Morocco Jazz

Plus de 50 ans après, une vieille dame se souvient de sa jeunesse galopante en compagnie de ses amies, au Maroc, alors sous protectorat français.
1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide La BD au féminin Maghreb
Paris, 1999. Louise, une vieille dame, reçoit un colis provenant du Maroc. Trop occupée à chercher son chat Henri, elle s’en désintéresse. Une fois que son fils est venu pour lui faire la morale, « Tu dois manger maman », elle prend le paquet dans ses mains. Mais qui a bien pu lui envoyer ce paquet ? Elle se souvient… Casablanca, 1954. Louise est une jeune femme élancée qui chante sur scène. Devant elle, des tables rondes où le gratin local se laisse bercer par ses chansons en langue anglaise. Louise, c’est la petite amie du brigadier Henri qui échange avec le Commissaire sur l’affaire de la gamine poignardée par un cycliste marocain. Des témoins ont vu l’homme s’enfuir dans le bidonville Ben M’sik. Le Commissaire est décidé à employer la manière forte pour retrouver le coupable. En attendant, le tour de chant de Louise terminé, Henri la rejoint dans une chambre de l’hôtel. Les deux tourtereaux sont interrompus par Camille, l’amie de Louise. Henri, vexé, s’en va. Camille et Louise redescendent et prennent au passage Sybil. Les trois filles filent à la plage en pleine nuit, au volant de la voiture d’Henri…
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Date de parution | 22 Mars 2017 |
Statut histoire | One shot 1 tome paru |
Les avis


C’est une lecture intéressante. Le contexte l’est déjà, puisque l’histoire se déroule pour l’essentiel (partie traitée en flash-back) au Maroc au milieu des années 1950, au début des affrontement allant mener à la décolonisation, au moment où de part et d’autre les positions se durcissent. La plupart des séries traitant de ce type de sujet le font en Algérie, le cadre est donc quelque peu original. Comme l’est aussi le fait de placer trois jeunes femmes comme héroïnes. Des femmes à forte personnalité, n’hésitant pas à prendre des risques pour défendre leurs idées ou leur chéri. La partie roman graphique utilise bien l’arrière-plan historique, et la narration est fluide et agréable. Même si Camille et Sybil s’en tirent un peu à l’arrache, les personnages sont globalement crédibles, et c’est très rythmé. Le dessin est plaisant, et la colorisation lumineuse, est raccord avec le soleil méditerranéen – même si j’ai trouvé parfois cette colorisation un peu trop présente, voire « baveuse ». Une lecture agréable en tout cas. Note réelle 3,5/5.


J'ai bien apprécié ce roman graphique de Julie Ricossé. Le thème de la libération du Maroc de l'emprise coloniale française est assez peu exploité par rapport aux événements indochinois ou algériens de la même époque. Cela permet de découvrir, à travers le scénario, des événements historiques peu connus. L'auteure réussit à créer une ambiance de la ville de Casablanca très crédible. Une ambiance où les différentes populations vivent sans se mélanger et où l'Etat de Droit n'existe que pour les Européens. A travers le destin croisé des trois jeunes femmes ce sont des révélations sur un épisode dramatique de l'histoire de France qui sont exposées. Une colonisation brutale, une police non cadrée qui voit dans la torture un moyen efficace pour remplir sa mission, une armée de conscrits hors de son rôle en devenant auxiliaire de police. Julie Ricossé dresse un sombre mais réaliste tableau des faits de 1954. Le romanesque à toute sa place pour faire le lien entre les différents chapitres du roman. Le graphisme est fin et dynamique. Les extérieurs de la ville de Casa sont très réussis. J'accroche moins avec les couleurs aquarelles mais cela donne une oeuvre vivante aux ambiances variées. Une belle lecture à la fois récréative et historique.


J’ai bien aimé ce récit qui nous parle du Maroc à la fin de la colonisation française au travers du destin de trois jeunes femmes. Le climat ambiant est bien rendu, tant au niveau de la chaleur des lieux (grâce à une agréable mise en couleurs) qu’au niveau de la tension qui règne entre les deux camps. On sent bien que la situation est arrivée dans une impasse et que plus rien ne peut empêcher le départ des Français. Et au milieu de ce champ de bataille larvé, trois jeunes femmes aux profils bien différents vont vivre des événements dramatiques. Confrontées à la violence des hommes, elles agiront avec leur cœur… mais n’éviteront pas les séquelles. Ces portraits sensibles portent le récit mais celui-ci est surtout remarquable dans sa progression. L’introduction sous forme de flash-forward n’est guère originale mais ce procédé demeure accrocheur car intrigant (mais qui est ce fichu Henri ?) Le cœur du récit, totalement linéaire, nous offre un bel enchaînement de faits, d’actions et de réactions qui font que, si la plupart des acteurs de ce récit cherchent à agir avec justice et respect, le drame final ne peut être évité. La conclusion vient se poser comme une cerise sur le gâteau… mais sans sucre inutile (mémé n’en ayant pas besoin, elle sucre déjà assez les fraises comme ça). Chaleur du dessin, profils intéressant, bon rendu d’un lieu et d’une époque et enchaînement logique d’événements qui mènent au drame. On n’est pas loin du sans-faute pour un album sans prétention mais d’une grande qualité.


On est souvent tellement concentré sur l’Algérie qu’on en oublie presque l’histoire particulière entre notre pays et le Maroc. En effet, ce pays est devenu un protectorat français de 1912 à 1956 pour ne pas dire une colonie dont les habitants étaient privés de droits fondamentaux. Cette œuvre se concentre sur l’année 1955 au Maroc qui est marquée par des attentats quotidiens. On se rend compte que ce que nous avons vécu récemment à Paris était pourtant le quotidien dans ce pays (fusillade aux abords des terrasses de café). L’histoire retiendra une indépendance acquise de manière plus pacifique qu’en Algérie alors que dans les faits, c’était un peu plus compliqué avec des manifestations réprimées dans le sang. L’histoire se concentre sur trois jeunes femmes dont une particulièrement qui est le point de départ de ce récit avec un grand flash-back en arrière. Le titre portant sur le jazz n’est pas très approprié. Il sera peu question de ce genre musical. Par ailleurs, on pourra regretter une conclusion un peu hâtive qui ne dévoile pas tout ce que devienne les personnages après cet épisode d’exil. Cependant, malgré quelques imperfections, c’est un des rares titres à traiter de cette période historique. Cela nous permet d’avoir un autre regard sur ce pays et de comprendre certaines causes. Le graphisme à l’aquarelle avec des couleurs chaudes donnent un aspect de lecture assez agréable. Pour une première de l'auteure, c'est plutôt réussie.
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