Panique à la une

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Un ancien reporter se remémore les événements fabuleux qu'il a couverts.


Echo des Savanes Ecole supérieure d'arts et design de Saint-Etienne Journalistes Les Roux !

"Le créateur d'un personnage aussi pittoresque que Ed, le vaillant reporter de "Panique à la une", ne pouvait être lui-même qu'une figure de légende. De Luc Cornillon, en effet, on ne sait rien, ou presque. De son château perdu au fin fond du massif central, où s'entassent comics et illustrés qui constituent sa principale lecture (et, d'après certains, sa seule nourriture !), ce jeune génie - il est né en 1957 - produit sans relâche de captivantes aventures pour la plus grande joie de petits et grands. Récits de guerre à faire pâlir un vétéran du Viêt-Nam; épopées contemporaines sur fond de rock électrique et de violence urbaine, ou classiques sagas qui vous font dévorer les ongles dans l'attente de l'épisode suivant... Luc Cornillon est un grand conteur. Et voilà qu'il s'attaque à la plus grande, la plus fantastique des aventures modernes: celle de la presse. Humphrey Bogart, le héros de "Bas les masques", eut-il été encore en vie, il n'aurait pu que lui dire: "Chapeau, Mister Cornillon !" (quatrième de couverture)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Janvier 1985
Statut histoire Histoires courtes 1 tome paru

Couverture de la série Panique à la une © Albin Michel 1985
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

22/03/2020 | Noirdésir
Modifier


L'avatar du posteur Agecanonix

De Cornillon, je connaissais surtout ses travaux avec Chaland sur Captivant qui avaient déjà un ton décalé. Ici, on dirait qu'il se défoule vraiment en créant Ed le reporter qui raconte les reportages qu'il a couverts et qui sont tous totalement farfelus. J'ai retrouvé cette Bd dans l'Echo des Savanes de 1984, et j'avoue que je ne me suis pas ennuyé un seul instant. Ces historiettes sont d'un niveau à peu près égal et servent à Cornillon pour se livrer à une sorte de pastiche des littératures populaires, à un détournement de genres et de petits faits autour de la pop culture, c'est beaucoup moins féroce que chez Crumb ou Vuillemin et Reiser, mais c'est joyeusement drôle. En fait, sous couvert d'aventures vaguement policières et d'enquêtes menées par un héros fantaisiste autour de dinosaures, de martiens et autres rencontres étonnantes, c'est un mélange indescriptible de genres, ponctué de clins d'oeil, et c'est totalement inclassable, même si l'humour domine, la Bd mérite donc bien de figurer dans la catégorie inclassable. J'adore le dessin en forme de fausse Ligne Claire (parce qu'il y a des ombres), il ressemble un peu à celui de Jean-Claude Denis, c'est très agréable. A noter que cette bande a connu une suite dans Pilote en 1987, avec un récit intitulé "Dans l'enfer de l'enfer", où le héros Ed se retrouvait effectivement aux enfers et où le ton était beaucoup plus surréaliste ; malheureusement, Pilote s'est arrêté en 1989, laissant la bande inachevée, mais je crois qu'il existe un album chez un petit éditeur qui a repris l'intégralité des planches, on doit pouvoir le trouver sur amazon ou rakuten. En attendant, je conseille ce "Panique à la une" à tous ceux qui veulent se lancer dans le journalisme et connaitre la gloire et les femmes, c'est un vrai métier d'avenir !

30/11/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai classé cet album en Humour, parce que c’est ce qui prédomine, mais j’aurais tout aussi bien pu le mettre en Inclassable, tant il mélange les genres (polar, SF de série B, aventure à deux balles, super-héros d’opérette, etc.). Le principe des histoires regroupées dans cet album est assez simple : elles nous sont à chaque fois présentées par Ed, qui fut (dans ses rêves en fait, on s’en aperçoit rapidement ! – et les moments où il se fait jeter par son patron sont amusants, en décalage avec le discours d’Ed sur lui-même) un « grand reporter » d’un fabuleux quotidien lambda (le "Clarington Post") d’une petite ville américaine, Clarington. Aujourd’hui vieux bonhomme et retraité, il est homme de ménage et archiviste du même journal, et se remémore – en nous les narrant – certains de ses articles, prétextes au développement d’aventures improbables. C’est gentiment parodique, une sorte de détournement des genres populaires qui se laisse lire. C’est inégal, certes, mais cette petite curiosité m’a fait passer un moment de détente sympathique. Sa rencontre n’est pas courante, mais vous pouvez vous laisser tenter.

22/03/2020 (modifier)