Le Rire de l'ogre

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Après son remarqué Niki de Saint-Phalle, Sandrine Martin s’empare du roman de Pierre Péju.


Adaptations de romans en BD Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs

Été 1963, Paul Marleau, un jeune Français, séjourne chez son correspondant, dans la ville allemande de Kehlstein. Derrière la carte postale idyllique et paisible, il pressent d’emblée la résurgence d’un drame effroyable. Sa rencontre avec Clara, fille d’un ancien médecin de la Wehrmacht, va précipiter les révélations. Enfants de la paix, ils comprennent que des «fêlures de guerre» se propagent dans la douceur apparente de leur époque et menacent de gangréner leurs propres vies. Pendant des années leurs destins vont se croiser et se mêler jusqu’à ce que le rire de l’Ogre éclate enfin, que le mal qui ronge soit expurgé.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Septembre 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Rire de l'ogre © Casterman 2018
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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18/09/2018 | Mac Arthur
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Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Le rire de l'ogre commence comme un conte pour enfants avant d'enchaîner avec un roman graphique sur la vie d'un étudiant chez un correspondant bavarois dans les années 60 où il fera des rencontres intéressantes. On va découvrir des interconnexions assez habiles entre ces deux faits. Le conte n'est qu'une représentation imagée d'une triste réalité. Nous savons que les ogres n'existent pas mais cela peut être des monstres humains faisant du mal à des enfants. Bref, le sujet évoqué sera plutôt grave puisqu'il est question des exactions de nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. On arrive facilement à s'immerger dans cette histoire assez prenante. Cependant, j'ai trouvé la première partie bien meilleure que la seconde.

08/06/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Cette adaptation d’un roman que je ne connaissais pas est dans l’ensemble réussie même si j’ai le sentiment que la fin a été un peu vite expédiée, un peu tronquée. La progression finale m’est en tous les cas apparue peu crédible et, pour tout dire, un peu bancale. C’est dommage parce que, dans l’ensemble j’ai plutôt bien aimé cet album qui nous parle du traumatisme de la guerre et des traces qu’elle laisse après guerre. Nous suivons un adolescent français né directement après la guerre et qui découvre l’Allemagne des années 60. Une Allemagne encore marquée par cette guerre, dans un mélange d’envie de tourner la page et de vivre d’une part, et de honte refoulée, de malaise d’être là de l’autre. De son côté, le jeune Français va être lui aussi confronté aux conséquences de la guerre au travers de l’image de son père, assassiné pour une raison mystérieuse. Le scénario intrigue grâce à une narration usant de la symbolique (la fameuse image de l’ogre qui rit, par exemple, l’album s’ouvrant sur une fable), les deux personnages principaux voient chacun le monde au travers d’un prisme (le dessin pour l’un, la photographie pour l’autre). Prisme d’ailleurs mis en vedette sur la couverture. Il faut donc un peu décrypter ce récit et chercher à voir au-delà de l’histoire pour bien comprendre ce que les auteurs veulent nous dire. Ce n’est pas spécialement prise de tête mais ce n’est pas ce que j’appelle un album divertissant. Il oblige à une certaine forme de réflexion et d’introspection (surtout dans sa première partie, qui est à mes yeux la plus intéressante). Mais cet album m’aura surtout séduit grâce au dessin de Sandrine Martin. Un dessin un peu tordu, comme ça, d’apparence, et qui cadre parfaitement avec le récit. Il s’en dégage une forme de magnétisme alors qu’en soi, je ne peux pas dire que je le trouve beau. C’est vraiment le type de dessin apte à entrer en symbiose avec certains récits –comme celui-ci- chacun « profite » alors de l’autre pour en sortir grandi. Un album que je ne regrette pas d’avoir lu… mais qui m’aura quand même déçu dans son final. Pas mal, en somme mais j’en attendais plus à la lecture de sa première partie.

18/09/2018 (modifier)