Ys

Note: 2.6/5
(2.6/5 pour 5 avis)

Dahud, fille unique du roi Gradlon, tente de préserver Ys, cité libre et progressiste, de la religion chrétienne. Une vision contemporaine et graphiquement sublime du célèbre mythe de la cité engloutie…


La BD au féminin Mirages Mythologie celtique

Parti combattre, le roi Gradlon s’éprend d’une reine guerrière qui meurt en accouchant de leur fille. Inconsolable, il se désintéresse de tout, jusqu’à sa rencontre avec un ermite chrétien qui le convainc d’embrasser sa foi. Hostile à cette religion patriarcale, sa fille Dahud s’exile à Ys, la cité que son père a bâti pour elle. Mais les ambitions de vie alternative que la jeune femme y développe rencontrent rapidement l’hostilité de l’homme d’église...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Septembre 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ys © Delcourt 2018
Les notes
Note: 2.6/5
(2.6/5 pour 5 avis)
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14/11/2018 | PAco
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Par Yann135
Note: 2/5
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Etant un vrai breton - et je le revendique haut et fort - avec un tel titre, je ne pouvais pas passer à côté ! Pour ceux qui ne seraient pas des cruciverbistes avertis ou plus simplement des adeptes de la culture bretonne, Ys est une ville légendaire bretonne – capitale de la Cornouaille du roi Gradlon - qui a été engloutie par l’océan pour punir les habitants de leurs péchés. Une belle occasion pour les évangélisateurs de prêcher la bonne parole ! La ville d’Ys aurait été construite dans la baie de Douarnenez. Cette légende on se la raconte encore et encore dans toutes les écoles bretonnes. Donc j’étais prêt à découvrir cette BD. Cela donne quoi au final ? Ben c’est la douche froide ! Côté graphisme je n’aime pas. Le trait en courbe est trop grossier. Ca manque terriblement de grâce. Les personnages se retrouvent avec des proportions disgracieuses. Visuellement ça pique un peu. L’eau est partout. L’anéantissement d’Ys par les eaux c’est à la fin de l’histoire normalement. Là c’est tout le temps. Il faut que Loïc Sècheresse s’accorde un minima avec la légende. Ca manque de poésie et de merveilleux. C’est fade. Si vous vouliez être envoutés, il va falloir passer votre chemin surtout que le côté religieux de l’histoire est trop présent à mon goût. Donc au final, rien de palpitant. Vous pouvez passer votre chemin.

03/11/2022 (modifier)
Par gruizzli
Note: 1/5
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Ahlala ... j'aime pas faire ça, j'aime pas mettre une note aussi mauvaise à une BD mais quand je n'ai vraiment pas aimé je me dois d'être honnête avec les autres et de le dire. Et là, franchement, ça faisait vraiment longtemps qu'une BD ne m'était pas tombée des mains comme ça ! Donc je dois le dire, vraiment, j'ai pas aimé. Tout d'abord, le dessin de Loïc Sécheresse ne me convient pas. Ce n'est pas une critique, juste un constat. Je le connaissais déjà d'avant, par les blogs-bd qu'il tenait, et déjà là je n'arrivais pas à adhérer à son style. Je ne sais pas trop pourquoi, mais le côté très "souple" dans les personnages, les représentations de personnages qui sont en tout sens, je n'arrive pas à apprécier ce que je vois. C'est un premier blocage mais qui est assez problématique. Pour le reste, je ne suis pas du tout rentré dans cette relecture du mythe de la ville d'Ys. Je ne connais pas la légende d'origine, mais là j'ai trouvé un gloubi-boulga de références orientées dans un sens et un propos auquel je n'adhère pas et qui me semble bien trop simpliste. Déjà, je n'ai pas compris la façon dont plusieurs personnages font de la magie pour représenter leur dieux. C'est inspiré de différentes sources (on voit les idées piochées dans la bible sur les miracles chrétiens) mais du coup, je trouve qu'on rentre plus dans un simple duel de mage qu'une véritable réflexion sur la foi (même si ce n'est pas le propos). D'autre part, le côté anachronique permanent m'agace ! Mais m'agace ! C'est une vieille légende bretonne dans laquelle on vient mettre des trucs comme des boites de nuit (ok, les musiciens sont avec des binious, mais c'est une boite de nuit), ce qui me sort complètement de l'histoire. D'ailleurs le mélange entre premiers chrétiens et religion installés m'irrite aussi : c'est partir de principe de déformation historique pour poser le propos de son histoire. Donc ça n'a aucun fondement historique, d'accord, mais ça brise aussi l'immersion et l'intérêt du message. De fait, à partir du moment où une cathédrale est construite, j'ai su que je n'aimerai pas. Ca mélange les questionnements sur le pouvoir et la religion sans prendre le temps de faire une vraie réflexion sur la place laissée aux femmes dans la période du Haut Moyen-Âge, ou la question de l'appropriation du genre par l’Église dans la suite. Et surtout ... ben je ne vois pas ce que le mythe d'Ys vient faire là. C'est une banale histoire d'obscurantisme religieux face à une volonté d'émancipation. Tellement peu original qu'on le voit recyclé partout et à toute les sauces actuellement. Déjà, ça simplifie tout à l'extrême : j'ai beau être profondément anti-religieux, je sais que ce n'est pas avec l'arrivée du Christianisme ou autre religion monothéiste que les femmes se sont vues confisquer le pouvoir. Pas sur qu'une romaine pouvait avoir plus de pouvoir avant l'arrivée de ces religions. Ensuite, ça oublie les réalités de la question du genre : la politique, les différenciations culturelles, la façon dont se sont construites les représentations etc ... Et enfin, ça fait très manichéen sans aucune nuance. Je ne me suis pas senti attaqué par la BD, je précise. Ce n'est pas un simple coup de gueule parce que la BD aurait mis le doigt là où ça fait mal. C'est juste que je me suis profondément ennuyé en la lisant. J'ai poussé un soupire après un tiers des pages, j'ai survolé des dialogues lorsque je commençais à être lassé de la prose que j'ai trouvé insipide et les dissertations trop simples et faciles. Puis j'ai fini par survoler la BD en générale jusqu'à la fin qui ne m'a pas du tout convaincue. Au final, je ressors de cette BD en n'ayant aucune envie de la relire et je pense que je vais l'oublier soigneusement et passer à autre chose. Niveau réflexion sur la place des femmes dans la société, je trouve qu'on a largement mieux (Peau d'Homme, pour ne citer qu'elle) et que celle-ci ne m'intéresse pas du tout.

27/10/2022 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
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L'histoire de la ville d'YS et de Dahut est sans doute une des premières de ces légendes bretonnes que j'ai lues dans ma jeunesse. À ce titre, elle m'avait beaucoup marqué et à l'issue de ma lecture, j'étais resté fort triste de l'issue finale. Ici, Annaïg et Loïc Secheresse en donnent une version très contemporaine ce qui n'est pas pour me déplaire. Encore une fois dirons certains le christianisme montre toute l'étendue de sa capacité à détruire d'antiques croyances sous le prétexte que celles-ci sont forcément mauvaises et entraînent l'homme vers des abîmes de ténèbres. Bref, je m'égare. Pour revenir à la BD, il suffit de dire que le conte originel est fort bien retranscrit avec cette pointe de modernité dont je parlais plus haut que vient souligner le dessin vif, énergique qui malgré son aspect particulier est en adéquation avec le propos. À lire.

28/01/2021 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
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Ys, c’est l’histoire d’une ville bretonne qui a été jadis engloutie par la mer dans les légendes celtiques. On a jamais su si elle avait réellement existé. Il faut dire que les mythes liés à l’engloutissement de brillantes civilisations ont eu la cote par le passé si on se réfère à l’Atlantide ou encore à Mû. J’ai bien aimé ce récit rythmé même s’il a pris une tournure pour le moins inattendue où le père veuf laisse le flambeau à sa fille. L’originalité est d’avoir introduit la religion chrétienne qui combat l’ensemble des divinités celtiques à une époque barbare où les vikings font des ravages. Il est vrai que ce n’est pas la première fois qu’une telle thématique s’impose dans les mythes arthuriens mais c’est plutôt bien pensé avec une construction logique. A la fin, je n’ai pas vraiment tout à fait compris l’histoire de cette clé mystérieuse, ni l’identité de l’homme faussement amoureux qui conduit tout ce monde à sa perte à moins que cela ne soit le diable lui-même. Comme dit, j’ai beaucoup aimé. Je retiens surtout une véritable légende bretonne avec une réelle patte de modernité qui fait du bien car cela dépoussière un peu. Vivement la nouvelle bd loin de ses vieux schnocks !

21/01/2019 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
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Annaïg et Loïc Sécheresse nous proposent de revisiter une des légendes bretonne les plus populaire : Ys. A l'origine, cette légende met surtout en valeur le rôle des évangélisateurs bretons face aux péchés commis par les habitants de la ville qui sera engloutie pour toute punition. Et c'est là toute l'habileté du scénario d'Annaïg que de nous proposer une lecture très contemporaine de ce mythe à travers des personnages très réussis. Que ce soit Gradlon, ce père mortifié par le décès de celle qui donna naissance à leur enfant, Dahut, sa fille fervente défenseure des croyances ancestrales mais également fer de lance de l'émancipation des femmes dans sa ville et enfin Corentin, ce moine qui sortira Gradlon de sa torpeur morbide mais au prix d'une évangélisation rigide de sa ville. Mais revenons à l'histoire avant tout. Le roi Gradlon est parti avec son armée guerroyer dans le nord. Son armée se fait décimer et c'est en combattant leur reine qu'il finit par tomber amoureux de celle-ci. Ils fuient ensemble avec son bateau. Malgwenn tombe enceinte et mourra des suites de l'accouchement en mer. Gradlon inconsolable rentre en son royaume grâce au cheval magique Morvark, capable de marcher sur l'eau. Mais malgré la joie de son peuple d'avoir retrouvé son roi Gradlon n'a plus goût à la vie et délaisse les affaires de son royaume. C'est finalement en croisant le chemin du moine Corentin et de son étrange nouvelle religion monothéiste qu'il va petit à petit reprendre goût à la vie. Sauf que ce Corentin va commencer à prendre de plus en plus de place dans la vie de la cité et d'emprise sur le roi pour imposer sa religion. Dahut qui a bien grandit ne l'entend pas de cette oreille. Pour répondre à ses remarques Gradlon lui offre Ys, ville qu'il a fait construire en cachette. Dahut est ravie et devient la souveraine de cette citée restée fidèle aux anciennes croyances et à la magie. Mais cela ne va forcément pas plaire à Corentin qui va tout faire pour faire revenir la jeunesse qui a pris fait et cause pour Dahut dans le giron du christianisme. La lutte entre les deux cités, l'une symbole de liberté et l'autre de rigidité va monter en puissance jusqu'au drame final... Malgré une histoire des plus connue Annaïg a su trouver un fil narratif vivifiant porté par ses personnages en lui redonnant un coup de neuf des plus intéressant. Que ce soit le poids des croyances ou du pouvoir, la place des femmes ainsi que la relation filiale, on aborde des sujets universels et toujours d'actualité et c'est sans doute le tour de force de cet album que d'y parvenir si justement. Le tout est porté par le dessin très marqué et personnel de Loïc Sécheresse qui pourra je l'accorde ne pas plaire à tout le monde. Son coup de crayon énergique, tout en courbes et lignes de force, rehaussé de couleurs saturées est pourtant d'une grande expressivité et sert parfaitement le récit. Une adaptation intelligente et originale à découvrir !

14/11/2018 (modifier)