Coda

Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)

Oyez, oyez, le seigneur Noir a gagné ! La magie a été quasiment éradiquée de ce monde fantastique autrefois magnifique et majestueux.


Boom! Studios

Dans cette contrée désolée, un mystérieux barde du nom de Hum, un homme de peu de parole qui marmonne plus facilement son prénom qu’il ne répond aux questions d’autrui, est en quête d’un remède pour sauver l’âme de sa bien-aimée, accompagné dans son périple par une licorne mutante au tempérament aussi fougueux qu’imprévisible. Si le barde doit sa survie à son bon esprit, il est bien en peine de prévoir les réactions de sa monture et encore moins de l’issue du combat qui l’attend. Emporté malgré lui dans la tourmente, Hum devra choisir au mieux ses alliés pour faire triompher le bien et remettre de l’ordre dans cet étrange monde en déliquescence.

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 28 Octobre 2020
Statut histoire Série terminée 1 tome paru

Couverture de la série Coda © Glénat 2020
Les notes
Note: 3.33/5
(3.33/5 pour 3 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

02/06/2021 | ThePatrick
Modifier


Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

Coda est un rafraichissant renouveau du récit de fantasy. Imaginez un mixte entre Mad Max et Le Cycle des Epées, entre Tank Girl et de la Dark Fantasy, avec une bonne dose de violence et d'humour grinçant. C'est de la Fantasy post-apocalyptique. S'il fut un temps, le monde de Coda était un classique d'heroic-fantasy, avec ses cités, ses paladins, ses dragons et ses magiciens, la guerre qui a opposé ces derniers entre eux a tout ravagé. Les dragons immortels ne sont plus que des squelettes ne pouvant plus que hurler leur rage de ne plus pouvoir bouger. Les elfes ont été massacrés. La faune a été métamorphosée en d'étranges et dangereuses chimères. Et les hommes tentent de survivre et de reconstruire des semblants de civilisations. Coda y est un barde errant, plutôt débrouillard mais complètement désabusé, chevauchant sa fidèle Carne, une licorne carnivore qui lui sert de garde du corps. Son but, trouver le moyen de sauver son épouse. Pour cela, il lui faudra réunir un maximum d'ichor, ce précieux liquide vert qui contient les derniers reliquats de magie capable de faire fonctionner les artefacts antiques ou de doper les pouvoirs des animaux mutants. Graphiquement, nous sommes à la croisée du style punk d'un Jamie Hewlett, de l'élégance d'un Mike Mignola et de l'efficacité des maîtres de la BD Argentine tels qu'Eduardo Risso. Les planches et les couleurs dégagent une réelle énergie tout en prenant soin du détail et de la mise en scène. C'est réjouissant ! Outre le contexte original du récit, celui-ci s'avère empli de nombreux rebondissements. Il faut un petit moment pour capter les motivations réelles du héros, celle-ci s'éclaircissant quand on découvre finalement qui est son épouse. Et là où on pourrait imaginer un récit plus ou moins linéaire et prévisible, l'intrigue accumule les surprises et les retournements de situation, parfois plusieurs dans un même chapitre façon complot dans un complot. Les personnages sont bons et originaux. Je ne regrette que leurs monologues un peu trop nombreux, souvent verbeux et dispensables : je n'apprécie pas du tout cette manière de narrer un long monologue intérieur tout au long d'une suite d'actions qui n'a rien à voir ; j'ai l'impression de pouvoir soit lire le texte, soit suivre l'action, mais pas faire les deux en même temps, ce qui n'est pas le but d'une BD. Le héros mélancolique a un peu trop tendance à s'écouter. Ce défaut est heureusement compensé par le dynamisme de l'intrigue, par l'originalité de ses idées et de ses surprises, et aussi par une bonne dose d'humour sarcastique. En cela, j'aime beaucoup la Carne, cette licorne ultra-violente qui ne prononce que des gros mots. Et les squelettes déchus des dragons m'ont également fait rire, notamment dans la reconnaissance dont l'un fait preuve à la fin du récit. Cette oeuvre n'est pas parfaite, son intrigue paraitra peut-être légèrement confuse, un peu trop verbeuse aussi, mais elle contient énormément de bonnes choses, qu'il s'agisse d'idées originales, de graphisme pêchu et de retournements de situations surprenants. J'aime ça.

05/11/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Je ressors avec un avis mitigé, mais globalement positif de ma lecture. Dans laquelle j’ai eu du mal à entrer. D’abord à cause du dessin, un peu fouillis, et d’une colorisation, assez marquée et flashy, mais sans trop de nuances (à l’informatique semble-t-il, pas mon truc). Mais je m’y suis fait. Ensuite l’intrigue, que j’ai trouvé obscure pendant pas mal de temps, j’avais du mal à suivre les textes en off, à me figurer où cela allait nous mener. Comme pour le dessin, je m’y suis fait au bout d’un moment. Disons que je ne me suis pas ennuyé. Et que la narration est assez dynamique (c’est quand même important pour tenir sur plus de 300 pages !), même si les scènes de castagne (assez nombreuses) ne sont pas toujours très claires. Un peu d’humour pimente l’action. Voilà, je ne suis ni enthousiaste ni franchement déçu. Disons que je n’y reviendrai pas, mais que je suis satisfait de ma lecture.

09/08/2022 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Énorme pavé de 336 pages pesant son kilo, Coda Omnibus se déroule dans un monde de fantasy post-apocalyptique. En effet, les châteaux de cristal, les chevaliers, les épées enchantées, les mages de la foudre, les quêtes et tout ça c'était bien beau, mais l'extinction est passée par là. Du coup au revoir la magie, maintenant on se bat pour la moindre goutte restante du précieux ichor, élixir de magie. Le récit sera narré au travers de Hum, barde de son état qui, comme son nom l'indique, est plutôt taciturne. Sa quête, pardon, il ne faut pas dire ce mot, sa mission, est de retrouver son épouse, sa chère Serka, retenue prisonnière par des Urks brigands. Par contre les obstacles sur sa mission seront nombreux. A commencer par la vérité, car il est fort possible que notre cher Hum enjolive un peu les choses, voire même tout simplement se mente effrontément à lui-même. C'est donc au travers de ses pérégrinations, celles-ci incluant le grattage d'un cul fantôme de dragon (eh oui, les dragons sont immortels, et il ne reste que leurs squelettes, parsemés de démangeaisons fantômes), qu'on découvrira ce monde et ses personnages. Personnage taciturne et peu causant avec les autres, il s'avérera en revanche très disert avec son journal, qui sera le premier mode de communication avec nous, lecteurs. Sous couvert d'un récit clair se cachent en fait de nombreux méandres et de nombreuses libertés avec la réalité. Mais rassure-toi, ami lecteur, les découvrir fera partie de ta quête si toutefois tu l'acceptes. A travers les personnages marquants - et surtout un peu barjes - tu te baladeras dans ce monde, et si tu pensais que les licornes (unicorn in english) étaient cool, attends un peu de voir cette magnifique pentacorne ! Récit intriqué et peu clair de prime abord, il est illustré par un trait fin et précis, où les cases fourmillent bien souvent de détails. Les couleurs sont plutôt assez flashantes, mais elles confèrent une belle identité à cet album. La magie est morte, mais la fantasy que notre Hum de barde aimerait morte elle aussi, ne l'est pas. Et ce récit post-apocalyptique la fait vivre très bien, avec humour et cynisme. Note réelle : 3,5 / 5.

02/06/2021 (modifier)