Le Perroquet

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)

Bastien a une mère qui souffre de troubles psychologiques. Une situation pas évidente à accepter pour un enfant. Espé évoque son histoire familiale à travers une autofiction maîtrisée. Attention émotions au rendez-vous !


Autobiographie Enfance(s) Folie Troubles psychiques

Bastien a 8 ans. Sa mère Marie est malade depuis qu’il est tout petit. Marie présente en effet des troubles bipolaires à tendance schizophrénique. Elle fréquente régulièrement les hôpitaux psychiatriques, d’où elle revient à l’état de légume. La plupart des établissements spécialisés du Sud-Ouest l’on accueilli : Albi, Castres, Toulouse, Mazamet. Quelquefois, Bastien entend des cris dehors. C’est sa mère qui hurle. Son corps se tord dans tous les sens. Les infirmiers sont à ses côtés, ils essaient de lui enfiler une camisole de force. Le grand-père maternel de Bastien n’arrive pas à accepter l’état de sa fille. Il ne comprend pas ses accès de démence et fait tout pour la ramener à la raison. La grand-mère de Bastien essaie de faire comme si de rien n'était et se demande ce qu’elle a fait au bon Dieu pour mériter ça. Le père de Bastien fait tout pour que sa femme puisse vivre normalement. Il protège Bastien. Et Bastien, au milieu de tout ça, observe les événements avec son regard d’enfant, plein d’imagination...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Février 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Perroquet © Glénat 2017
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

24/05/2017 | Erik
Modifier


Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

Lors de ma rencontre il y a quatre ans avec Espé pour un entretien que vous trouverez quelque part sur ce site, j'avais fait la connaissance d'un personnage. Une personne à l'histoire complexe, pour qui savait lire entre les lignes de ses confidences rares, mais aussi un auteur complet en devenir. Je connaissais son travail, de ses débuts avec Corbeyran à sa série à méga-succès en passant par ses envies de faire des choses ponctuellement plus indépendantes, ou encore écrire ses propres histoires. La première qu'il aura su porter à son terme est donc l'histoire, légèrement romancée, de sa mère, atteinte de troubles bipolaires de la pire espèce. De ceux qui peuvent détruire plusieurs vies, et pas seulement la sienne. Cette histoire, Espé a mis 19 ans à l'écrire, et un peu plus à la mener à bon port. Parce qu'elle évoque sans aucun doute les souvenirs les plus malheureux, les plus dramatiques et les plus intimes. Ceux qui vous marquent à vie. Très vite, je me suis retrouvé à éprouver une empathie énorme pour Bastien, pour sa mère, son père, pour tout leur entourage. Pour des gens qui sont confrontés à une saloperie, contre laquelle ils ne peuvent rien, ou presque. Espé a forcément mis toutes ses tripes dans cet album. Il a bien sûr romancé certains passages, de façon à les rendre plus dynamiques. Il a travaillé sur ses ambiances chromatiques, lesquelles sont à l'avenant des sentiments qui baignent dans les séquences en question : vert pour un épisode heureux, rouge pour les crises de sa mère, etc. Bien sûr que le Perroquet du titre et de la couverture ont une signification, mais je pense qu'il ne faut pas trop s'y accrocher, c'est très bien expliqué dans les deux dernières scènes. Espé a utilisé un graphisme plus simplifié que son trait habituel dans Châteaux Bordeaux, afin que le lecteur se sente un peu plus au diapason avec Bastien, ce garçon de 8-10 ans qui est confronté à l'horreur absolue mais n'en oublie pas d'essayer de vivre. Certain(e)s ont trouvé la "fin" trop abrupte ? Mais... Mais la perte d'un proche EST SOUVENT ABRUPTE. Ca n'a aucun sens de râler sur le "manque de dynamisme" de cette scène. Elle est absurde, triste à en pleurer, soudaine. Point. Espérons que cet album aidera Espé à continuer à aller de l'avant.

24/06/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Quand j’avais vu cet album dans les bacs, la couverture (que je n’aime pas du tout) m’avait rebuté, et je ne m’y étais pas intéressé, l’auteur ne m’attirant a priori pas plus que ça. Ayant eu l’occasion de le recroiser, et l’ayant feuilleté, j’ai franchi le pas et l’ai lu. C’est un sujet dur – et pas souvent abordé –, difficile à appréhender « de l’extérieur », mais Espé ne donne pas dans le pathos (ce que je craignais un peu au départ). Sujet lourd, étouffant, que le découpage rend plus facile à lire. En effet, c’est une suite de petits événements de quelques pages à chaque fois, avec lesquels l’auteur, d’une manière pointilliste, tente de nous faire découvrir le drame vécu par cette femme (sa mère donc, puisque c’est en grande partie autobiographique apparemment), schizophrène, qui se détruit et détruit ses proches : son mari, mais aussi son fils, au travers des yeux duquel nous suivons cette traversée de l’enfer (nous voyons aussi comment cet enfant interprète les crises, se construit des histoires, une carapace). Ce découpage aère en tout cas la lecture, qui m’a donné l’impression d’une succession d’immersions forcées, les coupures des chapitres faisant office de remontée et de prise d’oxygène. Comme Canarde, j’aurais aimé en savoir plus sur « la suite », c’est-à-dire comment l’enfant, devenu adulte, a pu vivre avec cette histoire, qui laisse forcément des marques indélébiles. La fin, abrupte, nous prive de cette explication (elle ne permet que de savoir ce que vient faire ce perroquet sur le titre et la couverture). Mais peut-être que l’auteur ne souhaitait parler que de sa mère, et pas de lui ?

08/06/2017 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
L'avatar du posteur Canarde

Dur, dur ! Un enfant qui raconte les épisodes de sa vie avec une mère schizophrène. Autant dire que c'est assez angoissant, surtout que chaque chapitre est dessiné sur un fond de couleur différente, assez foncée, avec des traits blanc et noirs, ce qui augmente ce sentiment d’enfermement que le pauvre enfant doit ressentir, pris au piège de la maladie de sa mère. La présence de son père et de ses grand-parents, ne réussit pas à nous conforter autant que nous le souhaiterions... Ce découpage en chapitre permet néanmoins de souffler un peu entre chaque crise de folie, ou période d'accalmie. Le trait légèrement caricatural, sensé renforcer le caractère enfantin de la vision qui nous est montrée, aboutit parfois à l'effet inverse, une sorte d'exagération monstrueuse, difficile à supporter. Bravo, en tout cas à l'auteur, d'avoir su faire partager une réalité si difficile à imaginer quand on ne l'a pas vécue. L'album, n'est pas du tout dans le pathos, et on n'est pas vraiment au bord des larmes, on ressent surtout une immense compassion pour tous ces personnages qui se débattent dans la difficulté. Je n'arrive pas à savoir si c'est une qualité ou un défaut (faut-il faire pleurer, ou est-ce stupide ?) Je reste cependant sur 3 étoiles, parce que j'aurais préféré un épilogue plus dynamique. Il est ouvert, certes, mais on ne voit pas du tout comment l'enfant va pouvoir se servir de ce passé noir. Un deuxième épisode peut-être ?

03/06/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Voici un auteur qui a dessiné des séries à succès tel que Châteaux Bordeaux et qui devient un auteur complet par rapport à cette triste auto-biographie où il nous dévoile son secret de famille. On pourrait dire que c'est comme pour expurger une profonde douleur mais cela va au-delà à mesure que la lecture avance. Le trait est un peu enfantin mais le récit est dramatique. Pour autant, il y a toute cette perception d'un enfant qui atténue un peu les choses. J'ai été bouleversé au final car c'est triste de vivre avec une personne psychologiquement malade surtout lorsqu'il s'agit de sa maman. Elle souffre de troubles bipolaires à tendances schizophréniques. Certes, encore une lecture qui risque de plomber l'ambiance mais rien n'est jamais tout beau en ce monde. Il y a une réelle montée en puissance au fil de la lecture. L'objectif est atteint avec le final. On saura ce que représente ce perroquet. C'est certainement le meilleur album d'Espé d'où ma notation qui ne fait pas dans la complaisance.

24/05/2017 (modifier)