Le Labo (Bourhis/Varela)

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)

Tout le monde le sait, l’informatique et le world wide web ont été inventés en Charente, dans les années 70… Enfin presque !


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Auteurs argentins

1975. Jacques-Marie Bertrand est le dirigeant de la florissante entreprise de photocopieurs Bercop. En bon chef d'entreprise, il sait que gouverner, c'est prévoir. Il désigne alors son fils, Jean-Yves, comme directeur du nouveau pôle recherche et développement, « le Labo ». Pour Jean-Yves, l'avenir, c'est l'informatique ! Avec ses séances de méditation, la découverte du jogging, et ses chercheurs à la pointe, le Labo sera peut-être la success-story du siècle à venir...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 22 Janvier 2021
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Labo (Bourhis/Varela) © Dargaud 2021
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)
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21/01/2021 | Mac Arthur
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Par doumé
Note: 3/5
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La première qualité de cette bd est la retranscription des années 70 avec ses clichés et son ambiance. L'état d'esprit de ces pionniers de l'informatique colle parfaitement à l'époque. Dans un domaine technique en plein évolution, les auteurs à partir d'un scénario basé sur des faits réels font de ces héros des visionnaires. Les auteurs nous plongent dans une aventure avec des personnages passionnés qui veulent influencer le quotidien du monde de demain. Au cœur d'une équipe de chercheurs, nous suivons leur quotidien avec leur drames, leurs échecs et leurs réussites et surtout toujours accompagné d'humour, une mention spéciale pour le facteur déclenchant les visons précises qui sont devenues aujourd'hui notre présent. Le dessin réussi à dater les personnages avec leurs vêtements et leurs coiffures et les décors comme l'architecture du labo sont typiques des années 70. Une aventure plaisante et parfois planante

26/06/2022 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
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Très sympa cet album. Le style du dessin est parfaitement adapté à l'ambiance seventies du récit. Ça marche à fond, on plonge en 1975, on ressort nos pantalon pattes d'éph, nos meubles en formica et nos cendriers débordants dans les réunions du boulot. Les gueules des personnages sont parfaitement réussies, on a la palette complète de la galerie de l'époque. Enfin la colorisation complète le tableau. Graphiquement c'est une réussite. Ensuite l'histoire est complètement barrée, imaginez donc : En marge d'une multinationale de photocopieuses, un groupe de hippies loufoque et visionnaire est sur le point de révolutionner la technologies de l'époque. Avec quelques années d'avance ils sont sur le point d'inventer internet, les smartphones, les réseaux sociaux etc... le tout saupoudré de marijuana, de séance de méditation et de subventions du gouvernent. Franchement je salue l'idée, je ne sais pas si il faut être un peu geek pour apprécier pleinement tous les clins d'oeil de cette histoire, mais moi j'ai bien accroché et j'ai lu l'album d'une traite. Une belle découverte que je n'hésiterais pas à recommander.

06/07/2021 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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A mi-chemin entre fiction et doc historique, ce roman graphique nous offre une perspective fascinante suggérant que la démocratisation de l’ordinateur personnel aurait été le fruit d’une réflexion guidée par la prise de substances hallucinogènes, visant à stimuler une approche visionnaire. L’un des pères fondateurs, Steve Jobs, étaient de ceux-là, bien plus que Bill Gates, davantage connu pour son sens des affaires. Dans le prélude à l’histoire, nous voyons un jeune couple de Parisiens à la recherche d’un endroit paisible en province, afin d’y accueillir une structure de co-working « dédié aux start-ups 3.0 ». En visitant une propriété inoccupée, siège d’un ancien fabricant de photocopieuses, autrefois la plus grosse entreprise de ce coin perdu de Charente, ils découvriront une ruine intrigante au design typiquement seventies. Cette ruine, c’est celle du Labo, une base de recherche et développement en informatique initiée par le fils du patron qui connaîtra son heure de gloire dans les années 70… Sa sœur Nicole, chargée de négocier la vente, veut se débarrasser au plus vite de la propriété, qui lui rappelle surtout de mauvais souvenirs. Pourtant, devant l’enthousiasme des visiteurs, la dame sexagénaire va narrer la saga de ce Labo « où la technologie se mêle à la folie la plus pure », et dont elle prétend être la dernière survivante. A la lecture du livre, on serait presque tenté de croire que tout cela est bien arrivé, grâce à un parti-pris narratif consistant à mêler la fiction aux faits réels. Dans une époque fortement influencée par le mouvement hippie, le psychédélisme et la pop culture, le champ des possibles paraissait infini et toutes les utopies semblaient à portée de main. Et c’est là qu’est contenue toute la part de merveilleux du récit, avec ces visions incroyables qui s’imposent à Jean-Yves Bertrand, le créateur du Labo, dès lors qu’il tire une taff sur un joint de ganja très spéciale importée des States… des visions idéalisées où micro-informatique, Internet et réseaux sociaux s’imposent au monde… mais pour le jeune informaticien et son équipe, l’enthousiasme des débuts va rapidement faire place aux désillusions, dès lors que le gouvernement choisira de favoriser le Minitel au détriment des autres réseaux, leur coupant ainsi les budgets. Quant à Nicole, la sœur de Jean-Yves qui était encore adolescente, sans doute une des toutes premières geeks de cette ère nouvelle, elle suivra sa propre route pour développer avec succès des jeux vidéo au Japon, une manière de prendre sa revanche sur ceux qui ne croyaient pas en ses talents… A l’époque, comme cela est bien souligné dans le récit, la gent féminine subissait plus que jamais la condescendance et le mépris des hommes… Graphiquement, la ligne claire moderne et séduisante de Luca Varela s’accorde parfaitement avec ce design psyché-seventies, et on apprécie particulièrement la façon dont il reproduit les véhicules de cette époque (Peugeot 504, Renault 12, locomotives « Nez cassés »…). On peut également saluer la narration fluide de Hervé Bourhis, qui sait montrer avec justesse les deux faces d’une technologie pleine de promesses mais avec ses revers et ses dangers, tels qu’on peut le constater aujourd’hui avec notamment les effets néfastes des réseaux sociaux utilisés à mauvais escient ou les addictions aux écrans, mais n’appelle-t-on pas cela la rançon du succès ? Un constat quelque peu désenchanté qui imprègne ce récit à la fois joyeux et amer, et surtout passionnant.

23/01/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Si je trouve cette bande dessinée bien réalisée, je finis ma lecture avec un sentiment mitigé, un peu déçu qu’il ne s’agisse en rien d’une histoire vraie alors que l’introduction laissait entrevoir le fait qu’elle était au moins inspirée par des faits réels. Au rayon des bons points : le dessin de Lucas Varela, la mise en page classique, le découpage tout aussi classique, l’idée de départ et quelques scènes amusantes. Le dessin de Lucas Varela est d’une parfaite lisibilité. Il apporte également une touche vintage, tant par le trait que par les couleurs, en parfaite harmonie avec l’époque et le thème de l’album. Les personnages ont des traits expressifs. Les décors, dont l’architecture du fameux labo, nous plongent eux aussi dans les années ’70. C’est vraiment agréable au niveau du visuel. Le découpage qui alterne deux époques est construit d’une manière très classique (introduction qui se déroule dans les années ’70 – passage à l’époque actuelle pour placer la narratrice qui va nous raconter l’histoire de ce labo – retour aux années ’70 pour l’histoire en question – retour à l’époque actuelle pour la conclusion). C’est facile et agréable à suivre, avec une petite trouvaille que j’ai bien appréciée (un film publicitaire placé en début du récit et qui nous explique succinctement le contexte global de l’entreprise familiale). L’idée de départ -ce labo perdu en pleine cambrousse française et dans lequel vont être créés l’ordinateur personnel, l’internet et même le smartphone- est originale et peut exploiter certains faits réels (quelques personnages de ce récit sont inspirés par des personnes ayant réellement existé). Le caractère saugrenu du personnage central, son amour pour la course à pied et ses flashs visionnaires apportent un peu d’humour et de légèreté au récit. Pourtant, je reste sur ce sentiment d’un album anecdotique. Pas déplaisant, facile à lire, mais auquel il manque des moments forts. Surtout j’ai ce sentiment d’avoir eu à lire une œuvre assise le cul entre deux chaises, entre le burlesque de certaines scènes et l’assise historique de certains concepts. Et je pense que c’est là que ça a coincé chez moi. Ce n’est certainement pas un mauvais album, mais avec autant de qualités, c’est dommage de ne pas avoir réussi à rendre ce récit plus captivant. Pas mal, donc… mais j’en attendais plus.

21/01/2021 (modifier)