Traquée - La Cavale d'Angela Davis

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Biopic d'Angela Davis. Militante communiste, pacifiste et féministe, elle défend les droits humains et notamment celui des minorités.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Biographies Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Féminisme Racisme, fascisme

États-Unis, mai 1970. Voilà plusieurs semaines que le FBI suit la trace d’Angela Davis, recherchée pour avoir organisé une prise d’otage dans un tribunal. Son véritable crime : être militante communiste et membre active des Black Panthers. Il faut dire que les injustices subies par le peuple noir, Angela les a bien connues. Originaire de Birmingham, elle a grandi dans l’Alabama des années 1960, où la ségrégation sévissait encore et où le KKK œuvrait avec la bénédiction du pouvoir en place. Angela a vécu la violence, les meurtres, les émeutes... Elle a fait partie de celles et ceux qui ont décidé de se lever et de ne plus accepter. Aujourd’hui, elle est traquée pour ça. Elle ne sait pas encore qu’elle va devenir une légende, l’icône d’un peuple tout entier. En retraçant la cavale d’Angela Davis, les auteurs mettent en lumière une figure majeure du Black Power qui s’est illustrée par ses actes. Ils nous replongent avec force dans une Amérique tourmentée par un combat, malheureusement toujours d’actualité, celui de la mise en place égalitaire des droits civiques

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Octobre 2020
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Traquée - La Cavale d'Angela Davis © Glénat 2020
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

11/09/2021 | Yann135
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Comme pour Grolleau, ma première rencontre avec Angela Davis est la chanson de Pierre Perret contre le racisme, « Lily ». Mais c’est plus tard que ce nom avait pu avoir un sens. Cette biographie est plutôt bien faite, évitant l’académisme, et préférant se concentrer sur la période charnière de la fin des années 1960 et des années 1970, durant laquelle Davis va devenir l’égérie de la lutte contre le racisme et d’autres discriminations. Et devenir une cible pour Hoover, alors tout puissant chef du FBI, aux idées et méthodes des plus abjectes dans une démocratie. Davis va donc en baver, et risquer la peine de mort après son arrestation. Il faut dire qu’elle est femme (et féministe !). Qu’elle est noire. Et qu’elle est communiste convaincue et militante. C’est dire si elle coche toutes les cases qui en font une ennemie à abattre pour une bonne partie de l’Amérique de ce cœur de la guerre froide. Et une cible à détruire (et pas seulement « neutraliser ») par Hoover et consorts (Reagan apparait déjà en homme politique cynique). Grolleau dynamise son récit en mélangeant les périodes, intercalant au milieu des passages des années 1970 certains moments de la jeunesse (dans le sud des Etats-Unis, sous la coupe du KKK et des lois racistes). Ces passages permettent de comprendre la formation de la personnalité d’Angela Davis, sa volonté de « ne plus subir », et sa force de caractère. Le récit est intéressant, ne trahit pas le personnage. Car c’est aussi à sa façon un récit militant – les dernières cases, reliant les luttes de Davis aux épisodes les plus récents (mouvement « Black Lives matter » par exemple) montrant que son combat est hélas encore à mener – mais que d’autres sont prêts à le faire. Le dessin de Nicolas Pitz n’est pas forcément mon truc (trait et colorisation), mais il fait le job. Et surtout, ce style un peu pop culture est très raccord avec le style années 1970 que l’on pouvait trouver sur des pochettes de disques ou autres vecteurs de la black culture. A lire, surtout si vous ne connaissez pas le personnage d’Angela Davis, une grande militante et une femme qui n’a jamais trahi ses convictions. Note réelle 3,5/5.

04/04/2022 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
L'avatar du posteur Yann135

Cet été, au détour d’une ruelle sombre de Genève, je tombe sur une magnifique fresque street-art. Voilà ma première rencontre avec Angela Davis. Je ne connais pas l’auteur de cette fresque mais une chose est certaine, je veux connaitre plus en amont cette personne pour comprendre pourquoi elle mérite une telle exposition sur cette façade. Google est mon ami. Je découvre donc qui est cette emblématique personnalité qui s’est engagée dès 1967 pour défendre la cause noire et de façon plus large, les minorités oppressées. J’avoue humblement ne pas avoir fait le rapprochement avec la chanson Lily de Pierre Perret. Quelle claque je prends. Il faut que je me rattrape et que je me documente sur cette figure du mouvement black power à l’instar de Martin Luther King. Oui oui rien que ça ! Les jours passent et ô merveilleuse surprise, un biopic sur Angelina est disponible à la médiathèque de mon bled ! Ni une ni deux, je l’emprunte. Que c’est bon. L’album reprend tous les faits marquants de la vie d’Angela notamment la traque et son arrestation par le FBI. Bien évidemment l’acte fondateur de sa vie et son véritable point de départ de ses combats sont mis en avant avec une bonne restitution de cette époque de quasi guerre civile très loin de l’imagerie hippie flower power que nous avons habituellement. Au final c’est enthousiasmant et très intéressant. C’est pour résumé, l’échec cuisant des blancs dominants tout-puissants à écraser cette femme noire. Le message est fort. Les injustices et la cruauté sont montrés sans filtre. Bouleversant. Le combat doit cependant continuer ! Black lives matter... A lire sans aucune hésitation même si le graphisme n'est pas le plus stylé.

11/09/2021 (modifier)