Esclaves de l'île de Pâques

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

Comment la culture ancestrale de l'île de Pâques fut détruite.


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Documentaires Esclavage L'Île de Pâques L'Océan pacifique La Boite à Bulles

1862, 1407 hommes, femmes et enfants sont embarqués de force comme main-d'oeuvre pour la récolte du guano au Pérou 1863, des prêtres catholiques français débarquent sur l'île pour évangéliser, civiliser les habitants. 1866, un aventurier français débarque sur l'île pour y faire du commerce et s'auto- proclame roi de l'île.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Esclaves de l'île de Pâques © La Boîte à Bulles 2018
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

17/03/2019 | sloane
Modifier


L'avatar du posteur bamiléké

Cette série relate un triste épisode d'une histoire très méconnue. Si l'île de Pâques est très connue pour ses statues géantes énigmatiques, son histoire humaine ne fait pas partie de la triste et insupportable histoire de l'esclavage dans nos livres. Alors que l'esclavage est officiellement interdit par les puissances colonisatrices, cela n'empêche pas des marchands européens criminels de faire razzia sur tout une population pour du profit. Quand on connait la pénibilité contemporaine des "mineurs" de guano, on frémit au calvaire subit par ces pauvres gens pour fertiliser les champs européens. Mais le récit axe surtout sur les malheurs de ce peuple lors d'une évangélisation plus ou moins brutale qui voudra faire table rase des croyances et des traditions ancestrales. Pour conclure par cet invraisemblable épisode d'un aventurier français qui s'arroge le pouvoir de se nommer roi de l'île. L'oeuvre se conclut par quelques pages d'informations historiques sur les différents évènements et personnages repris dans le récit. Un graphisme semi réaliste accessible aux jeunes lecteurs, qui met l'accent sur les expressions des visages et la dureté des actions commises à l'encontre des autochtones. Les personnages sont bien travaillés dans leur complexité. C'est surtout vrai pour le Père Eyraud, l'aventurier Dutrou-Bornier ou le Pascuan Pana. Une très bonne lecture historique qui éclaire la mort de la vieille civilisation de l'île de Paques au cours "d'un des attentats les plus affreux commis par des Blancs dans les Mers du Sud."

11/07/2022 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Tout commence par une belle couverture colorée qui annonce d'emblée le propos avec les protagonistes de l'histoire. A noter également un dossier en fin d'album qui vient éclairer le propos. Pratiquement à la moitié du XIXème siècle les premières déportations de pascuans ont lieu pour en faire des ramasseurs de guano en Amérique du sud. Quelques années plus tard c'est l'apparition des évangélistes catholiques qui malgré une population fort réduite trouve à y faire œuvre de civilisation. C'est donc à la fin d'une civilisation millénaire que nous sommes conviés avec son cortège de raisons hypocrites; colonisation, évangélisation et appétits capitalistes. Les auteurs nous offrent ici une BD très bien documentée mais largement méconnue, ici ce qui les intéresse c'est de nous montrer le processus brutal de l'apport des "bienfaits" de la civilisation et non pas quelques élucubrations sur l'érection des fameux moaïs de l'île de Pâques. L'histoire est découpée en trois grands chapitres qui reprennent les grandes étapes de (finalement) la destruction d'une culture d'une manière de vivre. Des premiers colons à cet aventurier français qui débarque un jour avec pour but de faire de l'argent sans se préoccuper du sort des derniers habitants. Il épouse de force une fille de roi et du coup s'auto-proclame lui-même roi de l'île. Sans spoiler, sa fin fut à la hauteur des ignominies qu'il fit vivre aux pascuans. Ce récit offre un dessin qui s'il n'est pas virtuose et s'apparente plus à ce que l'on peut voir en BD jeunesse, est pour autant coloré avec un découpage très bien vu. Seul bémol pour moi c'est que ce récit n'est pas un pamphlet à charge, j'aurais aimé qu'il le soit plus, mais il prouve encore une fois que la colonisation n'a pas eu que des effets bénéfiques. Je conseille fortement l'achat pour cet album qui offre un autre visage que dans la même région par exemple, l'on nous montre avec de charmantes vahinés.

17/03/2019 (modifier)