Afrikakorps

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)

Evocation de la vie au front d'un équipage de char allemand durant la seconde guerre mondiale dans les déserts d'Afrique du Nord.


1939 - 1945 : La Seconde Guerre Mondiale Nazisme et Seconde Guerre Mondiale, vus par les Allemands Paquet [Seconde Guerre mondiale] Les Campagnes d'Afrique et de Moyen-Orient

Les Allemands débarquent à Tripoli (Libye) le 14 février 1941 avec la 5ème division légère. La 15ème division blindée doit y débarquer 1 mois plus tard. La situation est critique et l'armée se met tout de suite en route (après un entrainement sommaire de 4 semaines) pour El-Agheila dans le but d'y chasser les anglais. Les Anglais croyant les Allemands bien plus nombreux qu'ils ne le sont en réalité, sont rapidement chassés d'El-Agheila. Le 4 avril Bengazhi est prise, laissant le champ libre à Rommel pour foncer sur Tobrouk. Ville côtière de grande importance stratégique, Tobrouk est une forteresse bien défendue et les Allemands vont s'y casser les dents. Son grand port permet aux Anglais de se ravitailler et d'y acheminer un matériel considérable. Qu'à cela ne tienne, Rommel partage ses forces et laisse une partie de son armée pour verrouiller la ville et fonce au delà de la frontière égyptienne vers le col d'Alfaya, sorte de passe tenant la route côtière (Via Balbia) et la ville de Sollum. Les Allemands ont donc réussi à chasser leurs ennemis de Cyrénaïque en 12 jours. Le 15 juin, les Anglais se ressaisissent et montent l'opération Battleaxe.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 29 Mai 2019
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Afrikakorps © Paquet 2019
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

15/09/2019 | Mac Arthur
Modifier


Je trouve la BD très réaliste. On a l'impression de vivre cette guerre. Les dessins sont magnifiques, ils sont compréhensibles et bien colorés, on sent que l'auteur est un passionné.

10/03/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

C’est une reconstitution crédible, solidement documentée (l’auteur nous présente une importante bibliographie sur le sujet) de l’action de l’armée allemande en Afrique du nord durant la seconde guerre mondiale. Cette volonté d’être le plus réaliste et le plus exhaustif possible sur le sujet, de reconstituer parfaitement cette virée allemande en Afrique du nord, est la grande force de cette série, qui plaira sans aucun doute aux amateurs d’histoire militaire de la période. Ainsi les équipements sont détaillés, les batailles et les stratégies bien développées. La narration est agréable. Speltens prend le temps d’exposer les enjeux, il n’y a pas d’ellipses, il est donc facile de suivre l’évolution de la situation. L’histoire est conclue en trois tomes donc, et s’arrête avant la dernière année d’agonie de l’Afrikakorps et le retour de Rommel en Europe. Chaque tome est ouvert par un long texte de présentation du contexte, et le dernier est en sus conclus par un texte présentant la suite et la fin des combats en Afrique du nord : le lecteur est donc bien mis au fait de la situation générale (des cartes en fin d’albums situent aussi les actions militaires). Par contre, la volonté de mettre en avant les enjeux, les batailles, les stratégies laisse un peu au second plan les personnages. Même Von Richter, le commandant de Panzer au cœur de l’histoire, dont la fin préfigure celle de l’Afrikakorps et plus généralement celle du Reich, n’est présent qu’en tant que rouage de la grande machine guerrière, ce qui empêche peut-être de davantage s’attacher à lui. Mais ça n’en reste pas moins une belle série militaire.

28/05/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Afrikakorps est un récit historique qui bénéficie de toute la rigueur de son auteur, Olivier Speltens. Remarqué grâce à l’excellent « L'Armée de l'ombre », il remet le couvert avec ce récit en trois tomes qui lui permet de retracer une grosse partie de la campagne de Rommel dans les déserts du nord de l’Afrique. Et s’il change de décors (on passe du front russe aux sables lybiens), il garde le point de vue allemand puisque nous allons voyager en compagnie de l’équipage d’un char de l’Afrikakorps. Plus encore que pour L’Armée de l’ombre, Afrikakorps se concentre sur les différentes phases du conflit, sur les problèmes rencontrés (qu’ils soient d’ordre logistique ou mécanique), sur les stratégies mises en place. Cela se fait quelque peu au détriment de l’émotion. En effet, les personnages que nous accompagnons du début à la fin de ce triptyque ne dégagent que très peu de charisme et, à l’occasion, l’auteur les laisse même de côté pour relater tel ou tel fait d’arme important, ce qui casse encore un peu plus le lien empathique que nous aurions pu nouer avec eux. Pour ce qui est de la reconstitution historique, par contre, cette série est véritablement impressionnante. Je pense que les spécialistes vont adorer la somme de détails et le souci d’exactitude de l’auteur. Tant au niveau scénaristique qu’au niveau visuel, j’ai senti que ce dernier a recherché jusque dans les moindres détails à donner une information exacte à ses lecteurs. Retranscription des faits et qualité du dessin sont donc les deux gros atouts de la série. Les trois tomes se lisent bien même s’ils manquent d’émotion à mon goût. Les planches sont souvent belles à regarder et la fin est conclusive (même si elle ne correspond pas à la fin du conflit en Afrique du Nord). A titre personnel, je reste sur un simple pas mal (du fait du manque de charisme des personnages) mais je tire mon chapeau pour le travail accompli.

15/09/2019 (MAJ le 13/10/2022) (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

J'ai vu beaucoup de films hollywoodiens, britanniques et italiens (et même français avec Un taxi pour Tobrouk) sur cette campagne d'Afrique lors de la Seconde guerre mondiale, et je n'ai jamais réussi à comprendre ce qu'étaient allé faire les Anglais, les Allemands et les Italiens là-bas, me contentant à chaque fois d'apprécier le spectacle de la guerre si je puis m'exprimer ainsi. En effet, des films comme Tobrouk (1967), Enfants de salauds (1968), la Bataille d'El Alamein (1969)... m'ont instruit sur ces épisodes, le dernier proposant le point de vue italien car c'était une co-production franco-italienne, mais dans cette Bd, la guerre est vue sous un angle purement allemand. C'est une véritable immersion dans l'enfer africain de Libye en 1941-42, cette immersion se fait à travers le regard des ennemis des Alliés, on est pratiquement aux commandes d'un panzer avec le lieutenant Von Richter et son équipage, dans un environnement de sable et de chaleur. On peut trouver des similitudes avec Kaleunt qui suivait l'équipage d'un U-boot, reprenant la trame du film allemand de Wolfgang Petersen le Bateau (Das Boot), car on y suit un équipage allemand de panzer, c'est d'ailleurs ce qui fait la force de la Bd, rendre vivant ces combattants avec leurs peurs, leurs doutes, leurs convictions, leurs désillusions, avec un sentiment omniprésent de confinement dans cette énorme boite de conserve blindée. Cette impression peut gêner de prendre en peine des forces ennemies, comme dans Kaleunt et comme dans le Bateau, mais passé ce constat, on peut évidemment prendre de l'intérêt pour un récit qui reste attrayant pour le côté aventureux et action. C'est aussi un récit instructif et bien documenté, on apprend que les panzers ne sont pas adaptés aux conditions difficiles du désert, le grand ennemi étant le sable qui s'incruste partout et encrassant les moteurs. Ces conditions mettent d'ailleurs à rude épreuve les organismes humains et les machines. Il y a aussi le côté rusé des Allemands qui sont en infériorité numérique face aux Britanniques et qui doivent faire croire par des stratagèmes ingénieux qu'ils sont nombreux ; de plus, le grand port de Tobrouk tenu par les Australiens, empêche l'armée allemande de se ravitailler par bateau, et Tripoli, seule base de ravitaillement est à 1500 km du front. On peut trouver d'autres similitudes avec le film Fury (2014) où l'équipage américain d'un char commandé par Brad Pitt, était abordé sur un plan humain et immersif, on éprouve à peu près le même sentiment ici, les portraits humains de ces soldats étant en définitive comme les Alliés, de pauvres types embringués dans un conflit qui les dépasse. Tout ceci et malgré des qualités certaines, fait que je n'ai pas été plus que ça emballé par ces 2 albums, c'est un récit dynamique et bien mené, mais le point de vue allemand me dérange un peu, je n'ai pas envie d'avoir de la compassion pour ces gars ; ceci dit, je lirai sans doute le tome 3 lorsque j'en aurai l'occasion. Sur le plan graphique, c'est magnifique et très soigné, je ne connaissais pas ce dessinateur, il a accompli un travail superbe et sûrement de grandes recherches, son découpage est classique mais son dessin est lumineux, le matériel militaire est d'un rendu remarquable, de même que les paysages désertiques sont sublimés par un choix bien adapté de colorisation.

23/08/2022 (modifier)