de Sendak dans ses « Maximonstres »), mais aussi à une certaine forme d’analyse autobiographique très présente chez beaucoup d’auteurs indé américains. Le travail éditorial d’Ici Même est vraiment très bon, avec une couverture cartonnée épaisse (comme le papier), dans un format presque carré. Je regrette juste un format un chouia trop petit. En effet, certaines planches auraient mérité d’être plus grandes, ne serait-ce que pour rendre plus lisibles certains textes, vraiment riquiquis parfois. Et ce d’autant plus que le texte est vraiment abondant (il ne faut pas non plus être réfractaire à cet aspect). Une chouette découverte en ce qui me concerne donc, et j’encourage les plus curieux à jeter un œil à cet album, dont je m’étonne qu’il n’ait pas été avisé depuis sa publication en France, il y a maintenant 8 ans.

13/11/2021 (modifier)